Avec La Femme blanche, Magali Chouinard pose un regard tendre sur la solitude en tant qu’espace privilégié pour multiplier les rencontres de soi. Faisant le pari du silence, de la lenteur et de l’absence de ligne narrative, elle donne le plein pouvoir d’évocation à sa poésie; captant l’attention et suscitant l’émotion chez les spectateurs, par un enchaînement d’images et d’allégories.
Magali Chouinard est une artiste multidisciplinaire. Le corps féminin, le mouvement, la présence et l’intériorité sont au coeur de sa recherche visuelle et poétique. Vingt années de recherche – en dessin, sculpture, installation, performance et écriture – convergent depuis 2008 vers les arts de la marionnette pour mettre en mouvement son univers visuel, créant ainsi un théâtre d’images, unique et saisissant.
* La présentation en salle, avec environnement sonore, est une version raccourcie et adaptée de l’intervention en plein air.
Création sonore (pour présentations intérieures) : Éric Forget
Direction de jeu : Marthe Adam
Assistants à la création : Emmanuelle Calvé, Richard Morin et Jean Cummings
Techniques : masque et marionnettes portées
Durée : 25 minutes
9 mars, précédé de la courte forme Un smoothie aux bananes
Production Magali Chouinard (Montréal)
par David Lefebvre
Cette courte forme de La femme blanche, qui fut présentée dans le lobby du Théâtre Outremont, est une version tronquée de celle proposée en plein air - une vingtaine de minutes pour la première, une quarantaine pour l'autre. L'artiste multidisciplinaire Magali Chouinard y explore la solitude et la présence de soi à travers soi-même, dans une création muette, à la trame sonore pratiquement inexistante - des bruits de la nuit - et une réalisation esthétique monochrome, près des arts visuels et de la sculpture. N'est-ce pas là, justement, le croisement où se situe la marionnette?
Le personnage de la Femme blanche se rapproche de ces créatures mythiques des contes amérindiens ou européens. Avec lenteur, elle se découvre, grâce à certains mouvements, puis apparaissent la Vieille et la Jeune, qu'elle portera comme une mère porte son enfant, accroché à son flanc, ainsi que le Loup et le Corbeau, différentes facettes de sa personnalité. Des oiseaux apparaissent aussi, en origami, propageant une parole sans son. Il n'y a pas que la mise en scène qui respire la poésie : sur le costume de Chouinard sont inscrits quelques phrases de son recueil Théâtre d'ombres et d'éclairs.
Tout en douceur, en introspection, cette Femme blanche né d'un monde emblématique suscite l'intérêt et la curiosité. On ne peut qu'imaginer l'impact que doit avoir l'artiste en mode théâtre de rue.