Murmures des mursTous publics à partir de 8 ans
Conception et mise en scène : Victoria Thierrée-Chaplin
Avec Aurélia Thierrée accompagnée de Jaime Martinez, Antonin Maurel ou Magnus Jakobsson
Elle doit partir. Au milieu des boîtes de carton et du papier bulle qui jonchent le sol, elle emballe et déballe, disparaît et réapparaît, escalade les murs et les façades, traverse l’espace et le temps. Les murs n’ont pas que des oreilles, ils ont une âme, une histoire, et Aurélia en déchiffre les secrets. Avec ses complices, elle nous entraîne dans un univers peuplé de créatures féériques et loufoques, sorte d’Alice au pays des merveilles des temps modernes, échappée dans une Venise onirique et nostalgique.
Dans ce monde à la fois burlesque et poétique, conçu et imaginé par Victoria Thierrée-Chaplin, créatrice avec Jean-Baptiste Thierrée du Cirque Imaginaire et du Cirque Invisible, Aurélia Thierrée, enfant de la balle, se fait tour à tour mime, danseuse, acrobate, marionnettiste et illusionniste, irradiant la scène de sa grâce à la fois charnelle et évanescente. Un spectacle « tissé de l’étoffe des rêves » dont les incroyables prouesses nous laissent médusés, attendris et ravis.
Section vidéo
Décor Victoria Thierrée-Chaplin
Réalisé par Etienne Bousquet et Gerd Walter
Lumières Thomas Dobruszkes
Costumes Véronique Grand, Jacques Perdiguez, Monika Schwarzl et Victoria Thierrée-Chaplin
Réalisés par Sophie Bellin et Aurélie Guin
Chorégraphie Victoria Thierrée-Chaplin et Armando Santin
Régie générale François Hubert
Régie lumières Felix Gontan Jimenez Lopez
Régie son Samuel Montoya-Perez ou Maxime de Laveley
Régie plateau Pascal de Thier Nagelmackers ou Antoine Gianforcaro
Régie accessoires Marco d’Amico
Régie costumes Monika Schwarzl
Régie tournée Didier Bendel
Durée : 1h20
Tarif régulier : 45$ / enfant de 8 à 12 ans 22,50$
Production Compagnie des Petites Heures
Coproduction Théâtre de Carouge - Atelier de Genève / Les Théâtres de la Ville de Luxembourg / Cirque-Théâtre d’Elbeuf / La Coursive Scène nationale de La Rochelle / Grand Théâtre de Provence (Aix-en-Provence) / Scène nationale de Sénart / Théâtre de l'Archipel (Perpignan) et El Canal Centre d'Arts Scéniques (Salt-Girona) - Scène Catalane Transfrontalière (ECT-SCT) / Théâtre de Caen / Ville de Saint Quentin - Picardie / Le Rive Gauche – Scène conventionnée pour la danse / Théâtre de Villefranche (69) - Scène conventionnée / Avant Seine - Colombes
Communiqué
Source - Carrefour
ANNULATION DES REPRÉSENTATIONS DE MURMURES DES MURS
PRÉVUES LE SAMEDI 30 MAI À 19 H ET LE DIMANCHE 31 MAI À 15 H AU THÉÂTRE DE LA BORDÉE.
L’équipe du Carrefour international de théâtre est dans l’obligation d’annuler le spectacle Murmures des murs en raison d’une blessure à la jambe de la comédienne Aurélia Thierrée survenue pendant la première moitié de la représentation de ce vendredi 29 mai.
Suivant l’avis du médecin, et pour éviter tout risque de blessure plus grave, nous avons résolu, d’un commun accord avec la Compagnie des Petites Heures, de renoncer à la présentation d’un spectacle qui, déjà, après quelques minutes, avait totalement conquis le public.
Je me réjouissais tellement de jouer à Québec pour la première fois. Je suis dévastée de ne pas pouvoir le faire. Je suis désolée pour ceux qui se sont déplacés, certains de très loin, et j’espère que nous pourrons trouver l’occasion de revenir bientôt présenter le spectacle au Carrefour.
- Aurélia Thierrée, comédienne
Nous nous réjouissions aussi de présenter ce spectacle. Nous sommes très tristes de la situation et souhaitons prompt rétablissement à Madame Thierrée, avec l’espoir qu’elle nous revisite un jour.
