Depuis 2011, l’événement National Puppet Slam présente, au Center for Puppetry Arts à Atlanta et lors de festivals nationaux aux États-Unis, les meilleures courtes formes de marionnettistes américains, exemples de la diversité et de l’excellence dans le domaine du théâtre de marionnettes pour adultes. Avec la complicité de l’animateur attitré de ces Slams, le marionnettiste Beau Brown, Casteliers propose quelques-unes des courtes formes marquantes de nos voisins du sud qui partageront la scène avec Pommes de route de la compagnie québécoise La Ruée vers l’or. Une soirée où l’humour, la diversité, l’excellence et les lancers de bonbons seront de la partie!
Trick Yourself Into Being Happy et Cotton – Joshua Holden (New York, États-Unis)
Sifters & Time’s Up! – Sarah Nolen (Massachusetts, États-Unis)
Pommes de route – La Ruée vers l’or (Montréal)
Siren Song & Supine – Lyon Hill (Caroline du Sud, États-Unis)
Milo le Magnifique – Alex & Olmsted (Maryland, États-Unis)
Trick Yourself Into Being Happy
Monsieur Nicolas, une marionnette à chaussette, se sent constamment bougon et misérable, et cela le contrarie terriblement. Son compagnon Joshua lui apprend à déjouer ses coups de cafard en agissant comme s’il était déjà heureux.
Ce « slam » créé en 2012 est devenu depuis ce temps The Joshua Show, un spectacle familial de renommée internationale qui a reçu plusieurs distinctions. La pièce a notamment été sélectionnée en 2014 par le National Puppet Slam et a fait le tour des scènes de slam américaines.
Cotton
Grâce à son habituelle marionnette à chaussette et ses talents de conteur, Joshua Holden transporte le public dans l’épopée héroïque de Cotton, un gentil lapin blanc qui s’est égaré et désire ardemment retrouver l’amour et le confort de son ancienne vie magique. Joshua Holden a écrit ce slam à la National Puppetry Conference de l’Eugene O’Neill Theatre Center sous la gouverne de Ronnie Burkett.
DURÉE : Deux courtes-formes de 5 minutes
TECHNIQUE : Marionnettes à chaussette
Sans paroles
Sifters
Jeu d’ombres sur les thèmes de l’amour et du rejet, exécuté avec un rideau de douche sur un rétroprojecteur.
Time’s Up!
Deux héros célèbres se querellent à propos d’une bombe à retardement. À mesure que l’instant fatidique se rapproche, ils découvrent ce qu’ils n’osaient pas voir tout ce temps.
DURÉE : Deux courtes-formes de 4 minutes
TECHNIQUES : Théâtre d’ombres avec rétroprojecteur et marionnettes à gaine
Sans paroles
Pommes de route
Caisse claire et étalon banjo et bottes de cuir… Pommes de route, c’est une collection de contes graveleux, accompagnés d’une musique en direct complètement survoltée! Des cascades enlevantes, une romance poussiéreuse, un western spaghetti pour qui la sauce aurait un peu tourné. Un ménage à trois savoureusement country.
L’APPEL : Dans ce premier épisode, notre valeureux héros sera envouté par la voix mielleuse d’une jeune créature en détresse. Il sera prêt à tout pour lui venir en aide!
LA CUITE : Dans ce deuxième épisode, notre sympathique cowboy se vêt de ses plus beaux atours en vue de passer une soirée remarquable. Fera-t-il la rencontre de la perle rare?
LA DÉROUTE : Dans ce dernier épisode, notre protagoniste sera confronté à sa solitude et aux noirceurs profondes du désert. Saura-t-il trouver la force de s’en sortir?
DURÉE : trois épisodes de 10 minutes
TECHNIQUES : marionnettes de type bunraku, marotte, objets, musique en direct
Sans paroles
Sans paroles
Siren Song
Des ombres chinoises comme vous n’en avez jamais vu ! Les ombres des marionnettes de papier finement découpées racontent l’histoire de sirènes fatales attirant un équipage de marins vers leur mort dans cette courte pièce à l’atmosphère chargée.
Supine: a Dream
Supine raconte le rêve d’une femme, dans lequel des figures mystérieuses la pourchassent à travers une ville désolée et exécutent un étrange rituel sous terre.
Assis sur le sol, un marionnettiste interprète en solo cette pièce au moyen de petites marionnettes de papier qui acquièrent un aspect cinématique grandiose par leur projection en direct sur grand écran.
DURÉE : Deux courtes-formes de 5 minutes
TECHNIQUES : Papier et ombres
Sans paroles
Milo le Magnifique
Alex & Olmsted présente une version courte de Milo le Magnifique, un spectacle amusant et engageant dans lequel un apprenti magicien nous présente une série de tours de magie ainsi que le résultat de ses plus récentes expériences scientifiques. Mais parfois les projets les mieux ficelés ne se déroulent pas comme prévu. La version complète familiale est également présentée dimanche le 11 mars.
DURÉE : 5 à 8 minutes
TECHNIQUES : mixtes
Crédits supplémentaires et autres informations
Techniques : mixtes
Crédit photo Shawn Desalvo
Durée 1 h 45 (avec entracte)
A:27$ R:24$ G:20$
PASSEPORT 200$ (billets pour tous les spectacles – une réduction de 30% du prix régulier). Nombre limité – passeport en vente jusqu’au 16 février 2018. Cliquez ici
Billetterie : 514 495-9944 poste 1 ou en ligne ici
A : adultes (13 ans et +) | E : enfants 12 ans et – | R : réduction * | G : groupes (10 pers. et +)
(*Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus.
Taxes et redevance incluses.
