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Festival TransAmériques - 7 et 8 juin 2016, 20h
Gala
Danse
Un spectacle de R.B. Jérôme Bel (Paris)
Conception Jérôme Bel avec l’assistance de Chiara Gallerani, Maxime Kurvers, Frédéric Seguette
Cocréation, interprétation et costumes Danseurs

Jérôme Bel vit à Paris et travaille internationalement. Précurseur dans l’apport de la performance à la danse, il occupe une place à part sur la scène internationale de la danse. Il compte parmi les artistes français les plus prisés et on a pu voir son travail aussi bien dans les musées que dans des institutions comme l’Opéra de Paris (pour lequel il est invité à faire la pièce Véronique Doisneau). Le Festival d’Automne l’a maintes fois invité (pour The Show Must Go On, présenté au FIND à Montréal en 2001, Cédric Andrieux, Disabled Theatre et la reprise de Jérôme Bel).

Dans la continuité des recherches du chorégraphe sur l’art de la représentation, marquées par Disabled Theatre, créé avec des acteurs handicapés mentaux, puis Cour d’honneur, mettant en scène un groupe de spectateurs et présenté dans la Cour d’honneur du Palais des papes au Festival d’Avignon en 2013, Gala bouscule par la forme les diktats de l’art vivant et interroge la danse, sa représentation, ses codes ainsi que la distinction entre amateurs et professionnels. Comment faire entrer dans le champ de la représentation des individus et des corps qui en sont le plus souvent exclus ? Comment élargir le périmètre du théâtre, en faire un outil démocratique ? Quels corps sont légitimés à être montrés sur scène ?

Jérôme Bel (Paris)

Jérôme Bel vit à Paris et travaille internationalement. Précurseur dans l’apport de la performance à la danse, il occupe une place à part sur la scène internationale de la danse.

Il compte parmi les artistes français les plus prisés et on a pu voir son travail aussi bien dans les musées que dans des institutions comme l’Opéra de Paris (pour lequel il est invité à faire la pièce Véronique Doisneau). Le Festival d’Automne l’a maintes fois invité (pour The Show Must Go On, présenté au FIND à Montréal en 2001, Cédric Andrieux, Disabled Theatre et la reprise de Jérôme Bel).

Dans la continuité des recherches du chorégraphe sur l’art de la représentation, marquées par Disabled Theatre, créé avec des acteurs handicapés mentaux, puis Cour d’honneur, mettant en scène un groupe de spectateurs et présenté dans la Cour d’honneur du Palais des papes au Festival d’Avignon en 2013, Gala bouscule par la forme les diktats de l’art vivant et interroge la danse, sa représentation, ses codes ainsi que la distinction entre amateurs et professionnels. Comment faire entrer dans le champ de la représentation des individus et des corps qui en sont le plus souvent exclus ? Comment élargir le périmètre du théâtre, en faire un outil démocratique ? Quels corps sont légitimés à être montrés sur scène ?


Section vidéo


Coproduction Dance Umbrella (Londres), TheaterWorks Singapore / 7213, KunstenFestivaldesArts (Bruxelles), Tanzquartier Wien, Nanterre-Amandiers Centre Dramatique National, Festival d’Automne à Paris, Theater Chur, TAK Theater Liechtenstein (Schaan), TanzPlan Ost (Saint-Gall), Fondazione La Biennale di Venezia, Théâtre de la Ville (Paris), HAU Hebbel am Ufer (Berlin), BIT Teatergarasjen (Bergen), La Commune – Centre dramatique national d’Aubervilliers, Tanzhaus nrw (Düsseldorf), House on Fire par le biais de Programme culturel de l’Union Européenne / Culture Program of the European Union
Avec le soutien de CND – Centre d’art pour la danse (Pantin), Ménagerie de Verre (Paris) dans le cadre du Studiolab pour leurs espaces de répétitions
Rédaction Elsa Pépin
Traduction Neil Kroetsch
Photo Josefina Tommasi

Durée : 1 h 15

Tarif 34 $ à 50 $

7 juin, rencontre après la représentation

TERRAINS DE JEU

Films

Véronique Doisneau + Nina Simone – Live at Montreux 1976

Lundi 6 juin, 20 h, QG du Festival

Invité à créer une pièce pour le ballet de l’Opéra de Paris, Jérôme Bel transpose en documentaire théâtral le travail d’une des danseuses, Véronique Doisneau. En deuxième partie, l’extravagant concert de la prêtresse du soul Nina Simone se révèle une précieuse source d’inspiration de la pièce So You Can Feel de Pieter Ampe.

Véronique Doisneau – France, Jérôme Bel + Pierre Dupouey, 2005, 37 min, v. o. fr. s.-t. ang.
Nina Simone – Live at Montreux 1976 – États-Unis, Thierry Amsallem, 2005, 1 h 21, v. o. ang.


