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Coups de théâtre 2016 - 15, 16 et 17 novembre 2016, 10h
Et voilà encore un beau dimanche de passé !
Théâtre - première montréalaise
De 8 à 12 ans
Texte Philippe Dorin
Mise en scène Martin Boisjoly
Interprétation Esther Beauchemin, Joël da Silva et Colin St-Cyr Duhamel

Le spectacle est terminé. Les spectateurs ont quitté la salle. C’est dimanche. Tout en démontant le décor, une actrice et un acteur échangent sur leur métier, ce qui provoque quelques prises de bec et entraîne des situations absurdes. Une marionnette refuse d’entrer dans sa caisse, les accessoires se multiplient et les personnages veulent la peau des acteurs!  Vie et théâtre se confondent. Perdus dans l’illusion théâtrale, nos comédiens pourront-ils poursuivre cette tournée?

Et voilà encore un beau dimanche de passé! parle du métier d’acteur et de cette quête, si humaine, du sens de nos vies.


Section vidéo


Assistance à la mise en scène et création costume Marianne Thériault
Scénographie Loïc Lacroix Hoy
Fabrication de marionnettes Colin St-Cyr Duhamel
Création lumière, régie lumière et sonore Nancy Bussières
Création sonore Louise Beaudoin
Chorégraphie Joël da Silva
Direction de production, direction technique et direction de tournée Lindsay Tremblay
Direction artistique Esther Beauchemin et Joël da Silva
Vidéo Olivier Bochenek
Photo François Longpré

Durée 60 minutes

Production Théâtre Magasin et La Vieille 17 (Québec et Ontario)


CoupsThéâtre Rouge du Conservatoire
4750, avenue Henri-Julien
Billetterie :
voir les informations sur la page principale des Coups de théâtre ou sur le site officiel

 
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Critique

Crédit photo : www.theatremagasin.com

En ce mardi matin légèrement nuageux, le jeune public est venu à la rencontre des artistes d’Et voilà encore un beau dimanche de passé!, pièce présenté en première montréalaise au Théâtre Rouge du Conservatoire. La coproduction du Théâtre Magasin de Montréal et de La Vieille 17 d’Ottawa se révèle, malgré quelques imperfections, tout à fait charmante.

Dans un texte de Philippe Dorin et une mise en scène de Martin Boisjoly, la pièce débute curieusement au moment de la fin d’une représentation, alors que les lumières s’éteignent et que le public retourne chez lui. La scène est d’abord vide, à l’exception du bruit d’un vent fougueux et des flocons de neige tombant sur le sol, laissant présager une tempête hivernale. Deux drôles de créatures surgissent des coulisses toutes de blanc vêtues, Esther Beauchemin et Joël da Silva. La première a une tuque de fourrure sur la tête et son nez de clown rouge; le second porte un costume d’ours polaire au bassin protubérant. Des bruits de conversations et des applaudissements enregistrés se font entendre; les deux interprètes exécutent leur salut coutumier. Mais Esther commence à éprouver une certaine lassitude à toujours répéter la même phrase, celle du titre. Or, elle déteste profondément ce jour de fin de semaine avec «ces émissions de télévision nulles» et ces heures trop longues pour sa personnalité énergique. Et peu à peu, ce sont tous les artifices du métier qui s’effacent peu à peu de l’espace, avec l’aide précieuse d’un régisseur dévoué, Colin St-Cyr Duhamel. Mais, une mignonne petite marionnette aux cheveux rouges refuse de se glisser dans l’une de ces boîtes noires très utiles pour les longues tournées. 

Pendant environ une heure, le trio s’amuse beaucoup, notamment à se déhancher au son d’une salsa ou encore à exécuter un pas de deux et des pas de claquettes sur un air jazzé. Certaines répliques font mouche, comme lorsque Joël et Esther rangent leur matériel dans les valises en répétant les mots «ça» et «là». D’autres passages entraînent à la fois le rire et l’émotion, entre autres, lorsqu’Esther parle au téléphone à sa fille tandis que son partenaire de jeu prend des nouvelles de sa mère à la santé fragile. À s’occuper ainsi du bien-être de leurs proches entre deux prestations, les deux acolytes s’interrogent à savoir qui prennent soin d’eux, les créateurs. «Le conseil des arts», répondent-ils d’un seul souffle. Avec leur technicien, les échanges sont aussi animés sur les hauts et les bas de la production artistique. Quand le petit groupe dégage du sol les faux flocons, une simple scène de «nettoyage» se transforme, pendant quelques secondes, en un ballet élégant.

La ferveur des comédiens contribue grandement à l’intérêt de ce Et voilà encore un beau dimanche de passé!, tout autant que ses réflexions légitimes sur l’arrière du décor au théâtre. La seule réserve concerne le dernier quart d’heure qui s’étire un peu trop dans son propos. Fort heureusement, la finale, avec sa musique atmosphérique, son magnifique éclairage et une fumée blanche sortant d’une machine, nous laisse avec une poésie empreinte de douceur et de tendresse.         

15-11-2016