La très excellente et lamentable tragédie de Roméo et JulietteConception, mise en scène et chorégraphie Jérémie Niel et Catherine Gaudet
En co-création avec Francis Ducharme et Clara Furey
Interprétation Clara Furey et Francis Ducharme
Enfermés dans une chambre, deux enfants maudits fuient la violence du monde. Ils n’ont qu’une nuit pour eux. Une nuit est courte quand il s’agit d’y vivre l’amour de sa vie…
Catherine Gaudet et Jérémie Niel transposent la légende shakespearienne en un huis-clos aussi sensuel que mélancolique dans lequel le verbe élisabéthain s’entrelace à la chair et aux pulsions de l’interdit. Clara Furey et Francis Ducharme incarnent des Roméo et Juliette foudroyants et magnétiques, éternelles amours, suspendus entre extase et tragédie.
Chorégraphie et texte s’entrecroisent dans
cette oeuvre sensible inspirée de la pièce de
William Shakespeare, du ballet de Sergueï
Prokofiev, et de l’histoire vraie de Clara Furey et
Francis Ducharme.
Depuis maintenant plusieurs années, Catherine
Gaudet et Jérémie Niel entretiennent une
complicité artistique dans des oeuvres qui
mettent en dialogue les corps et l’émotion des
profondeurs.
Diplômée de l’UQAM depuis 2004, Catherine Gaudet chorégraphie notamment Je suis un autre, présenté au Théâtre La Chapelle en 2012, et Au sein des plus raides vertus au FTA 2014. Catherine Gaudet est une des membres fondatrices de la compagnie Lorganisme. Après une formation en mise en scène au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, Jérémie Niel fonde, en 2005, la compagnie Pétrus, avec laquelle il crée de nombreuses oeuvres scéniques hybrides, dont Cendres, présentée au FTA en 2010, La concordance des temps d’Évelyne de la Chenelière présentée à l’Usine C en 2013 et Phèdre, présenté au FTA et à l’Usine C en 2014.
Conception sonore Éric Forget
Scénographie Max-Otto Fauteux
Lumières Alexandre Pilon-Guay
Costumes et accessoires Fruzsina Lànyi
Direction de production Mélissa Pietracupa
Direction technique Christian Gagnon
Provocation du projet initial La 2e Porte À Gauche
Durée environ 1h
Discussion avec le public après la représentation du 14 janvier
Production Pétrus et Lorganisme, en coproduction avec l’Usine C et le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec
Présentation Usine C
Des Roméo et Juliette, on en a vus deux, trois, dix. Parfois des mauvais, parfois des bons. Ces deux-là, avouons-le d’emblée, sont excellents parce que plus vrais que nature : Francis Ducharme et Clara Furey incarnent les amants, l’amour et la mort avec tellement de puissance et de fougue que la passion est tangible dans toute la salle, bien au-delà de leurs mots ou de leurs mouvements.
Crédit photo : Nans Bortuzzo
À l’origine de ce ballet moderne, il y a 2050 Mansfield – Rendez-vous à l’hôtel, un rendez-vous artistique de 2014 pendant lequel quatre paires de chorégraphes et de metteurs en scène se sont retrouvées dans l’intimité d’une chambre, à l’Hôtel Le Germain de Montréal, pour réfléchir sur l’idée du couple et des relations amoureuses.
Catherine Gaudet (à qui l’on doit la chorégraphie Je suis un autre et Au sein des plus raides vertus) et Jérémie Niel (metteur en scène de La concordance des temps, Phèdre) ont, durant cette résidence créative, imaginé un ballet moderne inspiré à la fois de la pièce de Shakespeare, du ballet de Prokoviev et de l’histoire vraie des comédiens-danseurs, Clara et Francis.
Des extraits de leur travail a été repris dans un court métrage de Pierre-Alexandre Girard, pour le clip de Crave/Petite mort, une chanson de Dear Criminals. Gaudet et Niel ont par la suite décidé de faire de cette performance une version longue pour la scène, en reprenant certaines de leurs idées mises de côté.
Pas de deux et élans contrariés
Grâce à une campagne de sociofinancement sur KissKissBankBank, ils récréent comme décor la chambre d’hôtel où le projet est né, un cube intimiste placé au milieu de la scène, où seuls 80 spectateurs peuvent entrer. Chambre moderne, dont le sol est recouvert de vêtements épars, de magazines, de bouteilles… - une scénographie étudiée signée Max-Otto Fautteux.
Ici, la douche devient le balcon, le lieu de la rencontre moderne entre Roméo et Juliette, et le lit devient la crypte. Dans ce huis clos amoureux, où le spectateur se sent de trop, presque exclu face à cette passion si hypnotique, la danse s’entremêle au théâtre et aux portés ; aux pas de deux s’entrelacent des répliques classiques et modernes.
Ils s’appellent tantôt Roméo et Juliette, tantôt Francis et Clara. Dans leur texte, on trouve pêle-mêle des tirades du classique shakespearien et des morceaux de la correspondance personnelle entre les deux comédiens qui se connaissent depuis dix ans. Leurs partitions, ce sont des élans contrariés entre deux amants qui ne cessent de mourir - mais jamais en même temps (on salue au passage les talents de danseuse de la brillante Clara Furey).
Les amants n’ont qu’une nuit pour s’aimer, dans le confinement de cette chambre d’hôtel, enfermés dans le carcan d’un couple éternel et mythique qui s’aime à n’en plus finir et dont on connaît l’histoire par coeur. Mais, entre gestuelle mécanique de pantin sans contrôle et élans fougueux et passionnels rendus grandioses sur la musique de Sergeï Prokoviev, ces Roméo-Francis et Juliette-Clara savent s’aimer, vraiment, complètement.