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21 février 2014 - Maison de la culture Marie-Uguay*
Du 23 février au 4 mars 2014
EncréEncré
Texte et mise en scène : Jonathan Leduc
Avec Johanne Benoit, Karine Berthelot, Louis-Philippe Berthiaume, Samuel Brassard et Igor Ovadis

«MIMI. - Je baisse la tête pour éviter le regard des gens, mais toi tu t'assis à terre pour dessiner. Je te vois tout le temps… C'est une belle passion, le dessin.
GILBERT. - Je travaille à la création d'une B.D. en fait, et tu fais partie des personnages…»

Une production des Langues baladeuses
La compagnie tient à faire voyager les différents langages artistiques et n'hésite pas à confronter le théâtre à d'autres formes artistiques afin de découvrir de nouvelles voies de création.


Costumes et éclairages : Marie-Ève Marceau
Décor et son : Mathieu Prud'Homme

Carte Prem1ères
Cartes Prem1ères
Date Premières : du 23 au 27 février
Régulier : 25$
Carte premières : 12,50$

* Maison de la culture Marie-Uguay
6052 Boulevard Monk
(514) 872-2044

Une production Langues baladeuses


Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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 Critique
Critique

par Geneviève Germain

Le biscuit chinois de Mimi lui annonce qu’elle devrait rencontrer quelqu’un. Le problème est que Mimi a peur de tout le monde, sans exception. Dans le parc où elle traîne, toujours le regard  dirigé vers le sol, d’autres âmes solitaires gravitent sans jamais vraiment entrer en relation. Pourtant, ils se retrouvent tous dans un univers imaginé par un bédéiste qui dessine sous les lampadaires dudit parc.

Avec Encré, la plus récente création de l’organisme Langues baladeuses, l’auteur et metteur en scène Jonathan Leduc joue avec les frontières du réel et de l’imaginaire. Les histoires de ces gens ordinaires, soit Mimi (Johanne Benoit) qui vit dans la peur des autres, les joggeurs (Karine Berthelot et Louis-Philippe Berthiaume) qui ne se parlent pas et l’homme malade (Igor Ovadis), qui refuse de recevoir son diagnostic, croisent les histoires créées par le bédéiste (Samuel Brassard), dit le Créateur. Les deux trames abordent les thèmes de la solitude, d’une certaine quête de bonheur et peut-être même de destin. La scission entre les deux univers n’est pas si nette au début du récit, rendant la première partie de la pièce un peu déroutante. Le concept est néanmoins bien exploité avec une fin où les deux univers se rejoignent.

La mise en scène aide à la compréhension des propos, avec des surtitres ou des bribes de narration qui sont projetés alors que se déroule muettement l’action. La navigation entre certaines parties sans voix et certaines parties parlées contribuent toutefois à un ensemble incongru qui gagnerait à être peaufiné. Malgré tout, plusieurs éléments surprennent et dénotent un désir d’exploration et d’originalité. Les joggeurs qui traversent et retraversent la scène et leurs efforts, alors qu’ils ajustent les accessoires nécessaires au prochain tableau, font sourire et meublent les enchaînements entre les scènes qui pourraient autrement paraître un peu longues. L’incarnation de personnages de BD inachevés, constitués seulement « d’un accent et d’un objet », est également une belle idée.

Les acteurs sur scène réussissent aisément leurs transitions entre leurs différents personnages ; le jeu physique est bien appuyé pour nous faire comprendre leurs intentions. On découvre avec plaisir les petits travers de chacun. Tout demeure cependant un peu en surface, comme si l'on recherchait davantage un jeu stylisé qu’un récit approfondi. Les éléments liant les histoires « réelles » à ceux des histoires du Créateur sont ingénieux, mais également un peu minces.

Dans son ensemble, Encré fait montre d’un bel effort de création, réunissant plusieurs composantes intéressantes, ce qui en fait une heure agréablement remplie, mais dont le concept gagnerait à être encore plus poussé et peaufiné.

28-02-2014