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TRILOGIE D'UNE ÉMIGRATION
Conte de la lune - Conte de la neige - Conte du soleil
8 à 12 ans
13 et 14 avril 2019, de 10h à 17h
voir aussi Conte du soleil
Le Théâtre Sortie de Secours présente Trilogie d’une émigration : Conte de la Lune, une création du Théâtre des Confettis et du Théâtre populaire d’Acadie inspirée de nouvelles de Père Calders, ainsi que Conte de la neige et Conte du Soleil, deux créations du Théâtre des Confettis.

Une aventure théâtrale exceptionnelle et un événement familial original se dérouleront dans une même journée à la Maison Théâtre : trois pièces présentant quatre générations et quatre enfants de dix ans, nés entre 1905 et 2005 : Joan, Octavio, Étienne et Neus. Cette trilogie inspirée de l’histoire familiale de son auteur, Philippe Soldevila, offre l’occasion unique de suivre ces touchantes histoires d’enfants issus d’une même lignée, se déployant sur un siècle et deux continents.

Ponctuée d’animations thématiques et d’une pause repas, cette fresque théâtrale rassemble les pièces Conte de la Lune, Conte de la neige et Conte du Soleil, toutes écrites et mises en scène par Philippe Soldevila. Auteur et metteur en scène, né de parents espagnols, sa démarche a toujours été guidée par une fascination envers les questions identitaires liées à l’exil, à l’émigration et au métissage des cultures.

Alors qu’Octavio écrit sa pièce de théâtre, son fils lui dit : « Ça serait bien que l’histoire ne soit pas racontée par un adulte mais par un enfant, qui, à la fin de la pièce, aurait le droit de se révolter et de dire ses quatre vérités à son père. » Qu’est-ce qu’Étienne cherche à faire comprendre à son père ? Quel pouvoir a celui qui décide de la façon de raconter une histoire ?


Texte et mise en scène : Philippe Soldevila
Interprétation : à confirmer


Crédits supplémentaires et autres informations

Concepteurs : Christian Fontaine, Jean-François Mallet, Luc Rondeau et Erica Schmitz

10 h – Conte de la Lune
11 h 15 – Atelier et dîner
13 h – Conte de la neige
14 h 15 – Atelier
15 h 30 – Conte du Soleil suivi d’une rencontre avec les artistes

TARIFS

Spectacles
réguliers

Spectacles intimes*

Trilogie d'une émigration (pour les 3 spectacles)

À LA CARTE 17,00 $ 20,00 $ 30,00 $
Abonnement 2 spectacles 15,00 $ 18,00 $ 24,00 $
Abonnement 3 spectacles et + 13,00 $ 18,00 $ 24,00 $

Tarif par personne par spectacle. Taxes en sus.
Frais d’administration inclus. Frais de 2 $ pour envoi des billets par la poste.

*Les spectacles intimes, parce qu’ils sont présentés devant un petit nombre de spectateurs installés sur la scène, vous font vivre une expérience de proximité avec les artistes. Places limitées.

Production Théâtre des Confettis en collaboration avec Théâtre Sortie de Secours


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Critique disponible
            
Critiques

C’est à un véritable voyage dans le temps et l’espace que nous conviaient le Théâtre des Confettis et le Théâtre Sortie de Secours avec Trilogie d’une émigration, de Philippe Soldevila. Samedi et dimanche, la Maison Théâtre offrait aux familles l’occasion de découvrir Conte de la Lune, Conte de la neige et Conte du Soleil, trois spectacles créés sur 12 ans par l’auteur, dont la famille est originaire de la Catalogne et qui a librement puisé dans sa propre histoire pour raconter cette grande épopée sur l’imaginaire, la résilience et la filiation.


Crédit photo Louise Leblanc


Crédit photo Louise Leblanc




Crédit photos 3-4 : Adriana Garcia Cruz

Lieu idéal pour accueillir ce voyage hors de l’ordinaire, la Maison Théâtre a rassemblé toute son énergie et son équipe pour proposer cet événement unique sur une journée entière. Convoqués à 9 h 30, les spectateurs, petits et grands, recevaient un passeport en bonne et due forme qu’ils allaient être invités à remplir au fil des activités de la journée.

Vers 10 h, Conte de la Lune (coproduit par le Théâtre populaire d’Acadie) a inauguré la journée en nous racontant l’histoire du jeune Joan, qui, un matin d’été de 1940, en Espagne, s’est réveillé avec un tout nouveau mot en tête, un qui ne se retrouve dans aucun dictionnaire et qui ne demande qu’à trouver une réalité à définir. Avec son mot tout frais, l’apprenti écrivain invente mille et une définitions, se perd dans ses rêves et dans la Lune… Inspirés des nouvelles de Pere Calders, grand écrivain espagnol exilé au Mexique après la guerre civile, Conte de la Lune se révèle un hommage à la créativité et à l’imagination autant qu’à la beauté des mots, avec en filigrane les dangers de la censure et de la répression politique à l’époque. La pièce porte aussi de puissants messages sur la liberté d’expression et d’idées. Son récit est aussi lumineux que l’espiègle et attachant Joan, dix ans, incarné par Christian Essiambre, qui était aussi de la création en 2006, tout comme Agnès Zacharie, qui interprète tous les personnages féminins des trois contes, dont l’attachante Neus.

