Dans cette composition musico-marionnettique hors du temps, adaptée du célèbre roman de Franz Kafka, le public se retrouve dans le rôle de Joseph K., accusé aux prises avec les rouages internes de la machine sociétale et le monde intime de ses proches.
Un spectacle rare, où humour noir, poésie, marionnettes à gaine et objets – évoluant parfois vers le concert déjanté – sont au rendez-vous! Le Procès est une mise en scène du prodige slovène Matija Solce, à la fois acteur, musicien, marionnettiste, enseignant et performer. Cet artiste de 34 ans présente une mise en scène qui ne laisse pas une seconde de répit au public, ni aux interprètes!
Dramaturgie Jelena Sitar Cvetko
Éclairages Miljenko Knezoci
Costumes Svetlana Maloić
Photo Boštjan Lah
Plein tarif : 27 $
30 ans et moins, membre de l’AQAD ou de la FADOQ, détenteur d’une carte Accès Montréal : 24 $
65 ans et plus : 23 $
Travailleur culturel, abonné à JEU, Liberté et TicArtToc : 22 $
Étudiant : 19 $
Groupe (15 personnes et plus) : 19 $
12 ans et moins : 17 $
LE PROCÈS a remporté le Grand Prix de la 7e Biennale des arts de la marionnette de Slovénie en 2013
Une création Lutkovno Gledalisce Maribor (Slovénie)
Une codiffusion de Casteliers et du Théâtre Aux Écuries
Présenté par Casteliers, en codiffusion avec le Théâtre Aux Écuries, Le procès ou la triste histoire de Joseph K. est un spectacle « musico-marionnettique » comme on en voit peu, un animal étrange qui désarçonne d’emblée avant de vous faire tomber sous son charme brusque et totalement décalé.
Le matin de son anniversaire, Joseph K. est arrêté. Il ne sait pas sous quels motifs, mais est déclaré en état d’arrestation, interrogé, mis sous enquête et traduit devant un tribunal. Au fil de l’évolution de son procès, Joseph K. découvre l’absurdité grandissante de la société dans laquelle il vit et des règles qui la régissent, sans jamais connaître la raison de son arrestation.
Serrés en rangs d’oignons, les spectateurs sont répartis de part et d’autre de la boîte scénique, pratiquement les deux pieds dans l’aire de jeu (à tel point que certains devront par moments s’écarter pour céder la place aux acteurs). C’est que le public se retrouve lui-même dans la peau de Joseph K., victime de la grande machine judiciaire et tout aussi déboussolé que lui face aux actions des différents personnages. L’incompréhension générale dans laquelle nous laissent les dialogues en slovène et en allemand contribue à l’effet d’étrangeté, bien que le langage des marionnettes soit, lui, international. Pas besoin de comprendre ce qui est dit pour rire des coups sur la tête que se donnent les personnages ou de leurs jeux d’ordre et de pouvoir! Assurée en anglais, la narration, réduite à l’essentiel, nous permet quant à elle de nous raccrocher au fil de l’histoire.
Dans le cadre de scène, une boite de bois très solide prend toute la place. C’est une malle, un immeuble, une penderie, un tribunal, une prison, les portes de la loi. Les interprètes Miha Arh k.g. et Miha Bezeljak, tout de cuir vêtus, y entrent et en sortent comme des diables d’une boite à surprises. Tous deux font preuve d’une énergie contagieuse et font valser tiroirs, portes et marteaux dans des bruits de tonnerre qui maintiennent le public sous tension. Mais ce qui impressionne le plus est leur maîtrise d’une partition réglée au quart de tour. Aucun temps mort dans ce feu roulant de 60 minutes pendant lesquelles les fonctionnaires, aux têtes interchangeables, recherchent frénétiquement ce cher « Herr K. ». Les comédiens et manipulateurs ne cessent de surprendre le public, notamment lorsque, la salle plongée dans le noir, ils se font chiens renifleurs et vont jusqu’à renifler dans les oreilles des spectateurs.
La production du Théâtre de marionnettes de Maribor, en Slovénie, qui nous arrivait du Festival de marionnettes de Charleville-Mézières, a certes de quoi décontenancer, mais elle sait aussi séduire totalement...