À 60 ans, Willy Loman est épuisé. Il n’a plus la force de prendre la route. Incapable de sortir de son immobilisme, il se perd dans le brouillard apaisant de ses souvenirs de gloire ancienne où l’avenir était rempli de promesses.
Mégalomane, Willy est persuadé que seul le charisme mène à la réussite et il se désole de constater que son fils Biff, pourtant si prometteur dans sa jeunesse, n’a aucune ambition professionnelle. Lorsque Biff vient les visiter, les reproches du père s’accumulent et il ne manque qu’une étincelle pour que tout explose. Les révélations du passé pousseront-elles Willy à sortir de ses songes et à finalement affronter la réalité ?
Arthur Miller a frappé droit au cœur de l’Amérique d’après-guerre avec ce portrait grinçant d’une génération, sa critique du capitalisme et son émouvante relation père-fils. La pièce a remporté les prix Tony et Pulitzer de 1949, devenant ainsi un classique du répertoire contemporain. Serge Denoncourt poursuit ici son exploration des grandes œuvres dramatiques américaines. Il dirigera Marc Messier dans le rôle du tragique héros Willy Loman, entouré par une solide famille théâtrale incarnée par Louise Turcot, Éric Bruneau et Mikhaïl Ahooja.
Texte Arthur Miller
Traduction et mise en scène Serge Denoncourt
Interprétation Marc Messier, Mikhaïl Ahooka, Marilyse Bourque, Éric Bruneau, Sarah Cloutier-Labbé, Charles-Alexandre Dubé,
Aude Lachapelle, Jean-Moïse Martin, Mathieu Richard, Manuel Tadros, Louise Turcot
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène Marie-Christine Martel
Accessoires Julie Measroch
Décor Guillaume Lord
Photo de l'affiche Julien Faugère
Les mardis et mercredis 19h30, jeudis et vendredi 20h, samedis 16h - samedi 21 octobre 16h et 20h30
SUPPLÉMENTAIRES
Samedi 14 octobre à 20 h 30
Mardi 24 octobre à 19 h 30
Mercredi 25 octobre à 19 h 30
Samedi 28 octobre à 20 h 30
Mardi 31 octobre à 19 h 30
Mercredi 1er novembre à 19 h 30
Samedu 4 novembre à 20 h 30
Vendredi 10 novembre à 20 h
Samedi 11 novembre à 16 h et 20 h 30
TOURNÉE
10 janvier 2018 | SAINT-HYACINTHE – Salle Desjardins |
13 janvier 2018 | SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU – Salle Desjardins |
14 janvier 2018 | QUÉBEC – Salle Albert-Rousseau |
17 janvier 2018 | SAINT-JÉRÔME – Théâtre Gilles Vigneault |
19 janvier 2018 | GATINEAU – Salle Odyssée |
20 janvier 2018 | GATINEAU – Salle Odyssée |
23 janvier 2018 | BROSSARD – L’Étoile Banque Nationale |
24 janvier 2018 | SHAWINIGAN – Salle Philippe-Filion |
25 janvier 2018 | JOLIETTE – Centre culturel de Joliette |
26 janvier 2018 | SAINTE-THÉRÈSE – Théâtre Lionel-Groulx |
27 janvier 2018 | SAINTE-THÉRÈSE – Théâtre Lionel-Groulx |
30 janvier 2018 | SHERBROOKE – Salle Maurice-O’Bready |
31 janvier 2018 | DRUMMONDVILLE – Salle Léo-Paul-Therrien |
2 février 2018 | LAVAL – Salle André-Mathieu |
3 février 2018 | TERREBONNE – Théâtre du Vieux-Terrebonne |
Du 6 au 11 février 2018 | MONTRÉAL - Salle Pierre-Mercure |
Une production Théâtre du Rideau vert
Le Théâtre du Rideau Vert ouvre sa saison avec un classique parmi les classiques : La mort d’un commis voyageur, pièce phare d’Arthur Miller. Campé en 1973 par Jean Duceppe, puis repris par Michel Dumont en 1999, le commis voyageur, Willly Loman, renaît cette année sous les traits de Marc Messier. Regard sur un homme aux multiples facettes qui met tout en œuvre pour échapper à une vérité qu’il refuse, qui le blesse, qui le tue.
Pour nous raconter l’histoire de cette déchéance horrible, le metteur en scène Serge Denoncourt – davantage abonné aux compositions plus flamboyantes – a choisi la sobriété. Toute la pièce se déroule dans un seul lieu où les scènes s’enchaînent efficacement comme si elles sortaient du cerveau embrumé du personnage principal, joué magistralement par Messier. La suite de séquences faisant des allers-retours entre le présent, le passé et les fantasmes de Loman est habilement construite.
Quête de réussite et de reconnaissance, ambition, argent, société en mutation, relations père-fils, secrets de famille, drames souterrains, mensonges, trahisons, avoir et paraître : les thèmes demeurent d’une actualité brûlante et le texte n’a pas pris une ride depuis sa création à Broadway en 1949. Et le discours est loin d’être simpliste. Ici, chacun a sa part de responsabilité. Chacun ment à soi‑même et aux autres dans le huis clos de la famille pour édulcorer la vérité, la rendre supportable, ne pas avoir à prendre les décisions difficiles qu’entraînerait fatalement plus de lucidité.
Marc Messier incarne admirablement ce commis et domine ainsi toute la pièce, composant avec subtilité un homme bercé d’illusions et trahi par la vie. Son jeu est touchant, et ses répliques, tantôt tendres, tantôt cinglantes, sont toujours poignantes. Ses acolytes le secondent solidement, surtout Éric Bruneau (Biff) et Mikhaïl Ahooja (Happy), ingrats, sans horizon, immatures, parasites et ratés. Seul bémol : on tique devant le jeu peu nuancé de Louise Turcot, en mère fragile et aimante, qui lutte pour faire tenir ensemble les derniers fondements de sa famille.
Tristement, Willy est doublement victime. D’une part, d’un monde cruel qui ne veut plus de lui et qui se débarrasse sans prévenir. D’autre part, de son aveuglement, persuadé qu’il suffisait d’avoir une belle personnalité pour devenir quelqu’un et être aimé.
Or toute sa vie, il n’a rien semé, rien planté du tout, d’où son acharnement à la fin de la pièce à créer un jardin, question de se consoler. Lui qui aurait tant voulu laisser quelque chose au lieu d’additionner les zéros repartira lamentablement comme il est arrivé. Avec rien.
13-10-2017