Toujours désireuse de déjouer les attentes du public en renouvelant la forme théâtrale, la compagnie L’ACTIVITÉ place à nouveau le spectateur au cœur même de la représentation. Cette fois-ci, l’auteur et metteur en scène Olivier Choinière dresse le constat de l’envahissement du spectaculaire dans nos vies en pointant du doigt, avec intelligence et ruse, tous les clichés sociaux.
Manifeste de la Jeune-Fille a pour point de départ les magazines féminins qui exposent un modèle de consommateur idéal : la Jeune- Fille. Elle n’a ni sexe ni âge, mais représente plutôt la figure de proue du capitalisme. Prenant la forme d’une parade de mode, la pièce confronte le public aux monstres de superficialité de la société d’aujourd’hui. Devant ce miroir, le spectateur choisira-t-il de se reconnaître ou de refuser ce portrait?
Sept Jeunes-Filles, interprétées distinctement par sept acteurs et actrices, paradent en toute légèreté, clamant leur fierté d’être à la fois présentoirs et marchandises. Amoureuses de leur reflet, elles déclarent la guerre à la Vieillesse, sans se douter que cette croisade entraînera leur propre décomposition.
Texte et mise en scène Olivier Choinière
Avec Raymond Cloutier, Stéphane Crête, Muriel Dutil, Joanie Martel, Catherine Paquin-Béchard, Sébastien René et Isabelle Vincent
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène Stéphanie Capistran-Lalonde
Scénographie Max-Otto Fauteux
Costumes Elen Ewing
Lumière André Rioux
Accessoires Clélia Brissaud
Vidéo Michel Antoine Castonguay et Dominique Hawry
Musique Eric Forget
Maquillages-coiffures Sylvie Rolland-Provost
Direction de production Cynthia Bouchard-Gosselin
Équipe de tournée Christian Gagnon, Robin Brazil, Cynthia Bouchard- Gosselin et une personne à confirmer
TARIFS
PRIX EN PRÉVENTE : 23 $ (jusqu'à la veille du jour de la première)
PRIX DÈS LA PREMIÈRE DU SPECTACLE: 36 $
Lors d'ajout de supplémentaire : billet à 36$ en tout temps
Les billets pour Foreman, spectacle présenté dans le Studio Marc-Doré, seront à 23 $* en tout temps, et ceux pour le déambulatoire La porte du non-retour à 12 $* en tout temps.STUDIO MARC DORÉ : 23$ en tout temps
*Les taxes et les frais de services sont inclus dans nos tarifs
Une production L'ACTIVITÉ et Espace GO
critique publiée en 2017
Dans un décor rappelant les boutiques à la mode, telles que H&M ou Forever 21 – présentoirs de vêtements tendance, mannequins, podiums et portes tournantes dont les décors se modifient au fil des actes et des thématiques abordées – les acteurs font leur entrée sur scène sur fond de musique techno. La pièce Le manifeste de la jeune-fille, écrite par Olivier Choinière et présentée jusqu’au 18 février au théâtre Espace Go, est portée par une brochette impressionnante d’acteurs - Marc Beaupré, Stéphane Crête, Maude Guérin, Emmanuelle Lussier-Martinez, Joanie Martel, Monique Miller et Gilles Renaud - qui incarnent tous et toutes cette jeune fille type, cet exemple de consommatrice rêvée, de cible pour la publicité. C’est le point de départ de la pièce.
Les dialogues sont vifs et chargés, ça écorche. Le public rit beaucoup, mais il rit parfois jaune. Chaque acteur incarne tour à tour plusieurs entités : la bobo, le militant, la hippie, le survivaliste, la femme de carrière, etc. Bref, on confronte les idéologies et leurs contraires, dans une féroce critique du système capitaliste où tout est à vendre.
On a parfois l’impression d’assister à une conversation se déroulant sur les réseaux sociaux, où les opinions s’entrechoquent. Choinière y a d’ailleurs puisé son inspiration. Et ça fonctionne. On reconnait nos amis, notre entourage, nos familles, mais surtout, on reconnait ces discours répandus dans l’espace public. Choinière n’épargne personne et c’est jouissif.
L’auteur s’interroge aussi. Par de judicieuses répétitions dans les dialogues (notamment le fameux quiz de magazine féminin), il réussit une gradation dans les dénonciations, dans la violence, et parvient à effectuer un 360 degrés pour finalement retourner le regard contre lui-même, puis contre le spectateur venu assister à sa pièce. Tout s’emboîte parfaitement, tout est réfléchi. Il y a là une cohérence, malgré une impression qu’on tire dans tous les sens, qui force l’admiration.
La scénographie est judicieusement organisée pour appuyer les propos les plus marquants au moyen de projections vidéo qui viennent compléter l’effet. Au final, la pièce, qui dure deux heures sans entracte, laisse le spectateur complètement survolté et avec l’envie de revisiter le tout à tête reposée. Ça tombe bien, la pièce a aussi été publiée chez
Atelier 10.
30-01-2017
Dates antérieures (entre autres)
Du 24 janvier au 18 février 2017, Espace GO