Ils ont beau avoir roulé leur bosse, les relations intimes restent pour eux une équation à plusieurs inconnues. Sauf qu’aujourd’hui, plus rien ne les limite dans l’expression de leurs élans et de leurs travers. Ils s’aiment, bien ou mal. Ils se sondent, se défient, se manipulent. Ils s’ennuient, s’entendent comme larrons en foire, naviguent avec délice entre candeur et cruauté. Sous le regard dubitatif de coyotes créés par le plasticien autochtone Edward Poitras, ils déballent une galerie de personnages tendres, pervers, hilarants. Clochards célestes à la croisée du théâtre de Beckett et du cinéma burlesque. Sublimes désaxés.
Porté par les succès d’une brillante carrière de presque 40 ans, le chorégraphe Paul-André Fortier poursuit avec Misfit Blues l’aventure entamée au FTA en 2008 avec Cabane. En duo avec l’incandescente Robin Poitras (Bells, FTA 2013), il se montre sous un jour nouveau dans cette caricature douce-amère de la grande comédie humaine.
Chorégraphe, interprète et pédagogue, Paul-André Fortier a créé à ce jour une cinquantaine d’œuvres. Bardé de prix et de distinctions, dont le prestigieux Prix du Gouverneur général de la réalisation artistique 2012, ce pionnier de la danse contemporaine québécoise se caractérise par la rigueur et l’élégance de son style, un intérêt pour les tensions personnelles ou sociétales et son goût des contraintes et du risque, qui s’est particulièrement exprimé dans Solo 30X30 (2006) et dans l’approche plus performative de ses œuvres récentes.
Attiré par la danse dans la vingtaine, il participe aux premières créations d’Édouard Lock et de Daniel Léveillé au sein du Groupe Nouvelle Aire, où il signe bientôt des chorégraphies provocatrices et transgressives. Après un séjour de perfectionnement à Paris, il fonde Fortier Danse-Création à Montréal en 1981 et prend part au premier FIND en 1985, où il reviendra régulièrement. Glissant progressivement de la narrativité à l’abstraction, il multiplie les collaborations avec des plasticiens tels que Betty Goodwin, Pierre Bruneau, Takao Minami et maintenant Edward Poitras, artiste en arts visuels qui réside sur les terres de la Première Nation George Gordon en Saskatchewan. Usant de différents moyens d’expression et de matières organiques dans des œuvres installatives où se mêlent spiritualité et politique, celui-ci déploie dans Misfit Blues un savoir-faire scénique, développé notamment avec la danseuse et chorégraphe de Regina, Robin Poitras, qui s’est illustrée au FTA l’an dernier avec la performance déambulatoire Bells 13. Après lui avoir écrit le solo SHE en 2009, Paul-André Fortier ose aujourd’hui avec elle une œuvre plus théâtrale et performative qu’à l’habitude, mettant du féminin dans la trilogie composée de Cabane (FTA, 2008), livrée avec l’artiste multidisciplinaire Rober Racine, et de Vertiges (2012), duo avec le violoniste Malcolm Goldstein.
Section vidéo
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Assistance à la chorégraphie et aux répétitions Ginelle Chagnon
Musique Alexander MacSween
Lumières John Munro
Costumes Denis Lavoie
Décor et accessoires Edward Poitras
Photo Xavier Curnillon
Rédaction Fabienne Cabado
Création mondiale au Festival TransAmériques, le 31 mai 2014
Durée : 1h
Tarif régulier :
43 $
30 ans et moins /
65 ans et plus :
38 $
Taxes et frais de services inclus
En parallèle
Rencontre avec les artistes en salle après la représentation du 1er juin
Coproduction Festival TransAmériques + Fonds de création du réseau Candanse (Toronto) + Centre national des Arts du Canada (Ottawa) + Brian Webb Dance Company (Edmonton) + Festival Danse Canada (Ottawa)
Présentation en collaboration avec Agora de la danse
Cette oeuvre est dédiée à Denis Lavoie
Agora de la danse
840, rue Cherrier
Billetterie : FTA - 514-844-3822 / 1-866-984-3822
Quartier général FTA : 300, boul. de Maisonneuve Est