L’orchestre d’hommes-orchestres (L’ODHO) prend d’assaut le Périscope avec TOMATES, un opéra épique indiscipliné. La prémisse du spectacle: sept personnes s’enferment dans un espace délimité par une corde et font le pacte de ne jamais en sortir. Ils prennent possession de la grande salle, l’occupent, s’y installent, y vivent, affranchis des conventions. Au sein de ce microcosme intime et déroutant, des alliances se créent, des conflits naissent. Dans un fatras d’objets, de chants révolutionnaires et d’images vidéo captées en direct, les langages se marient pour explorer les notions de collectif, d’anonymat, de pouvoir et d’enfermement. Avec TOMATES, L’ODHO s’amuse à démonter la mécanique de la représentation théâtrale et à semer le trouble (dans l’esprit des spectateurs).
Récipiendaire du Prix Ville de Québec 2015 et du Prix Protégé de la Ville de Toronto 2013, L’ODHO a fortement marqué les esprits avec son tableau «Les Palais» du parcours Où tu vas quand tu dors en marchant...? (créé en collaboration avec Théâtre Rude Ingénierie) produit par le Carrefour international de théâtre de Québec.
Texte et idée originale L’orchestre d’hommes-orchestres
librement inspiré de À nos amis du Comité invisible et du conte Le sabre de lumière et de vertu de sagesse
Avec L’orchestre d’hommes-orchestres et invités
Crédits supplémentaires et autres informations
Conception L’orchestre d’hommes-orchestres avec Frédéric Auger et Philippe Lessard-Drolets
Mardi et mercredi à 19 h
Jeudi et vendredi à 20 h
Samedi à 16 h
TARIFS
PRIX EN PRÉVENTE : 23 $ (jusqu'à la veille du jour de la première)
PRIX DÈS LA PREMIÈRE DU SPECTACLE: 36 $
Lors d'ajout de supplémentaire : billet à 36$ en tout tempsSTUDIO MARC DORÉ : 23$ en tout temps
*Les taxes et les frais de services sont inclus dans nos tarifs
Mémoires inutiles
Du 13 mars au 5 mai 2018
Les Mémoires inutiles, projet
numérique produit par Jean-Philippe Joubert et Nuages en
pantalon – compagnie de création, sera diffusé dans le foyer du
Théâtre Périscope.
Il s’agit du quatrième arrêt de ce projet diffusé en itinérance; le
premier arrêt étant le banc d’essai qui a eu lieu à la Maison de la
littérature.
Pendant une grande portion de sa vie, Roland Lepage a rédigé quotidiennement son journal,
qu’il a intitulé «Les Mémoires inutiles». L’installation numérique tire son origine de ces
écrits : Jean-Philippe Joubert a proposé à Roland de réaliser une série d’entrevues pour
échanger sur son histoire et sur le monde d’aujourd’hui. Ces entretiens ont été découpés en
de courts extraits qui sont de nouveau assemblés dans une conversation exclusive à chaque
spectateur.
Le spectateur est invité à choisir le cahier des Mémoires inutiles qui l’attire et à entrer dans
le salon de Roland Lepage pour découvrir le créateur derrière La Ribouldingue, l’auteur du
Temps d’une vie, le directeur du Trident, l’acteur de théâtre, le voyageur aguerri, le collègue,
l’ami, le fils.
Un site web présentant l’ensemble des extraits de l’exposition, sans contrainte de temps et d’espace, complémente cette installation (memoiresinutiles.ca).
Une production L’orchestre d’hommes-orchestres
Comme avant-dernière pièce de cette saison involontairement nomade, Le Périscope nous offre Tomates du collectif à géométrie variable L’orchestre d’hommes-orchestres, en collaboration avec Le Diamant. À l’instar de chacune de ses créations, LODHO propose une oeuvre dense, délicatement construite, profondément intelligente qui offre de multiples angles d’attaque au spectateur qui sait apprécier les ovnis artistiques.
On comprend facilement pourquoi le collectif a été choisi par Robert Lepage pour recevoir le Prix Protégé de la Ville de Toronto de la Fondation Glenn Gould en 2013: Lepage a déjà affirmé qu’il ne fallait jamais sous-estimer l’intelligence du spectateur. LODHO applique ce principe à la lettre, et nous entraine à sa suite dans des territoires où on ne penserait jamais se retrouver. Le collectif est exigeant pour ses spectateurs, mais la récompense de ces efforts est toujours réjouissante.
Sept personnes se retranchent du monde, dans un territoire délimité par une corde. Commence alors un tissage effréné qui entremêle le jeu de Go, des tomates, un clavecin, des objets jaunes, une caméra, un essai philosophique, l’épopée du Prince Simon qui part à la recherche du sabre de lumière et de vertu après une défaite contre la Mort d’état et… La Guerre des étoiles. Si on ne comprend pas trop comment le premier acte en viendra à capturer le deuxième comme on nous le mentionne au début de la performance, ce procédé est la clé de Tomates.
Le collectif a par ailleurs en commun avec Robert Lepage la volonté de faire cohabiter une multitude de disciplines: chez LODHO, cette volonté est la signature intrinsèque du groupe et une façon d’être qui lui est propre. Tomates se construit donc à coup d’opérettes, de musique, de performance, de collages vidéo et de projections, en direct et en différé.
Par sa singularité et son intelligence, Tomates est à voir ne serait-ce que pour briser les codes de la représentation théâtrale et dépoussiérer nos mécanismes de pensée. Lors de la première, on a soupçonné quelques accrocs techniques, mais les artistes ont poursuivi la représentation avec un tel aplomb qu’il n’en a presque rien paru et, il faut l’avouer, on pourrait même se demander si ces accrocs n’étaient pas intentionnels. Chose certaine, c’est le genre de spectacle qui, tout comme Dreamland du Théâtre de la Rude ingénierie, gagnera à être revu après quelques représentations – la performance aura gagné en fluidité, et le contenu est si riche qu’on pourra assister à Tomates quelques fois avant d’en avoir épuisé les possibilités.
22-04-2018