Une chanteuse de cabaret, hantée par d’innommables souvenirs, raconte l’histoire de trois sœurs. Forcées de demeurer cachées dans une petite chambre froide et vide pour attendre le retour de leur maman, les soeurs s’efforcent de maintenir un semblant de vie qu’elles menaient jadis… Alors que leur monde s’écroule, leurs corps s’entremêlent à ceux de leurs poupées brisées, l’humour se mêle au tragique et nous fait deviner l’horreur sans la dévoiler tout à fait. Une œuvre remarquable, acclamée dans le monde entier.
Comédienne, chanteuse et marionnettiste, Yaël Rasooly est l’une des figures marquantes de la marionnette contemporaine. Ses créations ont été invitées dans une vingtaine de pays. Yaara Goldring est metteure en scène, comédienne et marionnettiste, spécialiste du théâtre d’objets et du théâtre de rue.
Section vidéo
Assistantes à la création : Edna Blilious et Rinat Sterenberg
Assistante metteur en scène : Michal Vaknin
Scénographie et costumes : Maureen Freedman
Marionnettes et objets : Maayan Resnick & Noa Abend
Compositeur et parolier : Nadav Wiesel
Son: Binya Reches
Éclairage: Asi Gotesman
Conseiller artistique: Yael Inbar
Techniques : objets, poupées et masques
Photos : Nir Shaanani
Durée : 60 minutes
Ce spectacle est présenté en tournée à Saguenay, Montréal et Calgary, grâce au soutien du Consulat Général d’Israël et de Mifal Hapais.
Production HaZira Performance Art Arena, Yaël Rasooly et Yaara Goldring (Israël)
Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest
A:32$ R:28$
Billetterie : 514 495-9944 ou en ligne ici
A: adultes | E: enfants | R: réduction*
(*étudiants, aînés, membres de l’AQM et de la ligne bleue ou acheteurs de trois billets de spectacles différents.)
Taxes et redevance incluses.
par David Lefebvre
En 2012, l'Isaraélienne Yaël Rassoury nous visitait pour une première fois avec Paper Cut, présenté aux Écuries. Près de trois plus tard, c'est le mondialement acclamé La maison près du lac qu'elle propose aux festivaliers.
Trois jeunes filles sont forcées d'attendre leur mère, enfermées dans une petite pièce de la maison. Alors que les soldats rôdent avec leurs chiens, elles développent une routine d'abord rassurante, faite de leçons de danse et de langues pour les « préparer soigneusement à la vie ». Elles rêvent de train, de chocolat, du prince charmant qui viendrait les sortir de cette maison fantasmée au bord d'un lac. Le temps passe, les saisons aussi, et le vernis craque.
Éloge à l'imagination et à la résilience, La maison près du lac, co-création de Yaël Rasooly et Yaara Goldring, prend la forme d'un cabaret - rappelant vaguement le Cabaret de Fosse ou le modèle brechtien -, par la narration et les souvenirs d'une des trois soeurs, alors adulte. C'est aussi une comédie musicale aux ombres toujours présentes et une performance de manipulation d'objets du quoditien de jeunes filles. Pour chasser la peur et se désennuyer, elles s'amusent d'un rien, puis inventent leur musique sous des coups de clavier et d'archets invisibles et deviennent peu à peu leurs poupées, portant leurs robes ou jouant leurs jambes avec leurs bras pour un ballet comique. La réalité et leurs jeux se confondent ; elles sombrent soit dans une folie passagère ou tentent tant bien que mal de rester saines d'esprit.
L'humour de l'enfance et la terreur de la guerre se côtoient jusqu'à la scène finale, évoquant une très dure réalité que vécurent des millions de personnes durant l'Holocause. Même si les enfants ne voient jamais les soldats lors de leur séquestration volontaire, elles sont quand même conscientes de leur présence et de ce qu'ils représentent.
Malgré un effet de répétition vers la fin de la pièce qui alourdit le jeu pour un court moment, La maison près du lac propose des moments tout aussi puissants que captivants, sur un sujet lourd, et ce, de manière fort singulière.