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Du 7 au 25 avril 2015, 20h, samedis 16h
Ceci est un meurtreCeci est un meurtre
Une création de Rébecca Déraspe, Mellissa Larivière et Vincent de Repentigny
Avec Simon-Pierre Lambert

Spectacle hybride entre représentation théâtrale et expérimentation immersive, Ceci est un meurtre questionne la place et la fonction traditionnellement occupées par le spectateur en jouant sur la manipulation émotive. Le public – à la fois acteur, témoin et victime d’un dispositif scénique inhabituel – tiendra le rôle principal de ce scénario habilement orchestré par endoscope.collectif. Plongeant progressivement dans une sorte de paranoïa collective, il participera à la construction de courts tableaux, autant d’indices qui le mèneront aux limites de la représentation. Une expérience théâtrale hors norme, qui tente d'étudier la notion de responsabilité au théâtre et dans la société.

Les membres d'endoscope.collectif, composé de Rébecca Déraspe, Mellissa Larivière et Vincent de Repentigny, se sont rencontrés à l’École nationale de théâtre du Canada. Animés par le désir de sortir le spectateur de sa zone de confort, ils ont amorcé la création de Ceci est un meurtre en juillet 2011. En 2013, ils ont façonné une première ébauche de cet objet insolite et ambitieux lors d’une résidence de création au Théâtre Aux Écuries. Leurs compétences complémentaires leur ont permis de concevoir une proposition théâtrale atypique, qui cherche à réinventer la relation entre spectacle et spectateur tout en questionnant la fonction sociétale de la peur.


Dramaturgie Rébecca Déraspe
Production Rébecca Brouillard et Émile Martel
Conception son Émile Martel
Conception lumière JF Piché
Photo Thomas Payette

Carte Prem1ères
Date Premières : 7 au 11 avril 2015
Régulier 25 $ (en ligne 28 $)
30 ans et moins 22 $ (en ligne 25 $)
Carte Premi1ères 12,50 $ (non disponible en ligne)
Ce spectacle est disponible dans la formule «3 spectacles pour 39$» jusqu'au 28 octobre 2014.

Une production endoscope.collectif


Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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 Critique
Critique

par Pascale St-Onge


Crédit photo : Valérie Lambert

Voilà quelques années déjà que le trio endoscope.collectif, composé de l’auteure Rebacca Déraspe, de la comédienne Mellissa Larivière et du créateur touche-à-tout Vincent de Repentigny,  travaille à l’élaboration de Ceci est un meurtre, étrange objet scénique qui fut connu auparavant sous le nom de Série B.

Explorant sans cesse la frontière entre performance et représentation, cette expérience immersive entraîne le public dans un univers imprégné d’un sentiment  omniprésent d’inquiétante étrangeté. Sur scène, une pièce fermée par quatre murs et dont la porte est verrouillée à l’aide d’un cadenas. Devant, le comédien Simon-Pierre Lambert prépare une table pour recevoir quatre invités, repas inclus. Rapidement, on comprend son petit jeu. Quelques minutes plus tard, le voilà qui fait le tour du public à la recherche de ses invités qui partageront ce repas avec lui. La suite, sans trop en révéler non plus, s’organise autour de la relation sordide à souhait que bâtit le comédien avec les spectateurs, complètement manipulés.

Il s’agit ici d’une recherche formelle très intéressante bien plus que d’un objet complètement abouti. Explorant les limites de l’angoisse au théâtre et celles de l’implication du public, c’est une expérience où se confondent le réel et la fiction. Mais au-delà de cette immersion dans cet univers singulier, il y a bien peu que l’on puisse retenir. Quel message veut-on livrer ? On retient davantage l’exploration formelle qu’un contenu précis. L’aspect laboratoire est par contre très assumé et, au fond, la responsabilité du résultat de la pièce appartient vraiment au public. Voilà pourquoi il est si difficile de donner plus de détails sur Ceci est un meurtre, les spectateurs faisant partie intégrante de l’ensemble.

La performance de Simon-Pierre Lambert est mémorable : il nous présente un personnage juste assez étrange qu’on accepte de suivre n’importe où malgré le malaise qu’il dégage. Tout au long du spectacle, chaque détail et chaque geste du comédien compte, comme s’il s’agissait d’indices d’un acte horrible qui pourrait survenir. Confortablement assis dans nos sièges, on tente de nous prouver que nous ne sommes pas en sécurité. Et c’est plutôt réussi. Une expérience unique à vivre, bien que l’objet ne semble pas encore tout à fait complet.

14-04-2015