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Du 20 septembre au 8 octobre 2016, mardi et mercredi 19h, jeudi et vendredi 20h, samedi 16h
Dreamland
Texte, idée originale et mise en scène Théâtre Rude Ingénierie
Avec Josiane Bernier, Bruno Bouchard, Philippe Lessard Drolet, Danya Ortmann, Fabien Piché, Pascal Robitaille

Entre le miniature et l’omniscient, entre les humains et les choses, se tisse un univers où toutes les petites fictions lient entre elles les personnages et le grand récit. Théâtre de miniature, Dreamland réunit plus d'une dizaine de concepteurs venus de milieux différents, tous en action autour de cette île d'objets rappelant la maquette d'un parc d'attractions à l'abandon, ou l'utopie d'une cité déchue, abordant le petit côté animiste de l'architecture et des choses.

Théâtre Rude Ingénierie fait son entrée au Périscope avec un spectacle dont la force réside dans la performance d'exécution d'un ballet pour performeurs, caméras, micros et machines.

Le public, debout, déambule entre une île-maquette peuplée d'objets miniatures-mécaniques, des performeurs en action et la projection simultanée de plans très rapprochés de petites fictions, à la fois plastiques et incarnées. Observateur d'un dialogue suggéré entre ce qui se passe devant lui et sa représentation transposée en images et en sons, le public découvre une histoire en multiples points de vue.


Section vidéo


Conseil artistique Patrick Caux
Conception de la machine Théâtre Rude Ingénierie
Décor et miniatures Théâtre Rude Ingénierie en collaboration avec Vano Hotton
Environnement sonore Frédéric Auger
Éclairages Keven Dubois
Vidéo Alexandre Berthier, Olivier Bolduc-Coutu
Direction artistique Théâtre Rude Ingénierie

Billet acheté en prévente : 22 $
Billet acheté une fois le spectacle en cours : 35 $
*Les taxes et frais de services sont inclus dans nos tarifs.

Production Théâtre Rude Ingénierie


Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie : 418-529-2183

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Critique

Après nous avoir livré une première mouture de l’œuvre dans le cadre du Mois Multi à La Caserne il y a un peu plus de deux ans, alors intitulée Notre Coney Island, puis un laboratoire dans les locaux de l’ancien YMCA de place D’Youville – le futur Diamant d’Ex Machina –, au printemps dernier, le Théâtre Rude ingénierie ouvre la saison 2016-17 du Théâtre Périscope et était fin prêt à nous inviter à visiter son Dreamland, là où « carton-pâte + technologie = réalité ».

La troupe de Québec, constituée en partie de membres de l’Orchestre d’hommes orchestre, a raffiné son propos au fil des laboratoires, et nous livre son interprétation de la naissance, des années de gloire, de la déchéance puis de la renaissance du fameux parc d’attractions qui marqua l’histoire à Coney Island. D’entrée de jeu, il faut accepter la proposition artistique qui caractérise ces artistes : le fil narratif est tout sauf conventionnel, et on ressent l’histoire davantage qu’on ne la reçoit.


Crédit photo : Charles Fleury

Dès ce moment, les réalités se télescopent : l’équation « carton-pâte + technologie = réalité » s’applique autant au parc d’attraction qu’à l’expérience qu’on nous offre, et si le public devient le spectacle à Coney Island, c’est un peu la même chose dans Dreamland, alors qu’il déambule autour d’une magistrale maquette de 25 pieds. Les artistes s’exécutent autour de celle-ci, sur un fond d’odeurs de popcorn et de barbe à papa, au son des klaxons et des sirènes du parc d’attractions.

Le Théâtre Rude Ingénierie entremêle le cinéma, le théâtre, les arts visuels, la performance, la photographie, la danse contemporaine, la littérature et l’ingénierie. L’ingéniosité est la signature de ces musiciens habiles qui maîtrisent le chaos et jouent avec les sonorités. Le bruit devient rythme et musique, alors que la musique se métamorphose en bruits. Un instant, les spectateurs s’accrochent aux repères familiers des voix de Danya Ortmann et Bruno Bouchard, mais c’est sans compromis qu’il est à nouveau entrainé à la découverte de cette maquette du monde de Dreamland.

Ces mots de l’auteur Philippe Forest ponctuent la représentation de façon symbolique, sorte de clin d’œil du Théâtre Rude ingénierie au spectateur qui croira assister à un chaos sans but :
— …ce qui me rend triste c’est que la vie et le roman c’est différent. Je voudrais que ce soit pareil, clair, logique, organisé. Mais ça ne l’est pas.
— Si, beaucoup plus que les gens ne le croient.

Et c’est le cas pour Dreamland : une réflexion rigoureuse encadre le désordre apparent et le spectateur qui accepte de sauter dans le vide en ressortira la tête et le cœur bourdonnants.

(Une note pour les représentations données au Périscope : arrivez munis d’argent comptant si vous souhaitez profiter du bar où des consommations sont disponibles tout au long du spectacle – on ne serait pas dans un parc d’attractions sans ça!)

21-09-2016