Caminando & Avlando : chemine en parlant.
Après nous avoir offert Le Périple l’année dernière, Ubus Théâtre revient illuminer le stationnement du Périscope. Avec CAMINANDO & AVLANDO, le petit théâtre forain interpelle par sa beauté et son intériorité et aborde des thèmes qui lui sont chers : la famille, l'exil, la mémoire, la transmission. Ubus théâtre, qui nous a habitué à la magie de son théâtre de marionnettes miniatures et de petits objets, flirte ici avec la vidéo pour créer un docufiction touchant. Un hommage à l'amour, à l’espoir, à la force que l'on porte en soi et à cette vie que l'on veut raconter pendant qu'il en est encore temps.
Coproduit avec le Théâtre La Comète de Châlons en Champagne, CAMINANDO & AVLANDO retrace le parcours de Jeanne Nadjari, dont l’amour pour son cousin Henri la sauva des camps de concentration pendant la deuxième guerre mondiale. Femme au destin exceptionnel et à la vie ponctuée d’exils, elle partira à la recherche d’une terre d’accueil, d’un pays qui sera le sien. Celui, disait-elle, où sa famille vivrait en paix.
Section vidéo
Conseiller dramaturgique Henri-Louis Chalem
Assistance à la mise en scène Pierre Porcheron
Marionnettes et accessoires Pierre Robitaille, assisté de Annabelle Roy, Morgane Barbry, Vano Hotton, Zoé Laporte
Décor Hugues Bernatchez
Environnement sonore Pascal Robitaille, Alexandre Zacharie
Éclairages et vidéo Henri-Louis Chalem
Direction artistique Agnès Zacharie
Coproduction Ubus Théâtre et Théâtre la Comète de Châlon en Champagne
partie d'une critique réalisée lors du Festival Casteliers 2016
Puis, hop ! Quelques minutes plus tard, c'est dans un autobus qu'on se retrouve, celui, reconverti, de la compagnie Ubus Théâtre. Caminando et Avlando, saga familiale touchante, nous propulse de l'Espagne à la Grèce, puis de l'Égypte au Brésil. On suit les nombreux exils de Jeanne Nadjari, la véritable grand-mère d'Henri-Louis Chalem (membre de l'Ubus Théâtre) durant une grande partie du 20e siècle. Pierre Robitaille et Agnès Zacharie, en agents de bord, s'assurent de notre confort avant le décollage - car l'autobus, pour l'occasion, devient un avion de ligne. Pour passer le temps et « nourrir notre âme », on nous présente le documentaire sur Jeanne, dit Nona. Marionnettes en 2 et 3 dimensions, projections, écrans, papier, animations préenregistrées et en direct ; il est réellement étonnant de voir la complexité et la multitude de techniques employées dans un si petit espace. Chacune d'elles est d'ailleurs utilisée avec une précision remarquable et une pertinence admirable. Le texte d'Agnès Zacharie, d'abord inspiré par une jolie, mais intrigante phrase apprise de la grand-mère d'Henri-Louis - todo el mal a la mar (tout le mal à la mer) - parle avec beaucoup de sensibilité et de douceur de la famille, des origines, de l'amour profond, sans faille, qui nous transporte de pays en pays, de la guerre, du déracinement et de la résilience. Grâce aux photos découpées ou animées, aux captations vidéo de Nona et aux cartes postales, on s'attache à cette femme au centre d'une histoire trop belle, trop grande, pour ne pas la raconter.
Coup de coeur émotif du festival.