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12-13-14-19-20-21 mars 2015, jeudi et vendredis 19h, samedis 16h
Les Grands-Mères MortesLes Grands-Mères Mortes
Cette pièce est destinée aux 9 ans et plus
Une création de Karine Sauvé en collaboration avec Nicolas Letarte et David Paquet
Texte David Paquet et Karine Sauvé
Performeurs  Nicolas Letarte et Karine Sauvé

Les Grands-Mères Mortes c'est une fête des morts pour trois grands-mères disparues avec chapeaux de fête, musique et chansons. Une fête intimiste où Karine Sauvé fait plus que ranimer le souvenir de ces grands-mères : elle nous les fait apparaître à partir d’objets et de matières, d’anecdotes pleines de tendresse et d’humour. Elle célèbre la douceur de leur relation et crée de toute pièce un rituel nouveau pour se souvenir d’elles dans la vie, avec la vie.

On y traite avec simplicité de l’idée possible d’apprivoiser la mort, des rites funéraires et des derniers temps de vie. La rencontre tient de la marionnette au sens large, de l’installation théâtrale et de la présence des performeurs.

Les Grands-Mères Mortes font vibrer large et résonner fort cette proximité unique que permet le théâtre, dans le plaisir rare «d’aborder collectivement des choses nécessaires, de célébrer quelque chose qui nous relie tous»*. Pour Karine Sauvé, penser la mort de notre vivant donne une force, une vivacité.

Musique Nicolas Letarte
Scénographie Karine Sauvé
Lumières Thomas Godefroid
Direction de production et régie Manon Claveau
Direction technique Amélie-Claude Riopel
Conseils scénographiques Julie Vallée-Léger
Conseils artistiques Maude Labonté et Sylvie Cotton

*extrait d'une entrevue d'Anne-Marie Guilmaine avec Karine Sauvé.

Tarif
Régulier 25 $ (en ligne 28 $)
30 ans et moins 22 $ (en ligne 25 $)
Ce spectacle est disponible dans la formule «3 spectacles pour 39$» jusqu'au 28 octobre 2014.

La création du spectacle se fera en primeur lors du Festival Les Coups de Théâtre 2014.


Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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Dates antérieures

Résidence Aux Écuries en février 2013
Création évolutive 31 mai 2014, Maison de la culture Plateau-Mont-Royal

 
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 Critique
Critique

par Daphné Bathalon


Crédit photo : Patrick La Roque

Après deux ans de résidence aux Écuries et un bref passage au festival Coups de théâtre, Les grands-mères mortes, de la compagnie Mammifères, prend enfin son envol dans la métropole.

Si le titre fait naître points d’interrogation dans le regard et haussements de sourcils, ne vous laissez pas pour autant rebuter par le spectacle, car cette « fête bricolée avec amour par deux vivants » est à la fois drôle, intelligente et touchante. Pour tout dire, Les grands-mères mortes vibre d’un amour grand et fort qui vous réconciliera presque avec la mort, celle qui s’invite quand on s’y attend le moins.

Loin d’être une production déprimante, Les grands-mères mortes chante la vie de trois charmantes vieilles dames et leurs petits bonheurs (danser, cuisiner, s’habiller chic pour regarder des documentaires animaliers à la télé…). Notre hôtesse, Karine Sauvé, nous convie à une célébration de la vie tout en respect et en sensibilité. Elle s’adresse directement au public pour mieux raconter cette relation de tendresse et d’amitié qu’elle partageait avec les vieilles dames. « C’est quoi la mort? » demande-t-elle dès le début. Une question à laquelle le spectacle répond de très belle manière : la mort est une somme de souvenirs, de petits et grands moments qui continuent de vivre en nous même après la disparition des êtres aimés. Sur scène, les trois chaises qui symbolisent les trois disparues sont peu à peu habitées, transformées, par ces souvenirs.

En musique et en chansons, Karine Sauvé et le musicien Nicolas Letarte nous font faire la connaissance de Lucille, qui échange des sandwiches insolites contre des câlins, de l’élégante Simone aux souliers blancs à talons hauts, et de grand-mère Simone, qui aime par-dessus tout danser. Avec quelques micros et des objets hétéroclites, les deux artistes créent par petites touches un univers sonore fascinant qu’ils émaillent de chansons tantôt très rythmées, à la guitare électrique notamment, tantôt plus douces, comme des ballades.

Même les objets racontent des souvenirs. Pour la jeune femme, la mort de Simone se définira toujours en trois mots : talons hauts blancs, comme ceux que portait la vieille dame. Quand ce ne sont pas les objets ou les sons qui évoquent la joie de vivre de ces chères disparues, ce sont les textures : tulle, pain tranché, pâte à modeler, terre, chevelure… Le spectacle a un côté ludique réjouissant et joue avec les sens du toucher et de l’ouïe auquel se mêle celui de l’odorat quand le récit évoque tous les étages d’odeurs traversés pour se rendre au logement de Lucille.

Les grands-mères mortes est une belle et touchante célébration de la vie, un hommage à ceux qui ont traversé notre existence. « La mort, ça réveille! » chante la jeune femme sur scène, et en effet, on se sent particulièrement et joyeusement vivant après avoir vu spectacle. La fête donnée Aux Écuries jusqu’au 21 mars est de celle qu’on ne veut pas manquer!

13-03-2015