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Du 16 juillet au 16 août 2015 - supplémentaires les 19, 20, 21, 22, 25, 26, 27, 28, 29 août et 1er, 2 et 3 septembre 2015
Oh les beaux joursLes trois mousquetaires
Âge minimum recommandé 10 ans.
Texte Pierre Yves Lemieux d'après l'oeuvre d'Alexandre Dumas
Mise en scène Serge Denoncourt
Avec Frédéric Blanchette, Olivier Barrette, Luc Bourgeois, Éric Bruneau, Guillaume Cyr, Bénédicte Décary, Kim Despatis, François-Xavier Dufour, Xavier Huard, Marie-Pier Labrecque, Benoit Landry, Julie Le Breton, Normand Lévesque, Jean-Moïse Martin, Benoît McGinnis, Guillaume Rodrigue, Mani Soleymanlou, Philippe Thibault-Denis

Duels ! Baisers ! Chevauchées ! Enlèvements ! Intrigues ! Coups d’éclat, coups d’épée et coups de théâtre : les péripéties haletantes, les revirements de situations et les actions héroïques ne vous laissent aucun répit. Serge Denoncourt, qui l’an dernier avait orchestré un fabuleux Cyrano de Bergerac, mène cette fois-ci tambour battant la plus célèbre histoire de cape et d’épée jamais écrite.

Paris, 1625. Alors que la politique n’est qu’un tissu de traîtrises entre le roi Louis XIII, la reine Anne d’Autriche et le cardinal de Richelieu, un jeune Gascon nommé d’Artagnan, riche de sa seule habileté à manier l’épée, débarque dans la capitale dans l’espoir de devenir mousquetaire. Justement, des mousquetaires, il en rencontre trois qui le provoquent en duel juste au moment où les féroces gardes du Cardinal fondent sur eux. Les ennemis deviennent amis – Un pour tous, tous pour un ! – et c’est parti pour l’aventure !

Avec, en mousquetaires, Éric Bruneau, Guillaume Cyr et Benoît McGinnis, ainsi que Philippe Thibault-Denis en d’Artagnan, les sbires du Cardinal n’ont qu’à bien se tenir !


Scénographie Guillaume Lord
Costumes François Barbeau
Accessoires Julie Measroch
Assistance à la mise en scène et régie Suzanne Crocker
Photo Jean-François Gratton

Une coproduction Juste pour rire et Théâtre du Nouveau Monde


TNM
84, rue Sainte-Catherine Ouest
Billetterie : 514-866-8668

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 Critique
Critique

par Daphné Bathalon


Crédit photo : Yves Renaud

Pour la deuxième fois en moins d’un an, les mousquetaires du roi prennent d’assaut la scène montréalaise. Cette fois, c’est sur la grande scène du Théâtre du Nouveau Monde qu’on les retrouve, dans une mise en scène pleine d’allant de Serge Denoncourt.

Qu’a donc cette nouvelle production de différent à proposer? À peu près tout, car Denoncourt et Pierre Yves Lemieux, qui en signe l’adaptation, ont résolument pris le parti de la comédie. Là où D’Artagnan et les trois mousquetaires, de Frédéric Bélanger (Théâtre Denise-Pelletier), offrait un bel équilibre entre l’humour des situations et les drames vécus par les personnages, Les trois mousquetaires deDenoncourt verse sans retenue dans la comédie. Pari gagnant? Tout dépend de ce qu’on cherche vraiment en allant voir la production coproduite sous la bannière de Juste Pour Rire.

Ces Trois mousquetaires, qui ont toutes les allures d’un vaudeville, offrent de bons moments de rigolade malgré quelques blagues faciles et de nombreux artifices. C’est que les mousquetaires ont la langue bien pendue! La proposition du TNM et de Juste Pour Rire, d’un enthousiasme débordant, ne parvient pourtant pas à nous faire embarquer dans leurs aventures. Surdose d’effets comiques au détriment de l’histoire?

La production est heureusement bien servie par une distribution qui, de toute évidence, s’amuse sur scène, entre combats à l’épée et nombreux jeux de mensonge et de manipulation. Dans le registre comique, le Porthos de Guillaume Cyr hérite d’excellentes lignes, mais c’est le roi très maniéré incarné par Benoît Landry qui fait rire le public à tous coups. Quant au D’Artagnan de Philippe Thibault-Denis, à l’accent gascon chantant quoiqu’inconstant, il se révèle tour à tour un camarade hardi, un charmant naïf et un amoureux transi. Son jeu, plein de candeur et d’énergie, donne du tonus au spectacle. À ses côtés, Mani Soleymanlou en Planchet manie la comédie et l’ironie aussi redoutablement que son maître brandit son épée.


Crédit photo : Yves Renaud

Pour leur part, Milady et Athos, les deux véritables figures tragiques du roman de Dumas, souffrent du traitement comique imposé par la production. En Athos alcoolique, Éric Bruneau se retrouve avec bien peu à se mettre sous la dent. Dans le rôle de la grande méchante de l’histoire, Julie Le Breton parvient tout de même à tirer son épingle du jeu, mais ses scènes détonnent souvent de l’ensemble. L’impact de sa dernière scène en est nettement amoindri, au point où des rires fusent de la salle au plus mauvais moment.

Tous, jusqu’aux méchants Rochefort et Cardinal de Richelieu, s’en donnent néanmoins à cœur joie dans la structure de bois imaginée par Guillaume Lord. Un immense plateau de jeu qui se découpe magnifiquement sur des fonds colorés. La structure permet de suggérer les multiples changements de lieux et de temps en quelques courses poursuites, lesquels ne manquent pas dans ce roman de cape et d’épée.

N’en reste pas moins que dès la fin de la première partie, on regrette que la portion dramatique de cette fresque historique ne subsiste que dans de rares échanges bien trop courts et vite réduits à deux fois rien par un ressort comique. La deuxième partie nous conforte dans cette impression tenace que Les trois mousquetaires glisse dangereusement sur la pente de la comédie estivale plutôt que de faire pleinement confiance aux personnages de Dumas, plus grands que nature, et à son intrigue, toujours aussi passionnante.

03-08-2015