Dominique Violette, directrice générale et Marie Gignac, directrice artistique du Carrefour international de théâtre
Les deux représentations, soit celle de ce soir, samedi 30 mai à 19 h, et celle de demain, dimanche 31 mai à 15 h, sont annulées.
Remboursement des billets
Les détenteurs de billets pour une des trois représentations de Murmures des murs (29, 30 et 31 mai) peuvent se faire rembourser – sur présentation des billets – au point d’achat, à la billetterie du Carrefour international de théâtre (369, rue de la Couronne, 4e étage) ou par téléphone au 418 529-1996 jusqu’au 7 juin, jour de clôture du festival. La billetterie du festival est ouverte du lundi au vendredi de 10 h à 18 h et les samedis et dimanches de 10 h à 17 h. Les billets achetés en ligne sur le réseau Billetech seront remboursés automatiquement dans les prochains jours.
La Bordée
315, Saint-Joseph Est
Billetterie : Carrefour - 418-529-1996 - 1 888 529-1996
Adresse : 369, rue de la Couronne, 4e étage, billetterie en ligne
par David Lefebvre, rédigé le 29 mai 2015, mise en ligne 22h35
Crédit photo : R. Haughton
Vu l’interruption abrupte du spectacle, causée par la malencontreuse blessure que s’est infligée à la jambe la comédienne Aurélia Thierrée lors de la première, en ce vendredi 29 mai (on souhaite de tout coeur que la blessure soit bénigne et qu'elle puisse se remettre pour les prochaines représentations), il nous est impossible de rédiger une critique complète. Pourtant, il est difficile de ne rien écrire sur les 40 minutes et quelques poussières de plâtre de ce spectacle qui a su charmer tout le public de la Bordée dès les premiers instants.
Une jolie jeune femme se voit évincée de son logement vénitien, qui semble vouloir s’écrouler, à voir la poussière tomber du plafond. Elle est poussée hors de son logement, pressée de terminer ses boîtes. Mais les objets autour d’elle sont récalcitrants : une paire de chaussures ne veut pas rester dans son carton, apparaissant toujours dans ses pieds, et le parapluie se sépare en deux, de tristesse ou par abnégation. C’est alors que la jeune femme bascule entre deux mondes, avec l’entrepreneur qui la suit : un peu comme si le lapin blanc aurait couru après Alice, et non l’inverse. Un étrange animal de papier bulle, entre le cheval et la créature féérique, prend au piège la jeune femme, par tendresse. Les façades de Venise apparaissent, sur lesquelles on grimpe ou on apparaît aux plus hautes fenêtres. Des individus suspects, des fantômes de carnavals passés, rôdent. Une pièce défraichie d’un des bâtiments abrite un homme qui veut boire sa bouteille, et force la jeune femme à rester auprès de lui. Un autre homme passe du stade juvénile au trépas, le temps de grimper quelques marches et de danser la claquette au plafond.
Tout se joue dans un certain clair-obscur, entre violence et douceur. La folie se fait onirique ; les gestes circassiens viennent créer une étrange et fascinante beauté, une poésie burlesque, nostalgique et pourtant amusante. Chaque tableau comporte son lot de surprises ; l’imagination s’emballe. La ville prend vie et devient l’image de cette jeune femme qui sombre de plus en plus dans les entrailles invisibles et dans la mémoire des lieux, arrachant une couche de papier peint à la fois, dévoilant d’autres couleurs, d’autres motifs. Le spectacle s'est terminé avant les scènes de monstres marins, que l'on aurait bien aimé voir surgir des flots.
La naïveté du personnage d'Aurélia Thierrée (magnifique) nous touche, et le jeu physique de ses comparses, Jaime Martinez et Antonin Maurel, est assurément digne de mention.
Les apparitions et disparitions d’objets et de corps rappellent sans conteste Raoul (présenté à la Tohu en 2012), le spectacle de James Thierrée, frère de la comédienne Aurélia Thierrée et fils de la conceptrice et metteure en scène du spectacle Victoria Thierrée-Chaplin. Raoul pourrait d’ailleurs être le frère du personnage de la jeune femme aux souliers rouges, tant les deux ont des points communs.
Avec une fluidité parfois déconcertante, la pièce Murmure des murs, s’avère tout aussi fantasmagorique que gracieuse, inquiétante et fabuleuse.