Une fin d’année sans la Revue serait comme un repas sans dessert. Cette tradition du temps des Fêtes maintenant bien implantée vous revient pour une nouvelle cuvée.

L’équipe d’auteurs est à l’œuvre pour scruter tous les événements marquants de 2018. Des comédiens aux concepteurs, on vous servira sur scène un véritable festin de chansons irrévérencieuses et de sketches satiriques : tous les ingrédients seront réunis pour passer une délicieuse soirée en leur compagnie !

C’est la comédienne, auteure et metteure en scène Natalie Lecompte qui dirigera cette joyeuse et dynamique équipe créative. Auteure et script-éditrice lors de précédentes éditions, elle en connaît tous les éléments. Sur scène, nous retrouverons les sympathiques Martin Héroux, Marc St-Martin, Suzanne Champagne et Benoit Paquette, qui accueilleront parmi leurs rangs la nouvelle recrue Joëlle Lanctôt, que l’on a découverte dans la comédie musicale Mary Poppins.

Texte collectif d'auteurs
Script-édition Daniel Leblanc
Mise en scène Natalie Lecompte
Interprétation Suzanne Champagne, Martin Héroux, Joëlle Lanctôt, Benoit Paquette, Marc St-Martin

De retour pour une 14e année au Théâtre du Rideau Vert, le spectacle festif 2018 revue et corrigée propose sa version des événements marquants qui ont alimenté les fils d’actualité au cours de la dernière année au Québec.

Crédit photo : François Laplante Delagrave

Dans la lignée d’une programmation axée sur l’égalité, le spectacle de fin d’année ne fait pas exception : l’équipe responsable des textes est composée de deux femmes (Cassandre Charbonneau-Jobin et Justine Philie) et de deux hommes (Luc Michaud et Dominic Quarré). Et c’est à Natalie Lecompte, une habituée des éditions antérieures en tant qu’auteure et script-éditrice, qu’on a confié la tâche de mettre en scène les nombreuses frasques de nos vedettes et politiciens. D’une main sûre, elle a su diriger efficacement son équipe de talentueux comédiens… en attendant un Bye Bye qui se montrera peut-être moins gentil et propret.

Si elle demeure un bon remède contre la morosité, la Revue respecte sa mission et fait rire sans déclencher l’hilarité. Les saynètes s’égrènent à un rythme efficace, certes, mais manquent de mordant. Certains numéros, truffés de jeux de mots insignifiants, tombent carrément à plat. À quelle heure le punch ? On apprécie toutefois les flashs courts et cinglants projetés sur écran géant, notamment les excellentes reprises de deux publicités évoquant les méchants trolls sur les réseaux sociaux.

Si certains tableaux méritent d’être légèrement «revus et corrigés», l’ensemble du spectacle surprend agréablement et vaut le déplacement.

Concepteur aux maquillages-coiffures depuis les débuts, Jean Bégin réussit à rendre crédible la ribambelle de personnages qui défilent à toute allure sur scène. Les transformations ne sont pas extrêmes, mais parfaites en leur genre.

Les vétérans Suzanne Champagne, Benoit Paquette, Martin Héroux et Marc Saint-Martin accueillent dans leur clan une petite nouvelle, soit Joëlle Lanctôt, qui succède à Julie Ringuette. L’interprète du rôle-titre de la célèbre comédie musicale Mary Poppins se glisse avec brio dans la peau de Mariana Mazza, Sophie Prégent, Gaby Gravel ou Klô Pelgag. Nul doute que la talentueuse recrue s’amuse ferme avec ses comparses.

QUELQUES BONS COUPS 

Parmi les numéros les plus réussis, on note celui dans l’avion où Madame Tout-le-Monde, la candidate péquiste Michèle Blanc et Hubert Lenoir discutent de diversité, entourés d’hôtesses de l’air à moustache; puis le sketch où un Robert Lepage aux idées sombres (pas noires) se réfugie dans une auberge du Poitou pour oublier le fiasco Slav. Or, le pauvre ne sera pas au bout de ses peines. Confronté à deux aubergistes intraitables, Lepage perdra encore quelques « plumes ». On s’esclaffe aussi de voir Christian Bégin, à la barre de son émission estivale Y’a du monde à messe, complètement hystérique et exaspéré lorsque ses invités insouciants dévoilent le lien qui les unit. Hilarant !

En revanche, les (trop) nombreux sketches sur la légalisation de la marijuana, bien qu’incontournables, demeurent ternes et saturés de clichés.

Mention d’honneur à Benoit Paquette pour ses imitations hilarantes et sans faille de Louis-José Houde, Mario Pelchat, Dave Morrissette, Luc Ferrandez ou Denis Lévesque. Et chapeau à la recrue, Joëlle Lanctôt, pour l’ensemble de ses prestations. Belle polyvalence !

Si certains tableaux méritent d’être légèrement revus et corrigés, l’ensemble du spectacle surprend agréablement et vaut le déplacement.

05-12-2018