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Du 14 au 23 février 2012, du mardi au jeudi 20h
6h306 h 30
Texte : Maxime-Olivier Moutier, Isabelle Forest, Julie Gaudet-Beauregard, Jennifer Tremblay, Vincent Madore, Marc-Antoine K. Phaneuf, Sylvie Laliberté, Geneviève Letarte
Adaptation : Maude Boutet, Jean-Pierre Cloutier, Marie Soleil Dion
Mise en scène : Jonathan Gagnon
Avec Maude Boutet, Jean-Pierre Cloutier, Marie Soleil Dion

Trois personnages, trois quotidiens. Une mère de famille comblée mais épuisée, une jeune célibataire effrayée par le monde extérieur et un homme seul aux fantasmes particuliers. Rien d'extraordinaire. Sous forme de trois monologues entrecroisés, chacun des personnages nous montre, malgré lui et sans retenue, son intimité, son imaginaire, toutes ces stupidités que l'on pense en silence, et ces choses que l'on ne révèle jamais, que l'on garde pour soi.

Huit auteurs québécois contemporains ont permis à PROJET UN de jouer avec le contenu de leurs œuvres pour en faire un collage étonnamment uniforme. Évitant le cliché du récital poétique, 6 h 30 est un mariage serré de la poésie des mots et de l'image.

« J'ai peur de regretter, surtout peur de finir seul. Aussi triste qu'un sandwich pain blanc au jambon cuit. »

PROJET UN a voulu montrer avec 6 h 30 comment la quotidienneté devient un moteur pour l'art, comment l'artiste peut devenir inspiré par celle-ci et faire émaner le grandiose qui s'y cache – et faire naître l'émotion. Le spectacle a été créé en 2011 à Premier Acte à Québec.

La compagnie est née du désir d'associer diverses formes d'art sous le chapeau de la théâtralité. Elle explore la notion d'individualisme et de solitude que crée le repli sur soi et cherche un équilibre fragile entre le théâtre quotidien et le théâtre d'images. Il en résulte une œuvre douce-amère où plusieurs formes narratives (littérature, vidéo, théâtre) dialoguent et ensemble inventent un langage unique.


Section vidéo
un vidéo disponible


Dramaturgie : Anne-Julie Royer
Avec Maude Boutet, Jean-Pierre Cloutier, Marie Soleil Dion
Scénographie : Erica Schmitz
Conception vidéo et conception sonore : Marilyn Laflamme

Liste des oeuvres

Lettres à Mademoiselle Brochu de Maxime-Olivier Moutier
Les trois modes de conservation des viandes de Maxime-Olivier Moutier
Coup de foudre, clichés et autres atrocités de Julie Gaudet-Beauregard
Téléthons de la Grande Surface (inventaire catégorique) de Marc-Antoine K Phaneuf
Le temps d’un accident de Vincent Madore
Je suis formidable mais cela ne dure jamais longtemps de Sylvie Laliberté
Elle parmi ses désordres de Isabelle Forest
Tout bas très fort de Geneviève Letarte
La liste de Jennifer Tremblay
(À noter que dans le cas de certaines oeuvres seules quelques lignes ou quelques mots ont été retenus dans le texte fi nal de la pièce 6h30.)

TARIF: Régulier 25$ – 30 ans et moins 20$ - 65 ans et plus 20$ -
Groupe de 15 personnes et plus 18$ – Carte CAMPUS 18$ – Carte Prem1ères 12,50$

Carte Premières
Cartes Prem1ères
Date Premières : toutes les représentations
Régulier : 25$

Carte premières : 12,50$
30 ans et moins/ 65 ans et plus 20$ 
Groupe de 15 personnes et plus 18$ 
Carte CAMPUS 18$

Production du Projet UN


Le Studio, Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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Dates antérieures

Du 15 février au 5 mars 2011, Premier Acte (Québec)

 
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 Critique
Critique

par Gabrielle Brassard

Les Écuries inaugurent leur nouvelle petite salle intimiste, le Studio, avec une production de Québec, soit 6h30. Cette pièce est la première création de la jeune compagnie PROJET UN, fondée en 2009 par Jean-Pierre Cloutier, Marie Soleil Dion et Marilyn Laflamme.

Ce premier opus théâtral est particulier ; trois personnages, qui vivent chacun leur drame personnel, sont des voisins d’immeubles aux destins entrecroisés. Les monologues de ces êtres malheureux, aliénés dans la détresse du quotidien, sont bâtis à partir d’un collage de textes de huit auteurs québécois contemporains, dont Maxime-Olivier Moutier (Lettres à Mademoiselle Brochu), Jennifer Tremblay (La Liste), Geneviève Letarte (Tout bas très fort).

Étrange mélange, quand on connait les textes. Ces derniers, ayant des registres de langage et d’intensité différents, ne cadrent pas toujours avec les personnages qui nous sont présentés, les ayant vu interprétés par d’autres. Ce qui altère parfois la crédibilité des émotions des trois interprètes. C’est la comédienne Marie Soleil Dion, dans la peau d’une femme en peine d’amour, qui joue avec le plus de naturel, et dont l’harmonisation de ses textes semble le plus fluide. Jean-Pierre Cloutier, qui joue un mécanicien en mal d’amour, est juste, mais n’arrive pas tout à fait à toucher le spectateur. La mère de famille seule et excédée du quotidien (Maude Boutet) est inégale, notamment avec les extraits de La Liste. La finale de 6h30 est un mélange d’absurdité et de clins d’œil au passé, mais enlève à la fois tout le drame de la pièce. Peut-être est-ce l’effet désiré, mais celui-ci laisse une étrange impression au spectateur à sa sortie.

Cette première création présente toutefois des éléments intéressants, originaux et audacieux. Coller des textes n’est pas chose facile, surtout pour construire des personnages à partir de mots de plusieurs auteurs à la fois. Ce défi manque légèrement de rodage pour la troupe de PROJET UN, mais propose un exercice ambitieux et qui pourrait gagner à être élaboré. Mentionnons la jolie conception scénographique d’Erica Schmitz, qui allie des projections cinématographiques sur le mur, es cartes géographiques, ainsi qu’une ambiance sonore qui rythme bien l’heure que dure la pièce. La mise en scène de Jonathan Gagnon est efficace : trois quotidiens, trois espaces bien définis, tout en restant ouverts et en se croisant, tant dans les déplacements des comédiens que dans les dialogues entrelacés.

Les thèmes de l’aliénation et de la détresse humaine dans les petites choses du quotidien sont bien exploités dans 6h30. Davantage de subtilité aurait peut-être donné plus de senti à la pièce, mais les thèmes ont le mérite d’être présentés de façon claire et sans compromis.

Il est intéressant que Les Écuries accueille une troupe de Québec ; c’est le contraire, souvent, qui se produit. PROJET UN, malgré une première création pas tout à fait au point, a du potentiel, et on peut espérer que sa prochaine pièce sera tout aussi inventive mais mieux peaufinée.

20-02-2012