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.
*AUCUN frais supplémentaire à l’achat de billets sur place, par téléphone, ou par internet.
C’est la « crème de la crème » de nos voisins du Sud, selon l’animateur de la soirée Beau Brown, qui s’est réuni sur la scène du Théâtre Outremont pour ce premier Puppet Slam Casteliers. Le Puppet Slam (série de courtes formes) est un événement couru, à travers le pays de l’oncle Sam, depuis le début des années 2010. Présenté par le National Puppet Slam, au Center for Puppetry Arts à Atlanta et lors de festivals nationaux aux États-Unis, le Puppet Slam est une occasion en or de découvrir des talents exceptionnels dans le domaine du théâtre d’objets, d’ombre et de la marionnette.
Il faut dire que l’animateur sait se faire apprécier : presque à chaque pause, il lance bonbons et friandises à la foule, qui en redemande. Mais il est aussi un excellent MC, mettant en valeur par de bons mots ses invités. Cinq compagnies / artistes ont pris part à cette édition, dont une toute Montréalaise.
Avec Trick Yourself into Being Happy, Joshua Holden (New York) tente de réveiller doucement son acolyte, Mr. Nicolas. Bougonne, la marionnette à gaine et à tiges ne trouve pas de raison d’être heureuse. Pourtant, Holden la fera danser, et lui inculquera l’idée qu’on peut tricher un peu pour attirer le bonheur. Son Cotton, un lapin remarquable (reçu dans le top 10 de son troupeau), n’a pas une vie ordinaire : il est lapin de magicien. Avec beaucoup d’émotion, il nous raconte sa vie et sa détresse à la mort soudaine de son maître. Avec peu de moyens, Holden (qui joue admirablement bien en empruntant des voix distinctes pour ses personnages) nous fait rire et nous touche.
Lyon Hill (Caroline du Sud) étonne par ses techniques de travail extraordinaires. D’abord, avec la lumière : en éclairant des figures découpées dans du papier (bateau, personnages, vagues) placées sur une table, il reproduit sur écran, en ombre chinoise, une tempête majestueuse en mer, au cours de laquelle les marins se noient, attirés par le chant des sirènes. Puis, avec quelques décors, une caméra statique et des personnages découpés, il crée sous nos yeux, dans Supine : A Dream, un court métrage qui a tout du film d’animation classique ; l’effet est simplement ahurissant. Supine propose l’histoire d’une jeune femme, enlevée en pleine rue, qui se retrouve à flotter sur une rivière de sang. Un rêve à l’extrême opposé d’un magicien d’Oz : le réveil de la jeune femme, en plein champ, rappelle le fameux « nous ne sommes plus au Kansas… »
L’artiste Sarah Nolen (Texas, Massachusetts), pour ses deux présentations, fera rêver puis rire aux larmes. Pour Sifters, une courte forme qui pourrait facilement être un vidéoclip sur une chanson d’Andrew Bird, Nolen utilise avec brio un rétroprojecteur et un rideau de douche aux multiples dessins pour raconter une histoire toute en poésie, en utilisant entre autres la profondeur de champ artificielle du projecteur (flou versus clarté). Puis, pour Time’s Up, elle réunit le Duo Dynamique de la télé des années 60 – Batman et Robin, pour les plus jeunes, sous forme de marionnettes à gaine créées avec ce qui semble être de la feutrine – dans une course folle. C’est que Robin ne sait plus quoi faire d’une bombe qui risque d’exploser d’une seconde à l’autre (rappelant le film de nos héros, alors que Batman courait avec une énorme bombe dans les mains au travers la ville de Gotham). Mais la pression vient faire éclater la tension entre les deux héros, qui se découvriront une attirance réciproque. Plus de temps à perdre, avec la mort si près… Si ce sujet (l’orientation sexuelle des héros de la nuit) fut abordé des centaines de fois depuis les années 60, il faut avouer que la candeur et l’humour rendent le numéro de Sarah Holden absolument irrésistible.
Alex & Olmsted (Maryland) ont présenté la courte forme Milo le magnifique (la forme longue sera critiquée par mon collègue Olivier Dumas), où un garçon, avec l’aide d’une assistante « invisible », toute de noir vêtue, fait quelques tours de magie. Le visage du petit magicien, placé sur le torse du manipulateur, change d’expression en un clin d’œil, grâce à des panneaux pliants. Tout aussi mignon que magique.
C’est la troupe La ruée vers l’or (Anne Lalancette et Jérémie Desbiens aux manipulations, Alexandre Harvey aux instruments et à la voix) qui représente fièrement Montréal. C’est avec un plaisir immense que l’on découvre leur triptyque Pommes de route. Dans La cuite, on fait la rencontre d’un cowboy à la dentition proéminente, une marionnette de type bunraku, qui se prépare pour une soirée bien arrosée. Pour L’appel, notre « héros » tente de sauver une créature en détresse sur les rails d’un train en marche (mettant en scène de superbes miniatures de wagons de train). La troupe s’amuse ici avec les dimensions, pour ajouter de l’action à l’ensemble. Finalement, pour La déroute, le protagoniste, après un vol de banque, se retrouve seul dans le désert. Survivra-t-il ? On apprécie fortement la trame musicale dynamique en direct, le talent des manipulateurs et l’humour un brin grivois – l’appendice olfactif ballotte tout autant que celui reproducteur – dans ce western spaghetti pittoresque en trois parties durant lequel notre ami se retrouve nu, et ce, d’une manière ou d’une autre.
Une première édition relevée, qui, on l’espère, reviendra l’année prochaine !
Théâtre Outremont
1248, avenue Bernard Ouest