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Festival TransAmériques - 27 mai 2014, 18h, 28 mai, 19h30 et 21h
Culture, Administration & TremblingCulture, Administration & Trembling
Danse + Performance + Installation
Un spectacle de Antonija Livingstone
Création et interprétation Jennifer Lacey, Antonija Livingstone, Dominique Pétrin, Stephen Thompson

Expérimentation singulière entre partenaires exotiques, algorithmes pour clochettes, allaitement au masculin… Culture, Administration & Trembling présente une collection de situations soigneusement construites issues d’une collaboration entre les artistes de la danse Antonija Livingstone, Jennifer Lacey, Stephen Thompson et l’artiste en arts visuels Dominique Pétrin. Chaque « sculpture temporelle » est conçue comme une partition dans un enchaînement de pratiques rares, en voie de disparition, dont le public se fait le témoin. Tissant un mode collectif de perceptions, ces sculptures oscillent entre l’humain et l’animal, le réel et l’imaginaire, l’ancienne et la nouvelle école et créent une série de paysages méditatifs inouïs.

Dans ce salon chorégraphique intime et hors normes, Livingstone propose une étude critique queer du mouvement, de la présence et du territoire, où la danse interroge et renouvelle les pratiques d’exposition. Une succession de tremblements vitaux et d’écologies artistiques tout aussi fragiles que sublimes.

Antonija Livingstone est une artiste indépendante qui travaille, depuis Montréal et Berlin, à la frontière entre danse et performance. Depuis la création de sa première œuvre en solo, The Part (2004), Livingstone a exploré la matérialité du langage et le potentiel de transformation du corps à travers un ensemble de gestes critiques, agiles, queer. Au cours des 10 dernières années, elle a coécrit et coproduit une série de projets insolites, notamment Cat Calendar (2005) avec Antonia Baehr, – a situation for dancing (in 4 episodes) (FTA, 2008) avec Heather Kravas, The 1001 (2012) avec Sarah Chase, sans compter ses collaborations avec Jennifer Lacey (2009, 2014). En tant que performeuse, Livingstone a travaillé et tourné internationalement avec Benoît Lachambre, Vera Mantero, Nadia Lauro, Ezster Salamon et Meg Stuart, avec qui elle interprète actuellement Sketches – Notebook.

Administration, Culture & Trembling est un projet initié en 2009 en complicité avec Jennifer Lacey, chorégraphe américaine établie à Paris. À cette collaboration, pour la version présentée au Festival TransAmériques, s’est greffé l’apport en création et en interprétation des artistes en danse et en arts visuels Stephen Thompson et Dominique Pétrin, des artistes invités montréalais Paul Chambers, Claudia Fancello et Dana Michel ainsi que de l’artiste du son berlinois Brendan Dougherty. Imaginée comme une plateforme chorégraphique intime et hors normes, l’œuvre nous incite à réinventer les modes de présence et de relation des acteurs de la scène contemporaine.


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Avec la participation de Paul Chambers, Claudia Fancello, Dana Michel, invités
Installation visuelle Dominique Pétrin
Lumières Thierry Cabrera, Jennifer Lacey, Antonija Livingstone
Son Brendan Dougherty, Jennifer Lacey, Antonija Livingstone
Photo Stephen Thompson, Dominique Petrin
Rédaction Noémie Salomon

Création mondiale au Festival TransAmériques, le 27 mai 2014

Durée : 1h30

Tarif régulier : 33 $
30 ans et moins / 65 ans et plus : 28 $
Taxes et frais de services inclus

Coproduction Festival TransAmériques + Les Escales Improbables + Studio 303 avec le soutien de Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon + Fabrik Potsdam + Impulstanz Vienna + Osprey Arts Center

Présentation en collaboration avec Agora de la danse

FTAAgora de la danse
840, rue Cherrier
Billetterie : FTA - 514-844-3822 / 1-866-984-3822
Quartier général FTA : 300, boul. de Maisonneuve Est

 
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 Critique
Critique

par Geneviève Germain

Le terme Trembling peut être défini comme un tremblement involontaire, un sentiment de peur ou d’anxiété ou encore, tout simplement, comme une vibration. Pour sa part, l’artiste indépendante Antonija Livingstone associe le tremblement avec la vitalité, celle des corps et de la pensée, dans le cadre de son spectacle-performance Culture, Administration & Trembling. Elle compte ainsi offrir une vision élargie de la chorégraphie et de la performance en présentant  une série d’expérimentations construites sous forme de sculptures temporelles.

Antonija Livingstone travaille à la frontière de la danse et de la performance depuis plusieurs années et a présenté sa première création solo en 2004 (The Part). Depuis, elle a participé à plusieurs collaborations, dont – a situation for dancing (in 4 épisodes) (FTA 2008). Pour Culture, Administration & Trembling, elle a d’abord initié le projet avec la chorégraphe américaine Jennifer Lacey en 2009 et s’est ensuite entourée notamment du danseur Stephen Thompson et de l’artiste en arts visuels Dominique Pétrin pour la version présentée au FTA.

Les spectateurs sont conviés à assister à cette performance d’une manière tout à fait particulière : pour pouvoir entrer dans la salle, on doit retirer nos chaussures. Chacun choisit une place où s’assoir, soit le long des murs sur de petites balustrades ou à même le sol, aidé de coussins négligemment dispersés. Tout le plancher est recouvert d’une matière plastifiée blanche et quelques draps blancs tapissent les murs ainsi que quelques œuvres visuelles colorées, dont une main et une oreille. L’ambiance sonore et lumineuse est assurée par deux hommes attablés aux coins opposés de la salle, à même l’espace de performance. Déjà, certains artistes rampent tranquillement le long du sol, alors qu’un bourdonnement, accompagné de sons d’oiseaux, titille notre audition. Le développement de la sculpture mouvante est lent et pourtant rythmé par chacun des artistes sur scène.

Les sculptures suivantes introduisent des animaux dans le mouvement. D’abord trois serpents sont déposés au centre (avis à ceux qui en ont horreur – ils demeurent sous la supervision étroite d’un des artistes, on l’en remercie). Il est toutefois difficile de ne pas retenir son souffle alors qu’on voit les artistes entrelacer leurs mouvements à ceux des reptiles en rampant au sol. Le tout est néanmoins captivant alors qu’on suit tranquillement le développement de cette création. Un soulagement se fait sentir quand on retire les serpents pour plutôt inviter deux chihuahuas à se joindre à la fresque.

L’expérimentation pour le moins singulière offre ses plus beaux moments plus tard dans la présentation, alors qu’un trio d’artistes s’amuse avec des cloches et lors d’une danse énergique au son d’une chanson rock et de clés qui s’entrechoquent sur les artistes au fil de leurs sauts. L’ensemble entraîne une longue contemplation, un peu déroutante, assez excentrique et surtout hors-norme. Ne cherchez pas la trame narrative : l’exploration qui se déroule devant nos yeux semble partir dans tous les sens. Bien que le tout intrigue, le temps s’étire et plusieurs spectateurs ont choisi de quitter la salle avant la fin.

En fait, il n’y a pas de fin. Alors qu’on croit que ça va se terminer  la première «scène» revient. On peut imaginer que c’est parce qu’une sculpture demeure après que les spectateurs soient partis. Donc, tout en mouvance, chaque «tableau» de sculptures se répète, d’une même façon, quoique sans doute un peu différemment, dans un long cheminement méditatif.

27-05-2014