Partys

Soirée Gala – party pour tous

Mardi 7 juin, 22 h 30, QG du Festival

Dans Gala, la scène appartient à tous! Démocratisation chorégraphique jubilatoire qui se prolonge sur la piste de danse du QG. Aucune censure, aucun jugement. Dis-nous c’est quoi ta toune.

Création au Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles, le 8 mai 2015

Présentation avec le soutien de Institut français, Service de coopération et d’action culturelle du Consulat général de France à Québec en collaboration avec Carrefour international de théâtre (Québec)
Présentation avec la contribution de Monument-National

jeromebel.fr


FTAMonument-National, salle Ludger-Duvernay
1182, boulevard Saint-Laurent
Billetterie : En ligne : fta.ca
Par téléphone 514 844 3822 / 1 866 984 3822
En personne :
La Vitrine, billetterie officielle du FTA* - 2, rue Sainte-Catherine Est (métro Saint-Laurent)
*En personne, les billets pour les spectacles présentés à la Place des Arts ne sont pas en vente à La Vitrine, mais exclusivement à la PDA.

 
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Critique

lire la critique de David Lefebvre publiée lors de la présentation du spectacle au Carrefour

Gala, le spectacle imaginé et conçu par le chorégraphe français Jérôme Bel, s’ouvre sur un long diaporama silencieux de lieux de représentation, de la riche salle de spectacle aux lourdes ornementations dorées à l’espace de jeu aménagé à même le sol d’un parc, planté de quelques chaises de plastique, en passant par les pastorales, les scènes amateurs et les théâtres modestes. La disparité est frappante.


Crédit photo : Sandrick Mathurin

Sur scène, elle l’est tout autant. Y défilent une quinzaine de Montréalais de 4 à 80 ans : enfants, adolescents, adultes, personnes âgées, petits, grands, minces, biens en chair, en forme ou pas, gênés ou dégourdis, amateurs, professionnels ou non-danseurs. Ils n’ont eu que quatre jours pour se préparer à faire ce spectacle. Ils traversent d’abord la scène un après l’autre, tentant des pirouettes, des grands jetés, une valse, un salut, des pas de moonwalk... Certains y réussissent, d’autres s’y essaient à peine et d’autres encore surprennent totalement. Au fil des démonstrations, annoncées par de grands cartons, les individus en viennent à former un groupe, une compagnie. Malgré le peu de temps passé ensemble, la synergie fonctionne à plein entre eux, avec la danse comme liant solide.

Gala se présente comme une grande fête, une célébration de la diversité humaine et du plaisir simple de danser. Sur scène, la belle variété de formes et de couleurs du corps humain est illustrée par le caractère hétéroclite des personnes réunies, mais aussi par les musiques et les danses. Le spectacle de Jérôme Bel, un habitué des distributions atypiques, nous fait visiter l’univers des danseurs eux-mêmes, qui ont choisi leurs danses, leurs costumes, leurs musiques et qui contribuent, par leur personnalité, à donner une couleur au spectacle.

L’énergie des participants se reflète dans les mouvements de chacun, dans sa manière d’occuper (ou non) l’espace, de se tenir face au public. C’est à la fois drôle, mais touchant et beau de voir la joie des danseurs à s’affranchir du regard que la société fait peser sur eux en raison de leurs corps atypiques ou de l’image du corps parfait et de la grâce attendus des danseurs. Ils prennent plaisir à être eux-mêmes en reproduisant les gestes proposés par les autres. Tantôt gracieux, tantôt maladroits, mais toujours charmants et souvent étonnants, les danseurs offrent au public un miroir décomplexé. D’abord silencieux et circonspect, celui-ci se laisse peu à peu gagner par la simplicité du spectacle, se permet de rire, d’applaudir, de retenir son souffle avec l’un ou l’autre des danseurs.

Rapidement, la salle tout entière devient ainsi le meilleur public qui soit pour les danseurs, attentive et pleine de soutien, encore davantage pour les enfants, bien sûr, et les artistes les plus différents. Gala opère une étrange transformation sur le public qui, soudain, reconnaît le talent des uns tout autant que la valeur des autres, sans les comparer, en acceptant les artistes tels qu’ils sont. Public et artistes ne cherchent plus la perfection. Au contraire, plus réceptif, moins exigeant, le public applaudit la réussite comme la simple tentative (même dans l’échec). Libérés de la peur d’échouer, les artistes quant à eux s’émancipent et s’élancent sur la grande scène en donnant à tous l’envie de se joindre à la fête. On est vite séduit par cette célébration de la danse par et pour tous, où le plaisir prend le pas sur la performance.

08-06-2016