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Les 2 et 3 octobre à 20h (en français)
4 octobre à 20h (en anglais)
Paper CutPaper Cut
Pour adultes, en français ou en anglais.
Texte : Yaël Rasooly et Lior Lerman
Création et interprétation Yaël Rasooly

Une secrétaire de direction modèle et néanmoins fantasque et rêveuse ne cesse de se laisser déborder par ses rêves de stars, souvenirs impérissables des films des années 40. Dans un délire progressif, la réalité et la fiction s’affrontent; son bureau devient le plateau de la Warner... mais l’histoire dérape et le conte romantique vire au cauchemar hitchcockien. 

De vieux magazines, des photos, des silhouettes de papier... Un « seul en scène » qui utilise les techniques du théâtre d’objets et la simplicité du papier découpé pour créer une réelle tension dramatique avec sensibilité et humour.

A lonely secretary escapes her dull reality by bringing to life black and white photographs from old film magazines. But as the story unravels, her romantic tale becomes a Hitchcockian nightmare!

The language of black and white cinema is translated into the “low–tech” universe of paper cut-outs and object theater, creating a tension that is absurd, painful and humorous. 

Paper Cut marque la première visite au Canada de cette artiste unique en son genre. Son spectacle sera aussi présenté au Festival international des arts de la marionnette à Saguenay et au festival international Puppets in the Green Mountains à Putney, au Vermont. 


Section vidéo
une vidéo disponible


Décor Yaara Nirel et  Lior Lerman
Éclairages Adam Yakin
Musique Binya Reches

TARIF: Régulier 25$ – 30 ans et moins 22$


Voix et théâtre d'objets, une conférence de Yael Rasooly présentée par l'École supérieure de théâtre de l'UQAM

Date : Jeudi 4 octobre 2012, à 12 h 45
Lieu : Studio-d’essai Claude-Gauvreau (J-2020), 405, rue Ste-Catherine Est, pavillon Judith-Jasmin, UQAM
Entrée libre 

L'École supérieure de théâtre de l'UQAM présente Voix et théâtre d'objets, une conférence de Yael Rasooly. À cette occasion, Yael Rasooly s'entretiendra de sa démarche artistique, plus précisément celle qui l’a menée à créer son spectacle Papercut


Une présentation de Casteliers en collaboration avec Aux Écuries
L'Internationale du théâtre d'objets


Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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 Critique
Critique

par David Lefebvre


Crédit photo : Ayelet Dekel

Après l'acclamé Nosferatu en début de saison, Casteliers et le Théâtre Aux Écuries s’associe une seconde fois pour combler (et le mot est faible) les amateurs de théâtre d'objets en leur proposant Paper Cut, un solo en chair et en papier de l'Israélienne Yael Rasooly. Même si le spectacle fut présenté un peu partout à travers le monde, celui-ci s’arrête pour la toute première fois en sol canadien cet automne, d’abord à Saguenay, dans le cadre de ManiganSes, puis à Montréal, dans sa forme française et anglaise. Une chance unique d’applaudir et d’apprécier le travail de cette artiste absolument craquante.

Derrière son petit bureau, miss Rasooly, ou plutôt son personnage de secrétaire répondant au nom de Mme Dufrac (Ruth Spencer en anglais), accueille les spectateurs à coup de « hello » et de « wonderful ». Sur une musique jazzy-hop des années 40, elle demande l’heure et s’amuse aux dépens des retardataires. Les lumières s’éteignent, la musique de la 20th Century Fox retentit et le lion de la MGM… rugit. La voix du grand patron, Monsieur Richard Chevalier (dans la version française du spectacle), retentit dans le petit interphone de sa secrétaire. C’est que Mme Dufrac est éperdument amoureuse de lui, et dès que possible, elle s’enfuit avec lui dans un monde largement inspiré de l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Elle rêve de destinations exotiques, puis de cabaret de La Havane. Mais son désir d’évasion se transforme en réel délire cinématographique. Sortent des magazines de mode de Miss Dufrac et des livres de la compagnie des icônes des années 40 qui incarnent Monsieur Chevalier (qui a les traits de Cary Grant) et de Miss Dufrac (Katherine Hepburn) ; on semble reconnaître parmi eux, peut-être, Rita Hayworth, Marlene Dietrich, Ginger Rogers? La fiction prend le dessus sur la réalité, alors que la secrétaire oublie d’envoyer un contrat et raccroche au nez d’un important client : le fantasme devient hitchcockien, où Angelica Landsbury incarne l’étrange femme de chambre qui cache un terrible secret (largement inspiré de Rebecca d’Hitchcock ou de Gaslight de Cukor). Le couple nouvellement marié survivra-t-il? Et Mme Dufrac saura-t-elle se sortir indemne de cette erreur professionnelle impardonnable?

Yael Rasooly réussit avec Paper Cut un réel petit tour de force, soit celui de nous entrainer au cœur d’une histoire romantique et d’un suspens très « film noir » grâce à de simples photos monochromes tirées de plusieurs films d’époque, à quelques accessoires de bureau, à une imagination plus que débordante ainsi qu’à un indéniable talent de comédienne et de manipulatrice d’objets. Plus le spectacle progresse, plus la mise en scène du délire se complexifie : effets dramatiques, mouvements de plus en plus incorporés, ombres exagérées, fausses perspectives, masque, le papier se révèle parfois étonnant. Le jeu de Yael Rasooly est teinté d’un humour parfois pincé, mais toujours irrésistible, et elle n’oublie jamais le public qui, même s’il est dans la pénombre, reste un fidèle compagnon de route auquel elle s’adresse lors de cette aventure tout aussi mirobolante que low-tech. De plus, Miss Rasooly pousse la note à deux reprises lors du spectacle, dont un rapide medley de chansons populaires des années 40, et nous permet de découvrir sa très ravissante voix jazzy – car en marge de sa carrière de comédienne, la jolie jeune femme s’avère aussi être une excellente chanteuse.

Du mythique « Play it Sam » de Casablanca, juste avant un senti « It’s Only A Paper Moon » d’Ella Fitzgerald, jusqu’à une balade en voiture à la To Catch A Thief (Cary Grant / Grace Kelly), Paper Cut est un très joli spectacle sans prétention qui regorge de clins d’œil au cinéma américain, qui fera certainement la joie des cinéphiles avertis et qui plaira assurément au public en général grâce à son côté romantico-fantaisiste et son charme rétro.

02-10-2012