Depuis quelques saisons à la Maison Théâtre, les jeunes spectateurs et leur famille peuvent participer, avant chaque représentation, à des activités inspirées par les spectacles présentés. Pour cette trilogie, l’équipe avait préparé plusieurs activités. Après le premier conte, les parents et enfants étaient invités à se déplacer dans les couloirs de l’institution de la rue Ontario pour découvrir les six stations qui les attendaient. Une station offrait ainsi l’occasion d’en découvrir plus sur la Catalogne, une autre demandait aux enfants les cinq objets qu’ils apporteraient s’ils devaient s’exiler, une autre encore les invitait à suivre l’exemple du petit Joan en inventant un nouveau mot. À voir les enfants galoper d’une station à l’autre pour obtenir les précieux tampons sur leur passeport flambant neuf, le plaisir était au rendez-vous.

Après le dîner, le public était de retour en salle pour Conte de la neige, spectacle créé en 2014 dans lequel l’intrigue se déplace dans un appartement de Québec, dans les années 1970. Cette fois, c’est le fils de Joan, Octavio, qui nous raconte les difficultés au quotidien d’un enfant d’immigrants au nom « étrange » dans une ville blanche et francophone. Voir cette deuxième histoire à la suite de la première donne au Conte de la neige une grande résonance. On comprend tout de suite d’où vient ce papa écrivain toujours dans la lune, le jeune Joan devenu grand, on retrouve avec bonheur la mère, désormais grand-mère, Neus, et on voit les ressemblances entre Joan et Octavio, deux garçons de 10 ans pleins de rêves et de passions. Les deux contes, plantés dans le même décor, s’apprécient comme des épisodes d’un même feuilleton.

À la deuxième pause de la journée, les enfants et les parents sont partis chacun de leur côté. Les parents étaient invités à répondre à une série de questions ouvertes sur leur enfance, leurs intérêts et les notions de legs et de partage, tandis que les enfants, en petits groupes, illustraient sur de grands papiers à quoi ressemblerait leur monde idéal. Les dessins, très colorés, présentaient de nombreux points communs : des lieux de rencontre, des écoles, des espaces verts, des installations pour recycler, récupérer, et beaucoup d’animaux et de vélos! Les adultes ont majoritairement suivi les consignes en laissant leurs enfants participer seuls à cette activité, et c’était vraiment plaisant de voir les petits et les grands échanger entre eux, discuter des spectacles et de la journée.

Pour le dernier tour de piste, la salle était encore pratiquement pleine; la majorité des spectateurs présents ayant participé à toute la journée même s’il était possible de n’assister qu’à un seul spectacle. Conte du Soleil, dernier-né de cette grande saga familiale sur quatre générations, change de narrateur, donnant cette fois la parole au fils d’Octavio, Étienne, 10 ans, les yeux rivés à ses écrans et les écouteurs sur les oreilles. Planté dans ce même décor évoquant aussi bien des dunes qu’un désert de glace, Conte du Soleil nous fait voyager de 1912 à aujourd’hui, de l’Espagne au Québec, par la magie du théâtre, dont le jeune Étienne nous dévoile quelques secrets. La pièce nous amène sur le terrain de la filiation et de l’échange entre générations, de réconciliation du passé et du présent. Après la représentation, les enfants ont pu poser plusieurs questions à l’équipe sur les thèmes abordés ainsi que sur les choix artistiques et l’aspect technique de ces spectacles. L’échange a été populaire et très dynamique!

À la fin de la journée, dans une discussion à bâtons rompus, la directrice de la Maison Théâtre, Sophie Labelle, exprimait son souhait de voir la trilogie poursuivre sa route dans d’autres lieux culturels dans la province et ailleurs. Les décors sont disponibles, les trois spectacles sont montés, le travail de répétition est fait, bref, « il faut que d’autres le reprennent! » La directrice, qui venait d’entrer en poste quand le projet lui a été proposé, confiait n’avoir même pas hésité à l’accepter, tellement l’expérience lui semblait riche. Au final, ce qui l’a le plus touché pendant ces deux jours particuliers à la Maison Théâtre, ce fut ce qui se passait entre les parents et les enfants, les échanges, l’ouverture. L’auteur Philipe Soldevila s’est pour sa part déclaré privilégié d’être assis dans la salle, parmi les familles, et de voir son rêve d’une trilogie se concrétiser.

Pendant toute la journée, le temps a paru élastique : dans les contes de Soldevila, où le passé, le présent et le futur se répondaient brillamment, mais aussi dans le petit nid bâti par la Maison Théâtre pour accueillir cette belle trilogie.

Plusieurs parents ont chaudement remercié l’équipe à la sortie de la salle pour l’expérience et pour les spectacles portés par la grande résilience de leurs personnages. Il faut dire que ces trois pièces, imaginées comme une trilogie par leur auteur, se prêtent parfaitement bien à un tel marathon. De leur côté, les enfants sont repartis avec des passeports bien remplis de matière à réflexion, d’idées et de souvenirs!

17-04-2019
 
Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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