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Du 27 novembre au 22 décembre 2012 - supplémentaires du 27 décembre au 13 janvier (voir plus bas)
2012 revue et corrigée
Texte Nathalie Lecompte, Luc Michaud, Stéphane Plante et Pierre Sévigny
Script-édition et mise en scène Serge Postigo
Assistance à la mise en scène Pascale D'Haese
Avec Suzanne Champagne, Véronique Claveau, Benoit Paquette, France Parent, Sylvain Scott, Marc St-Martin

2012 s’achève, 2013 prend la relève! Mais avant de tourner la page, le Théâtre du Rideau Vert vous convie à sa traditionnelle revue de l’année. Les gaffes des politiciens, les faux pas de nos vedettes préférées, les sujets chauds de l’actualité; rien n’échappe aux dents affûtées de l’équipe de la revue annuelle. Sketches, vidéos, chansons et imitations dépeignent avec humour les moments marquants de l’année 2012. Ce spectacle représente une véritable course à relais pour tous les artistes et artisans qui y travaillent. Autant sur scène, où les numéros s’enchaînent à un rythme effréné, qu’en coulisses, où les changements de costumes se font à la vitesse de l’éclair; une gymnastique réglée au quart de tour. Pour diriger cette 8e édition de la revue, la directrice artistique a fait appel à un artiste polyvalent : Serge Postigo. Son professionnalisme et son excellent sens du timing sauront mettre en valeur les multiples talents des six interprètes.

En intégrant une revue satirique annuelle à la programmation du Théâtre du Rideau Vert il y a maintenant huit ans, Denise Filiatrault renouait avec un élément fort de l’histoire théâtrale du Québec. Avec des titres comme Ohé, Ohé Françoise! et Paye, Baptiste, paye!, les premières revues qui ont vu le jour vers 1910 deviennent un véritable laboratoire pour le théâtre d’ici. C’est d’ailleurs la création Les Fridolinades, en 1938, qui marque, selon plusieurs, la naissance de la dramaturgie contemporaine québécoise. Gratien Gélinas, interprète de Fridolin, réussit à créer une langue théâtrale crédible à partir du matériau linguistique québécois. 

Aujourd’hui, la rétrospective théâtrale et humoristique du Théâtre du Rideau Vert a su se tailler une place de choix parmi les traditions du temps des Fêtes. C’est donc un rendez-vous incontournable, en famille ou entre amis, avant de découvrir ce que 2013 nous réserve.


Costumes Suzanne Harel
Éclairages et projections Luz
Musique originale Christian Thomas
Accessoires Alain Jenkins
Perruques et maquillages Jean Bégin
Design Son Benoît Fontaine
Assistance à la mise en scène Pascale D'Haese

Du mardi au vendredi 20h
Samedi à 16h et 20h30
Dimanche à 15h
SUPPLÉMENTAIRES
27-28-29 décembre à 20 h
30 décembre à 16 h et 20 h 30
31 décembre à 15 h
3-4 janvier 2013 à 20 h
5 janvier à 16 h et 20 h 30
6 janvier à 15 h
9, 10 et 11 janvier à 20 h
12 janvier à 16 h et 20 h 30
13 janvier à 15h

Une production de 9207-7569 Québec inc.


Rideau Vert
4664, rue Saint-Denis
Billetterie : 514-844-1793

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 Critique
Critique

par Gabrielle Brassard


Crédit photo : Jean-François Hamelin

Devenue une tradition, la rétrospective humoristique de l’année « Revue et corrigée » du Rideau Vert s’est entamée le 27 novembre, et durera jusqu’au 6 janvier, sur la scène du théâtre de la rue St-Denis.

Si Serge Postigo est un comédien respecté, il semble avoir une main moins heureuse dans ce projet, en tant que metteur en scène et script-éditeur. Résultat : une enfilade inégale de sketchs plus ou moins comiques, autant dans le contenu que dans la forme, des transitions (quand il y en a) peu étoffées, rapides et sans liens entre elles, un rythme effréné qui alterne les quelques dialogues de la pièce et les chansons ; les parodies chantées composent d’ailleurs la majeure partie de la revue. Les textes du collectif d’auteurs de cette cuvée 2012, Nathalie Lecompte, Luc Michaud, Stéphane Plante et Pierre Sévigny, laissent aussi souvent à désirer.

2012 revue et corrigée est rempli d’un humour parfois douteux, peu subtil et prévisible à souhait, en plus d’être trop appuyé et dépassé. Par exemple, un sketch sur la « la moustache à Manon », de Québec Solidaire : cette « blague » date de 2008, et a amplement été remâchée. Beaucoup d’autres aspects auraient pu être mis sur la sellette pour rire du parti de gauche. On axe les événements du printemps (les étudiants et les casseroles) sur la violence policière, et on passe rapidement sur les élections, pourtant des événements majeurs de l’année. On nous parle plutôt de Star Académie, de Céline Dion qui donne une entrevue à Tout le monde en parle, de la visite de Johnny Halliday au Québec et d’Anne-Marie Losique. Pourquoi ces choix de moments d’actualité très moyens?

Cette édition est présentée par Vidéotron, une compagnie de Québecor, un des principaux commanditaires du Rideau Vert ; il devient difficile de croire que le choix des artistes parodiés et des imitations d’émissions de télévision ne soit pas influencé. Céline Dion, René Angelil, Julie Snyder, Ginette Reno et Star Académie ; la programmation presque complète de TVA et des filiales imprimées semble être portée sur la scène. Par ailleurs, des alliances étranges sont faites pour tenter de tout passer, comme l’agente 728 et Curieux Bégin, ou Pauline Marois et Mike Ward. Plusieurs séquences complètes sont d’ailleurs consacrées à l’agente 728 ; une aurait été amplement suffisante.  

Quelques bons gags nous décrochent un sourire, tout au plus. Dommage, car les interprètes Suzanne Champagne, Véronique Claveau, Benoit Paquette, France Parent, Sylvain Scott et Marc St-Martin se débrouillent plutôt bien, autant dans les chansons (trop nombreuses ; la revue est vraiment une comédie musicale) que dans les imitations, avouons-le, bien réussies. Mentionnons Suzanne Champagne en Ginette Reno et en Pauline Marois, ainsi que Véronique Claveau, la voix musicale de cette revue, juste et drôle, notamment en Céline Dion et en Lisa LeBlanc.  

Il faut réellement connaître la culture de masse et télévisuelle pour comprendre tous les gags, comme les imitations des pubs télé ou des personnalités plus ou moins connues. Quelques sketchs auraient probablement dû rester à l’étape du papier. Certains sont bien moins drôles que d’autres, rompant ainsi le rythme, déjà effréné et dépourvu de transitions fluides du spectacle. Revue et corrigée devrait mieux porter son nom.

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