SlumberlandDe 6 à 11 ans
Texte An Pierlé, Fulco Ottervanger et Nathalie Teirlinck
Mise en scène et régie vidéo Nathalie Teirlinck
Slumberland est un voyage filmique et musical dans le monde de la nuit, au moment précis où tout chavire et où le rêve l’emporte sur la réalité. Des enfants à l’imagination débordante nous emmènent dans un monde fascinant et nous racontent leurs rêves, et pourquoi, selon eux, la nuit tombe.
Les chanteurs-musiciens mettent en musique les images de la réalisatrice Nathalie Teirlinck et invitent les spectateurs dans un univers sonore meublé de personnages fantastiques rencontrés au fil de la nuit : la petite fille de la lune qui atterrit sur terre, le petit homme de sable qui quitte sa grotte, le spécialiste qui explique tout ce qu’il faut savoir sur le sommeil, la chauve-souris qui aime par-dessus tout avoir la tête à l’envers… Des personnages magiques, touchants et comiques à la fois, qui se balancent sur une fine corde entre la réalité et la fiction.
Section vidéo
Création musique et musiciens An Pierlé et Fulco Ottervanger
Scénographie De Ruimtevaarders
Création costumes Vanessa Evrard
Direction de production Cleo Janse
Direction technique Steven Bontinck et Pieter Nys
Direction artistique Nathalie Teirlinck
Photo Dries Segers
Durée 55 minutes
Production Zonzo compagnie (Belgique)
Usine C
1345, avenue Lalonde
Billetterie :
voir les informations sur la page principale des Coups de théâtre ou sur le site officiel
Deux ans après avoir charmé le jeune et moins jeune public des Coups de théâtre avec sa production « burtonniène » La fille qui fixait (lire notre critique), Zonzo Compagnie est de retour à Montréal pour présenter, avec son style unique mêlant musique et art visuel, Slumberland. Cette fois, la compagnie belge explore la frontière entre la réalité et le songe.
Crédit photo : Dries Segers
« Slumberland », c’est ce moment où l’on se laisse aller au sommeil et où rêve et réalité se confondent. En 55 courtes minutes, le duo de chanteurs-musiciens An Pierlé et Fulco Ottervanger nous transporte dans un spectacle en forme de berceuse et nous fait revisiter nos peurs et nos questionnements d’enfant. « Je suis à la recherche d’un ami. Je vis la nuit, et moi le jour », nous souffle à l’oreille la première mélodie tandis qu’à l’écran, les villes du monde plongent une à une dans le noir. Sur de petits téléviseurs, des enfants confient leurs visions du sommeil (« c’est comme si on était mort », dit l’un, « on ferme les yeux, la bouche, mais pas le nez », dit un autre), nous parlent des monstres qui peuplent leur chambre, de leurs drôles de rêves, de la Lune aussi. Il faut les entendre tenter d’expliquer dans leurs propres mots ce qui crée l’enchaînement du jour et de la nuit!
Tandis que sur scène, les deux chanteurs-musiciens chantent magnifiquement la nuit, les rêves, les monstres… des personnages fantastiques apparaissent sur scène grâce aux très belles images de la réalisatrice (et un peu magicienne) Nathalie Teirlinck. Ces images féériques nous content l’histoire de personnages étranges croisés dans la nuit : le petit garçon au pyjama à carreaux; la fille de la Lune tombée sur Terre et qui voudrait tant retourner là-haut; le garçon chauve-souris, qui voulait tout voir à l’envers; la petite somnambule à la queue extraordinairement longue; et le garçon marchand de sable. Bercés tant par la musique que par les images, les spectateurs ne peuvent faire autrement que de glisser à leur tour dans ce monde lyrique entre état de veille et sommeil. Pourtant, jamais le spectacle ne fatigue ; au contraire, ses explorations nocturnes, directement inspirées des frayeurs enfantines et de la fascination de l’homme pour la nuit, ouvrent toute grande la porte aux merveilles.
Contrecoup plutôt amusant : rarement aura-t-on vu autant de bâillements à la sortie, effet contagieux assuré! Spectacle fascinant et relaxant, Slumberland laisse l’impression d’avoir assisté à un véritable songe éveillé. On en ressort tout léger et avec une seule hâte : retrouver son lit pour poursuivre le voyage!