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Festival de Casteliers 2015
5 mars 2015, 19h et 22h
The HouseSoleil couchant
Spectacle pour adultes, 14 ans +, sans paroles
Conception, mise en scène, scénographie, interprétation et marionnette : Alain Moreau

Dans la douceur d’une fin de journée ensoleillée, un homme seul sur une dune de sable prépare avec entrain sa dernière œuvre… Sans un mot, il nous parle du temps qui passe, de ce qui se casse et qui se perd…

Alain Moreau nous témoigne ici de manière magistrale sa maîtrise du métier et sa sensibilité subtile.

Ce spectacle est présenté grâce au soutien de Wallonie-Bruxelles International.

 

 


Section vidéo


Création musicale : Max Vandervorst
Participation à l’écriture et regard extérieur : Laura Durnez
Création des éclairages : Dimitri Joukovski
Réalisation de la scénographie et de divers accessoires : Geneviève Périat
Régie : Laura Durnez
Technique : marionnette portée, à taille humaine
Photo : Melisa Stein

Durée : 40 minutes

Présenté en programme double avec la courte forme PetitLui

Production Tof Théâtre (Belgique)


Balcon du Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest

A:27$ R:24$
Billetterie : 514 495-9944 ou en ligne ici
A: adultes | E: enfants | R: réduction*
(*étudiants, aînés, membres de l’AQM et de la ligne bleue ou acheteurs de trois billets de spectacles différents.)
Taxes et redevance incluses.

 
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 Critique
Critique

par David Lefebvre

Le Tof Théâtre est un des invités de marque de l'édition actuelle du Casteliers, proposant au petit et grand public deux spectacles, soit Dans l'atelier et Soleil couchant. Fondée en 1987 par Alain Moreau, la compagnie belge, «adepte de réalisme réduit et toujours sans paroles», cumule près d'une dizaine de créations.

Un vieil homme se tient sur une dune de sable blanc. Il plante quelques branches, comme pour se faire une clôture. Il accroche l'une d'elles sans arrêt ; chaque fois, il se penche difficilement pour la ramasser et la replacer.

Voilà la prémisse de Soleil couchant, pièce sur la fin d'un parcours, sur la mémoire qui flanche, sur la fragilité de la vie. La superbe marionnette est composée du corps du manipulateur, soit les jambes et le bras gauche, puis d'un poitrail et d'une tête manipulée grâce à une poignée. La relation entre le manipulateur et sa marionnette est paradoxale et complémentaire : les deux hommes, à des moments différents de leur vie, forment lentement un duo touchant, l'un ayant besoin de l'autre pour enlever un soulier ou pour boire une bière.

La vie est ici au ralenti : on est dans la contemplation, dans les souvenirs qu'évoquent les pieds nus dans le sable, un jonc, un foulard. La marionnette devient l'image parfaite du vieillard en perte d'autonomie, qui ne peut bouger sans aide, jusqu'au dénouement, bouleversant, ou le marionnettiste laisse lentement «mourir» sa marionnette en se défaisant d'elle.

Alain Moreau manipule avec aisance et agilité son double d'un autre âge, faisant éclore une rencontre d'une grande tendresse, sous un éclairage orangé qui se tamise avec lenteur et une ambiance sonore de mer de plus en plus présente. Un coucher de soleil sur la vie, un dernier jet de lumière avant la tombée du rideau.

06-03-2015