2016 revue et corrigéeMise en scène Alain Zouvi
Avec Amélie Grenier, Martin Héroux, François Maranda, France Parent, Julie Ringuette et Marc St-Martin
Une chose est sûre : les années passent et les revues ne se ressemblent pas! Chaque saison depuis douze ans, un collectif d’auteurs vous prépare ce condensé comique de l’année, pour lequel ils repèrent les sujets les plus cocasses et les situations les plus désopilantes des scènes politique, artistique, sportive et médiatique.
En cette nouvelle fin d’année, le Rideau Vert vous convie à cette soirée des plus divertissantes et aussi réconfortante que la bûche! Une belle façon de se réjouir en ce temps des Fêtes.
Les interprètes – de véritables athlètes du changement de costumes, des sprinters de l’imitation, des acrobates de l’humour – ont accepté de relever à nouveau le défi qu’est ce spectacle : une course contre la montre! Les textes et la mise en scène sont peaufinés jusqu’à la dernière minute. Sur scène, les sketches, les chansons et les vidéos s’enchaînent avec rapidité et vivacité : être comédien dans la revue annuelle ne s’improvise pas! D’ailleurs cette année, Amélie Grenier se joint à l’équipe, elle qui a déjà participé à l’aventure en 2006 et 2007. Le tout sera orchestré pour une quatrième fois par le metteur en scène Alain Zouvi qui revient s’éclater avec cette joyeuse bande pour cette douzième édition.
Script-édition René Brisebois
Assistance à la mise en scène Pascale D'Haese
Accessoires Alain Jenkins
Chorégraphies Émily Bégin
Costumes Suzanne Harel
Éclairages et projections Lüz Studio
Musique Christian Thomas
Perruques et maquillage Jean Bégin
Photo de l’affiche : Jean-François Bérubé
Une production 9207-7569 Québec Inc.
Le théâtre du Rideau Vert présente sa douzième édition de Revue et corrigée. Cette tradition du temps des Fêtes mise, pour 2016, sur une équipe de vétérans formée de France Parent, Martin Héroux et Marc St-Martin, cumulant respectivement six, sept et onze participations, à laquelle s’ajoutent les plus jeunes recrues Julie Ringuette et François Maranda, sans oublier Amélie Grenier qui était des moutures 2006 et 2007. La célèbre revue de l’année revient encore une fois avec un amalgame de sketches, courtes vidéos, danses et chansons soulignant les points forts et les travers de l’année qui se termine. Avec Alain Zouvi à la mise en scène pour une quatrième année, la revue réussit à charmer son public même si son contenu est beaucoup plus inégal que celui de l’an passé, surtout lors de la première partie. Le talent indéniable des comédiens qui s’en donnent à cœur joie dans leurs nombreuses imitations de personnages permet d’adoucir l’écart entre les moments plus faibles et les moments forts du spectacle.
Crédit photos : François Laplante Delagrave
Qui dit vétérans, dit reprise de personnages qui ont souvent bien fonctionné dans les années passées. Ainsi, on retrouve l’hilarante France Parent dans le rôle de la toujours désespérante Pénélope McQuade, animatrice des « Échangisses », qui pose toujours des questions sans fin, et surtout sans but, tout en étant complètement déconnectée de son public et de ses invités. Marc St-Martin reprend sa personnification bien appréciée de Ron Fournier qui multiplie les reformulations et les répétitions, au grand plaisir du public, alors qu’il consulte une psychologue pour se remettre du départ de PK Subban. On retrouve également Martin Héroux, toujours excellent en Denis Coderre, dans un numéro sur le 375e anniversaire de Montréal qui manque néanmoins de mordant. François Maranda incarne avec beaucoup d’humour pour une deuxième fois le très multiculturel et charmeur Justin Trudeau, lequel se déshabille pour éviter d’avoir à répondre aux questions des journalistes. Céline Dion est également de retour, jouée par Julie Ringuette, qui rate malheureusement la cible dans son imitation trop nasillarde dans laquelle on tarde même à reconnaître la diva. Le retour sans doute le plus réussi et apprécié est celui de François Maranda en Marina Orsini qui reçoit Donald Trump à son émission. Forçant la note sur les vocalises de l’animatrice, Maranda cause des vagues de fous rires incontrôlables dans la salle.
2016 revue et corrigée réussit à émouvoir cette année avec son hommage aux disparus qui présente un beau dosage de douceur et de sensibilité. Les comédiens livrent une prestation a capella, reprenant entre autres « C’est fou mais c’est tout » des Baronets (René Angelil), « Kiss » de Prince, « L’amour a pris son temps » chanson-thème du film La guerre des tuques (Rock Demers), et « Hallelujah » de Leonard Cohen, alors que les photos des disparus défilent.
Un des meilleurs coups de cette édition est sans contredit la présence de Denise Filiatrault, directrice artistique du Rideau Vert, incarnée avec vigueur et justesse par Marc St-Martin. De passage au début de la présentation et à deux autres reprises entre les sketches, les interventions sont courtes et punchées, à l’image de cette grande dame de théâtre. D’ailleurs, la majorité des contenus plus mémorables de cette revue de 2016 sont présentés dans de courts sketches, tel celui où Hilary Clinton, habilement jouée par France Parent, tape sur tout le contenu de son bureau suite à l’annonce de sa défaite puis repart, la tête haute et impassible, avec ce sourire crispé des apparitions publiques. Julie Ringuette en Sophie Grégoire marque également les esprits avec un sketch court et efficace qui met l’emphase sur les malaises que cause la femme du premier ministre, notamment avec sa fameuse berceuse. Un court clin d’œil à la capacité explosive du Samsung 7 est également vraiment bien réussi.
Deux sketches plus longs retiennent l’attention : le premier regroupe Philippe Couillard (François Maranda), Lise Thériault (France Parent), Jean Charest (Martin Héroux) et Gaétan Barette (Marc St-Martin) qui se font faire la morale par Mary Poppins (très juste Julie Ringuette), devenue pour l’occasion Marie-pas-fine qui leur dit leurs quatre vérités, le tout accompagné de chansons bien mordantes. Le deuxième met en scène Charles Tisseyre (impressionnant François Maranda) qui décrit dans une émission de Découverte le virus Zika, incarné tout de vert vêtu par Martin Héroux. Les formulations qui détonnent de la droiture de Tisseyre, par exemple en parlant des « femmes en balloune », et la chanson sur l’air de Ziggy est fort bien réussie. Toutefois, plusieurs sketches plus longs tombent à plat, dont un sketch regroupant Marine Le Pen et Anne-Marie Dussault aux douanes, qui s’éternise sans faire rire, ainsi que le sketch sur Glutinder, une application de rencontre pour les intolérants au gluten qui tourne en rond.
Malgré plusieurs inégalités et des chansons moins accrocheuses que lors des années antérieures, 2016 revue et corrigée offre plusieurs moments d’humour bien calibrés et réussit à faire rire le public non seulement des travers des personnalités publiques, mais aussi des coups durs de l’année qui s’achève. Cette revue demeure une tradition de fin d’année qui trouve toujours sa place pour effectuer un bilan annuel tout en humour.