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Du 26 février au 23 mars 2019

Muriel, 48 ans, et Maude, mi-vingtaine, sont toutes deux atteintes d’une grave maladie. La première ferme les yeux et fait comme si de rien n’était pour « préserver » ses fils ; la seconde les garde grands ouverts et fonce dans la vie avec l’énergie de la révolte, entraînant son amoureux dans le vertige de la lucidité.

Sauver des vies est une pièce lumineuse, pleine d’humanité, d’humour et de tendresse. C’est aussi un magnifique chant d’amour envers ceux qui sont aux prises avec les épreuves de la maladie. Avec ce premier texte, Pascale Renaud-Hébert prouve qu’elle a sa place parmi les auteurs incontournables de la relève.

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Texte et mise en scène Pascale Renaud-Hébert
Interprétation Maxime Beauregard-Martin, Vincent Champoux, Ariel Charest, Samuel Corbeil, Sophie Dion et Marc-Antoine Marceau

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lire la critique publiée lors de la création de la pièce à Premier Acte en janvier 2016

Pour le début de la saison théâtrale 2019, on peut dire que Pascale Renaud-Hébert a élu doublement domicile au Théâtre de La Bordée : après avoir brillamment tenu le rôle de Fiona/Adrien dans Rotterdam en ouverture de saison et être autrice en résidence à la Bordée, la jeune comédienne et dramaturge nous offre ces jours-ci Sauver des vies. L’émotion est toujours au menu.

Rotterdam et Sauver des vies ont en commun d’aborder des sujets déchirants, fondamentaux, qui nous prennent aux tripes. Portée par une distribution juste, Sauver des vies ne laissera personne indifférent : Muriel, 48 ans, et Maude, mi-vingtaine, sont toutes deux atteintes d’une grave maladie. Mais face à la mort, elles réagissent de façons diamétralement opposées : l’une refuse même de parler de sa maladie, l’autre se révolte. Les deux réactions ont des impacts profonds sur leurs proches.

Même si la trame narrative est somme toute assez linéaire, sans artifices ni surprises, Sauver des vies fait mouche, grâce entre autres à une mise en scène efficace et rythmée qui retient l’attention du spectateur du début à la fin. C’est toutefois le sujet universel qui vient chercher tout le monde : qui n’a pas eu à faire face à une maladie grave, celle d’un proche ou même la sienne? Comment réagirait-on à leur place? Et comment réagirait-on face à la perte imminente d’un être cher? Si vous vivez cette situation en ce moment, il peut être bon de connaître le sujet de la pièce avant de vous y rendre… ou pas. À tout coup, il faut s’armer de mouchoirs : les reniflements et les sanglots sont perceptibles dans la salle.

Sauver des vies fait mouche, grâce entre autres à une mise en scène efficace et rythmée qui retient l’attention du spectateur du début à la fin.

La mise en scène et la scénographie contribuent également à réunir la famille de Muriel et le couple formé de Maude et son amoureux. Tous évoluent dans le même décor, sans confusion, soulignant que peu importe la façon de faire face à la mort imminente, le drame vécu est le même. Dans la douleur, la peur et la tristesse, nous sommes tous égaux.

Tout comme Rotterdam, Sauver des vies a le grand mérite de susciter la réflexion quant à ce grand sujet qu’est la mort et la façon de l’anticiper et même l’apprivoiser. Et il faut à nouveau souligner le jeu de Sophie Dion : discrète, son jeu est tout en nuances et elle traverse le temps de brillante façon sur les planches de Québec.

S’il y a autant de façon de faire du théâtre qu’il y a de comédiens, de dramaturges et de metteurs en scène, Pascale Renaud-Hébert se positionne à ce jour comme une artiste qui embrasse les émotions avec passion et place le spectateur face à lui-même.

01-03-2019

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