Jusqu'au boutPARTITIONS MULTIPLES
Après le succès retentissant de S’embrasent, l’auteur Luc Tartar et le metteur en scène Eric Jean sont à nouveau réunis par le Théâtre Bluff pour ce spectacle créé à la suite d’ateliers avec différents groupes de jeunes. Sur scène, dans une sorte de polyphonie intergénérationnelle, des tranches de vie résonnent et se répondent dans une langue fluide mais percussive, une joute poétique rythmée, qui laisse entendre l’urgence de dire, de vivre.
PLAYDOYER POUR L'AVENIR
Qui sera là dans quelques milliers d’années pour nous retrouver, nous regarder ? À travers les fragments d’existence des personnages, leurs idéaux mais aussi leurs échecs, Jusqu’au bout explore la notion d’engagement sous toutes ses formes : corporel, amoureux, familial, individuel et collectif. Une expérience artistique forte dans une époque en chantier où doivent s’édifier les conditions d’un futur possible.
Texte Luc Tartar
Mise en scène et collaboration au texte Eric Jean
Avec Nicolas Centeno, Claudia Chillis-Rivard, Samuel Décary, Steven-Lee Potvin et Anka Rouleau
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène et régie Chloé Ekker
Scénographie Pierre-Étienne Locas
Conception sonore Simon Gauthier
Éclairages Cédric Delorme-Bouchard
Conception vidéo Julien Blais
Costumes Jeanne Dupré
Direction de production et technique Kathleen Gagnon
Codirection artistique Mario Borges et Joachim Tanguay
Photos Yanick Macdonald
Durée 75 minutes
TARIFS – HIVER-PRINTEMPS 2021
Spectacle régulier : 17 $ (avant taxes)
Spectacle intime (Depuis la grève) : 20 $ (avant taxes)
BILLETS EN VENTE DÈS LE 22 MARS
– Tarifs par personne par spectacle. Frais d’administration inclus. Taxes en sus.
– Le nombre de places disponibles est ajusté selon les règles de distanciation établies par la Direction de la santé publique.
– Les sièges sont regroupés sous forme d’îlots permettant aux membres d’un même ménage d’être assis ensemble, tout
en respectant la distance de 1,5 mètre avec les autres spectateurs : un ménage est composé de personnes vivant
à la même adresse.
– Aucun retardataire ne peut être admis.
– Les achats de billets se font uniquement en ligne ou par téléphone.
– Utilisation de billets électroniques seulement : aucun billet papier n’est émis.
Production Théâtre Bluff en coproduction avec Le Grand Bleu (France) et les festivals Momix (France) et Les Coups de Théâtre
Spectacle créé en partenariat avec la Maison Théâtre, La Minoterie, le Réseau Résonance et le Théâtre de la Ville (Longueuil).
Sur un immense chantier de construction où sera construit un centre commercial, la découverte de deux squelettes enlacés bouleverse la vie d’un conducteur de tractopelle, d’une paléoanthropologue de renommée internationale, d’un préposé en soins de fin de vie et de deux adolescents qui se sont mis en retrait du monde par crainte de l’échec ou du rejet.
Photos Yanick Macdonald
La faille qui s’est ouverte sur ce chantier, c’est aussi celle par laquelle les personnages s’épanchent tout à coup, ébranlés par la présence forte et la beauté insolite de ces deux individus morts depuis des milliers d’années. Que dit leur enlacement par-delà la mort sur leur engagement amoureux, et quelles leçons peuvent en tirer les vivants? À la manière d’archéologues qui remontent le temps une strate à la fois, on découvre par les confidences des personnages ce qui les a menés là, aux abords du terrain vague.
La production met toutefois un bon moment à trouver son chemin jusqu’à nous, le texte dans la bouche des acteurs dégageant une certaine froideur sans parvenir à susciter l’émerveillement ou la curiosité.
Pour Jusqu’au bout, le duo formé par l’auteur Luc Tartar et le metteur en scène Eric Jean (qui nous avait déjà offert S’embrasent en 2010 à la Maison Théâtre) mise à nouveau sur sa force poétique, celle des mots, mais aussi celles des images, dont les très belles projections signées Julien Blais qui animent l’espace au creux de la faille. La production met toutefois un bon moment à trouver son chemin jusqu’à nous, le texte dans la bouche des acteurs dégageant une certaine froideur sans parvenir à susciter l’émerveillement ou la curiosité.
Le spectacle lui-même, une coproduction du Théâtre Bluff, du Grand Bleu (France) et du Festival Les coups de théâtre, se constitue de plusieurs couches fractionnées, comme autant d’accès aux pensées, émotions et souvenirs des personnages. Cette fragmentation creuse malheureusement un écart entre le public et les histoires pourtant touchantes d’Andres, Colin, Lina, Théo et Louise, si bien qu’il est difficile de s’y investir. L’émotion vient surtout par le rigolo Théo (Steven-Lee Potvin), le conducteur de tractopelle autrefois terrorisé à l’idée de s’engager sur de nouveaux territoires, et le colérique Colin (Samuel Décary) en quête d’amour maternel.
Presque tous confinés à l’espace restreint et précaire d’un plateau triangulaire incliné, les acteurs semblent contraints avant que la mise en scène d’Eric Jean ne s’empare véritablement de l’espace pour mieux jouer avec cette scénographie à trois niveaux. Ils se laissent alors glisser sur le plateau, utilisent la gravité et explorent les limites de cet espace en chantier, comme tranché en deux par une large faille rouge. Leur occupation de l’espace est parfois plus parlante que leurs mots. Il est par ailleurs dommage que le choix d’un éclairage très sombre et la disposition des projecteurs voilent plusieurs fois dans l’ombre les visages des acteurs.
Le spectacle peine jusqu’au bout à trouver le ton et l’énergie justes pour faire résonner les interrogations et inquiétudes des personnages, nous laissant, hélas, souvent en périphérie de l’émotion.
