Retour très attendu de James Thierrée et de la Compagnie du Hanneton après les passages remarqués de Raoul (2010 et 2012)! Cette fois, ils nous emmènent au pays des rêves et du mystère avec La grenouille avait raison. James Thierrée y recrée l’atmosphère fantastique des contes, entre rêve et cauchemar, évoquant la proximité des liens du sang et la violence de l’enfance.
Danseur, acrobate, mime, clown, acteur et metteur en scène, James Thierrée peaufine son travail dans les moindres détails dans une quête de dépassement. Cette exigence de la perfection transparaît dans tous les aspects du spectacle, de la façon dont les interprètes bougent jusqu’à l’environnement sonore et visuel.
Inventions scéniques, poésie, intelligence et sensibilité sont le sceau de James Thierrée et de sa compagnie, dont le travail est salué sur la scène internationale. Lauréat du César du meilleur acteur dans un second rôle pour Chocolat ainsi que du Molière 2017 pour la meilleure mise en scène de Théâtre public, ce créateur hors normes nous convie à un spectacle qui mêle, une fois de plus, danse, théâtre et musique. Un monde onirique qui réveille ce qui sommeille en chacun de nous, notre enfance.
Avec Sonia ‘Sonya’ Bel Hadj Brahim, Ofélie Crispin, Samuel Dutertre, Hervé Lassïnce, Thi Mai Nguyen, James Thierrée
Crédits supplémentaires et autres informations
Scénographie et musique originale James Thierrée
Coordination technique Anthony Nicolas
Son Thomas Delot
Lumières
Alex Hardellet, James Thierrée
Costumes Pascaline Chavanne
Bestiaire Victoria Thierrée
Assistance à la mise en scène Pénélope Biessy, Sidonie Pigeon
Photo Richard Haughton
Durée 80 minutes sans entracte
Rencontre avec le public 29 septembre
Tarif
Régulier 35 $ - 48 $ - 60 $
Étudiant, 25 ans et moins 25 $ - 40,75 $ - 51 $
Mordus (Catégorie 1) 45 $
Production Compagnie du Hanneton
James Thierrée possède cet incroyable don de captiver, dès les premiers instants, par ses univers scéniques à la fois hétéroclites, poétiques et ludiques. Réunissant la danse, la musique, le mime, l’acrobatie, le clown, l’illusion et un petit je-ne-sais-quoi de cinématographique, La grenouille avait raison nous plonge dans un univers étrange qui semble tout droit sorti d’un conte. Dès les premiers instants, une créature à la voix cristalline (Ofelie Crispin) se fond avec le rideau de scène, puis disparaît. Le rideau tombe, laissant apercevoir une sorte de forêt de fils étranges, puis, d’un tas de ferraille émerge un escalier en colimaçon, qui se construit tout seul sous nos yeux. Les fils sont tirés, laissant apparaître une sorte de méduse mécanique lumineuse géante qui surveillera, tout au long du spectacle, les différents protagonistes. Les tableaux se succèdent comme dans un songe, sans linéarité, tantôt inquiétants, tantôt comiques.
Il est impossible de taire les origines de Thierrée ; petit-fils de Charlie Chaplin, fils de Victoria Chaplin et de Jean-Baptiste Thierrée (fondateur du Cirque invisible). L’influence familiale est d’ailleurs palpable de par les acrobaties, ou encore, de par certaines techniques du cinéma muet qui rappellent son grand-père. À l’instar de ses aïeux, James Thierrée possède une incroyable maîtrise de son corps et il impressionne de par la polyvalence de son art. Il partage la scène avec une équipe incroyable formée des acteurs-danseurs-musiciens Sonia Bel Hadj Brahim, Ofélie Crispin, Samuel Dutertre, Hervé Lassïnce et Thi Mai Nguyen.
La scénographie (James Thierrée) et les costumes (Pascaline Chavanne) sont intemporels, comme tout droit sorti de l’imaginaire. Les lumières (James Thierrée et Alex Hardellet) créent une ambiance surréaliste et deviennent même un personnage à part entière qui veille, de haut, sur les personnages au-dessous d’elle ou encore, qui tente de garder captive en son antre un autre personnage.
James Thierrée avait tenté de présenter à Montréal un précédent spectacle en 2010, Raoul, mais une blessure au mollet l’avait contraint à annuler les représentations. Raoul a toutefois pu être représenté à la Tohu en 2013 où il a remporté un vif succès. Dans des univers plutôt semblables où le rêve n’est pas loin du cauchemar et où l’incomparable adresse physique est mise de l’avant, malgré la beauté des tableaux présentés, La grenouille avait raison, avec ses quelques longueurs,n’égale malheureusement pas son prédécesseur. Peut-être que l’étonnement provoqué par Raoul et les attentes élevées qu’il a engendrées envers La grenouille avait raison ont influencé la réception du spectacle ? Finalement, mieux vaut ne pas s’attarder à la comparaison (pour ceux et celles qui ont eu la chance de voir la précédente œuvre) et savourer chaque instant de ce sublime conte scénique !