Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre

21 et 22 mars 2018, 20h

Portée par une musique électronique exaltante, Lien(s) met en avant les singularités physiques et les sensibilités personnelles des cinq interprètes qui s’entrechoquent à un rythme effréné, tel un tourbillon. Cette pièce très athlétique prend place dans une scénographie épurée où le travail finement ciselé de lumières définit un espace de jeu à géométrie variable. Dans ce huis clos où la perception de soi et de l’autre est scrutée à la loupe se dévoilent les identités tour à tour vulnérables, confrontantes et confrontées, intrigantes et torturées, publiques et pudiques des protagonistes. À la croisée des danses urbaines et contemporaines, la chorégraphie d’Ismaël Mouaraki invite à une expérience sensorielle dans un univers abstrait et organique où être et paraitre se chevauchent pour laisser percevoir les multiples possibilités des corps et la richesse des différences. L’art chorégraphique métissé figure ici une métaphore sociale contemporaine brandie comme un réflecteur critique.

---

Chorégraphie : Ismaël Mouaraki
Interprétation : Joe Danny Aurélien, Geneviève Boulet, Jossua Collin, Félix Cossette, Geneviève Gagné

---

______________________________________

            

lire notre autre critique publiée en 2016

Pour son douzième spectacle de cette saison bien garnie, La Rotonde offre à ses adeptes la création Lien(s) du chorégraphe Ismaël Mouaraki. Dans un écrin noir, traversé de lignes lumineuses traçant des formes géométriques mouvantes, cinq interprètes se rencontrent. L’espace est ainsi délimité par ces tracés de lumières, qui guident les mouvements des interprètes, les dirigent, les cadrent et les contiennent parfois, structurant les liens qui les unissent et le dialogue qu’ils établissent.

Le fil narratif de Lien(s) est peu perceptible pour le néophyte. Notre attention est néanmoins captée et maintenue tout au long de la performance par les mouvements fluides des interprètes grâce à des gestuelles qui nous sont familières. La chorégraphie reprend le vocabulaire de plusieurs danses urbaines qui ont rayonné jusque dans la culture populaire, comme le breakdancing, qui ne nécessite aucune présentation, ou le voguing, popularisé par Madonna avec son célèbre Vogue.

Le résultat est une performance athlétique et musclée, absolument fluide en dépit des différents langages utilisés, dont le rythme soutenu retient le spectateur du début à la fin. La chorégraphie et la trame sonore s’additionnent en un univers urbain, tout comme les codes propres à chaque danse urbaine se fondent pour ne former qu’un seul langage, celui d’Ismaël Mouaraki.

Cette courte performance est un autre exemple de cette saison remarquable que nous offre la Rotonde, avec des créations contemporaines d’exception triées sur le volet.

22-03-2018

---

  Partagez cette page sur Twitter