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Coups de théâtre 2018
Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir
Théâtre masqué
7 ans et +
21 mai 2018, 14h, 22 mai, 13h
14 novembre 2018, 10h et 19h

Un jour, Ernest, Stanislas et Désiré reçoivent une lettre leur apprenant qu’aujourd’hui est leur dernier jour et que toutes leurs journées ont été utilisées. Mais les trois vieux décident de ne pas s’en faire et surtout de ne pas se laisser mourir. Ils s’inventent donc de nouvelles vies pleines de jeunesse et remplies de folies afin d’éviter la grande faucheuse.


Texte Suzanne Van Lohuizen
Traduction Marijke Bisschop
Mise en scène  Johanne Benoit 
Avec Vania Beaubien, Alexandre L’Heureux et Isabel Rancier


Crédits supplémentaires et autres informations

Scénographie Pierrick Fréchette
Masques Vania Beaubien, Pierrick Fréchette et Marie Muyard
Éclairages Jeanne Fortin-L.
Musique Raphaël Reed
Photo Olivier Bochenek

Durée 50 minutes

BILLETS
MOINS DE 18 ANS + 65 ANS ET PLUS + ÉTUDIANTS
(Une pièce d’identité pourrait être exigée sur les lieux de la représentation.)
17 $
(incluant les taxes et frais de service)

ADULTES
22 $
(incluant les taxes et frais de service)
Achat en ligne
Une heure avant chaque représentation, il sera possible d’acheter des billets à la table du Festival.
Achats en argent comptant seulement.
Billets mis en vente selon la disponibilité des sièges.
514 499-2929
info@coupsdetheatre.com
Notez que les billets ne sont ni échangeables ni remboursables.

Production Théâtre du Frèt en collaboration avec Théâtre Ciel Ouvert


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Critique disponible
            
Critique

Après la poésie de l’enfance chorégraphiée dans Romanzo d’infanzia, c’est au tour du destin des aînés de se voir incarné sur les planches aux Coups de Théâtre. La compagnie québécoise le Théâtre du Frèt, en collaboration avec le Théâtre Ciel Ouvert, nous offre une proposition particulièrement truculente, Les Trois Petits Vieux qui ne voulaient pas mourir.


Source photo : theatre-du-fret.blogspot.ca

Au Studio Multimédia du Conservatoire, la pièce écrite par l’auteure néerlandaise Suzanne Van Lohuizen (publiée dans une traduction française chez L’Arche Éditeur) conjugue un humour contagieux à une réflexion sur le sort qui attend les individus en fin de vie. Pendant 50 minutes, l’histoire aborde le quotidien de trois hommes (les trois petits vieux du titre), Ernest, Stanislas et Désiré, défendus par des interprètes allumés et loufoques derrière leurs masques et leurs rembourrures, Vania Beaubien, Alexandre L’Heureux et Isabel Rancier. Un matin qui ressemble à tous les autres, le trio d’inséparables se réveille de bonne humeur jusqu’au moment où une étrange lettre arrive dans une boîte postale (qui s’illumine à quelques reprises, accentuant la dimension inquiétante du récit). Le message les frappe en plein visage : « Aujourd’hui, c’est le dernier jour. Toutes les journées ont été utilisées! » Les protagonistes décident alors d’ignorer le message prophétique, de s’inventer de nouvelles existences, aussi éphémères soient-elles, et de s’amuser comme des gamins.

Cette folie se répercute dès la première scène. Pour accompagner leur désir d’évasion, les personnages jouent parfois de l’accordéon ou de la clarinette. La musique occupe une place importe et suscite aussi des éclats de rire, par des allusions reconnaissables à deux airs célèbres dans des registres aux antipodes l’un de l’autre : l’Ave Maria de Schubert et l’hymne rassembleur par excellence, soit le Bohemian Rhapsody du groupe Queen. Par ailleurs, de voir les artistes se lancer à ce moment dans des effets de voix des plus bouffons apporte beaucoup de drôlerie à l’ensemble.

L’un des passages les plus sympathiques de la production se déroule autour d’une table où les amis partagent un repas animé avec une baguette de pain et des bouts de saucissons. La tension monte, alors que chacun prend son couteau d’un air menaçant. Fort heureusement, les conflits laissent place à des accolades.

Si le thème de la mort a connu maintes déclinaisons sur les planches et même à quelques reprises dans le répertoire jeunesse, notamment dans la magnifique pièce Trois petites sœurs de Suzanne Lebeau, rarement le ton a été aussi enjoué qu’ici. Les deux actrices et l’acteur s’investissent à fond dans les effets comiques, tant dans certaines positions corporelles que dans leurs mimiques. Toutefois, des répliques plus émouvantes s’insèrent dans la partition, notamment lorsque l’un d’eux confie son premier béguin lorsqu’il était enfant pour une « jolie demoiselle conduisant une bicyclette rouge et qui a fait pipi » devant lui avant de repartir au loin; cette « amourette » s’est terminée pour lui sur cette image saisissante.

La musique de Raphaël Reed nous permet de vivre les nombreuses atmosphères de l'intrigue, autant les sons près de l’esprit d’une fanfare du début que ceux plus tristounets au fur et à mesure que se développe la progression dramatique. La scénographie de Pierrick Fréchette confère une dimension plus nostalgique avec ce décor de chambre constitué d’un lit qui semble tout droit sorti d’une autre époque.

Une œuvre théâtrale comme Les Trois Petits Vieux qui ne voulaient pas mourir nous donne, certes, l’occasion de rire haut et fort de la venue de la Grande Faucheuse, mais son traitement scénique explore un sujet grave avec une grande franchise et une infinie tendresse.        

23-05-2018
 

En mai
Studio multimédia du Conservatoire
4750 Avenue Henri-Julien

En novembre
Studio Jean-Valcourt du Conservatoire
4750 Avenue Henri-Julien