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Du 25 novembre au 13 décembre 2014*
Moi et l'autreFutur intérieur
D’après une idée originale élaborée avec Denis Athimon et Julien Mellano
Texte Olivier Ducas, Mathieu Gosselin et Francis Monty
Mise en scène Olivier Ducas et Francis Monty
Avec Étienne Blanchette, Mathieu Gosselin et Alexandre Leroux

Futur intérieur est une pièce pour acteurs et objets. L’action se déroule, dans le futur entre 204_ et 209_. Nous suivons trois astronautes québécois durant leur périple dans l’hyperespace, depuis leur départ de la base internationale spatiale de Sutton dans les Cantons de l’est jusqu’aux confins de la galaxie.

Le but de la mission des astronautes est la réparation et l’entretien des relais de communication, ainsi que d’aller à la rencontre de nouvelles formes de vie extraterrestres. Dans cet univers mystérieux, où les ordinateurs et les pilotes automatiques sont plus expressifs que les humains, les québéconautes découvriront effectivement une forme de vie extraterrestre, une sorte de bactérie gluante qui s’immisce à l’intérieur de la pensée et qui a pour effet de poétiser le langage du porteur.

Avec Futur intérieur, le Théâtre de la Pire Espèce propose un voyage à travers l’espace intersidéral, celui que l’on connait par les clichés du cinéma et des romans de science-fiction, mais aussi, à travers l’espace de notre imaginaire collectif, celui de notre littérature et de notre poésie.

Au-delà de la fiction, des articles scientifiques décrivant des organismes « extrêmophiles » (résistants à des conditions extrêmes) ont aussi permis de développer l’imaginaire du spectacle. Du côté de la scénographie, Julie Vallée-Léger, amoureuse des objets et des matières molles et lumineuses, transporte les interprètes dans un univers unique où le décor se mêle à l’idée même de personnage.


Assistance à la mise en scène Manon Claveau
Scénographie, costumes et objets Julie Vallée-Léger
Son Nicolas Letarte
Direction de production et éclairages Clémence Doray

* Horaire
25 novembre 2014 : 21h30
28 novembre 2014 : 22h30
29 novembre 2014 : 16h
2 décembre 2014 : 21h30
5 décembre 2014 : 22h30
6 décembre 2014 : 16h
9 décembre 2014 : 20h
10 décembre 2014 : 20h
11 décembre 2014 : 20h
12 décembre 2014 : 20h
13 décembre 2014 : 16h

Carte Prem1ères
Date Premières : 25, 28 et 29 novembre / 2, 5 et 6 décembre 2014
Régulier 25 $ (en ligne 28 $)
30 ans et moins 22 $ (en ligne 25 $)
Carte premières : 12,50$ (non disponible en ligne)
Ce spectacle est disponible dans la formule «3 spectacles pour 39$» jusqu'au 28 octobre 2014.

Coproduction Théâtre de la Pire Espèce, Bob Théâtre (France) et Théâtre des marionnettes de Genève (Suisse) en partenariat avec Casteliers (Québec) et le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières (France).

La création de Futur intérieur se tiendra en novembre lors du Festival les Coups de Théâtre 2014


Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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 Critique
Critique

par Daphné Bathalon


Crédit photo : Mathieu Doyon

Après avoir exploré l’univers d’un petit bonhomme en papier carbone, le Théâtre de la Pire Espèce décolle en direction de l’espace avec Futur intérieur. Dans un futur pas très éloigné, en 204… ou 205…, des québéclonautes sont en mission, une mission dont eux-mêmes ne se rappellent plus tellement, mais qu’ils poursuivent coûte que coûte. Tous prénommés Robert, les québéclonautes, l’original (?) et ses clones exécutent des tâches sans queue ni tête dans le vaisseau, quand ils n’ont pas à répondre aux questions d’enfants envoyées depuis la Terre.

Comme toujours avec les productions de La Pire Espèce, Futur intérieur joue avec les mots, tant leur sens que leur sonorité, tandis que les comédiens s’amusent avec les objets, dont ils détournent souvent l’usage habituel : un cheval à bascule peut ainsi se transformer en habitacle spatial pour réaliser des réparations. La musique elle-même passe au tordeur de La Pire Espèce, qui reprend entre autres le classique Space Oddity, dans lequel le Major Tom devient Major Bob (clin d’œil probable à la compagnie française Bob Théâtre qui était du projet initial). Précisons au passage que Huston s’est pour sa part transformé en moins glamour Sutton…

D’emblée, la scène surchargée rappelle de nombreux films de science-fiction, où les vaisseaux rassemblent entre leurs murs tout ce qu’il y a de tuyaux, lumières et branchements. On reconnaît dans cette nouvelle production l’enthousiasme du Théâtre de la Pire Espèce et sa propension à s’éclater tant dans la forme que dans le propos. C’est peut-être là où le bât blesse puisque, entre le plaisir de l’exploration spatiale et la multiplication des objets pour recréer cet univers particulier sur scène, les auteurs semblent s’être un peu égarés en chemin. Au lieu d’aider les créateurs à construire l’histoire de trois étranges représentants de l’espèce humaine, les objets semblent les distraire de leurs propos sur les rapports avec l’inconnu, les autres, qu’ils soient des clones ou d’une autre espèce.

En dépit du caractère encore un peu brouillon de Futur intérieur, impossible de résister au charme de ces trois astronautes un peu patauds, parfois poétiques, et souvent perdus dans leur propre univers. Il y a en effet un réel travail pour créer une ambiance spatiale comme on aime à l’imaginer, remplie de bip et de bruits atmosphériques, de crachotements de radio et de scintillements d’étoiles, avec juste une touche d’apesanteur. Les comédiens Alexandre Leroux, Étienne Blanchette et Mathieu Gosselin tirent le meilleur parti de la console et des effets de voix pour faire rire. Il y a là, il faut le dire, un sacré terrain de jeu pour acteurs, qui s’en donnent à cœur joie avec leurs habits d’astronautes, leurs bottes de feutrine, et une substance étrange, découverte lors d’une exploration, qui se fait tantôt solide tantôt se liquéfie au point de former un rideau de pluie.

Si après deux heures d’exploration spatiale, on se demande malheureusement encore vers quelle destination désirait nous amener La Pire Espèce avec cette nouvelle production, il faut néanmoins admettre que le voyage se révèle des plus divertissants et des plus agréables.

29-11-2014