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Constituons !
Du 4 au 15 décembre 2019
mercredi, jeudi et vendredi 19h, samedi et dimanche 14h

Dans la plupart des pays qui, comme le Canada, ont une structure fédérale, les États subnationaux se sont dotés de constitutions propres afin d’établir les fondements de l’exercice du pouvoir et les droits qui sont accordés à leurs citoyens. Au Canada, seule la Colombie-Britannique s’est prévalue de ce droit. N’ayant jamais signé la Loi constitutionnelle canadienne de 1982, ni mené à terme le projet d’une constitution, les Québécois n’ont jamais pu se prononcer sur la constitution qui les régit.

Pendant plus d’un an, sur l’ensemble du territoire québécois, l’intrépide Christian Lapointe a mobilisé citoyens, légistes et experts de tous les horizons pour nous doter d’une constitution fictive mais véritable. L’artiste s’installe maintenant au Périscope pour nous entraîner dans les coulisses de son aventure où le théâtre sert à déjouer les forces de l’inertie. Par l’entremise du jeu théâtral, cet exercice démocratique inédit engage la population dans une grande conversation collective sur l’avenir du Québec. Un projet où la réalité et la simulation se confondent et se fécondent pour redonner au théâtre sa fonction d’agora civique.


Mise en scène et interprétation Christian Lapointe


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène et régie Emanuelle Kirouac-Sanche
Espace et scénographie Anick La Bissonnière
Musique originale Martien Bélanger
Lumière Martin Sirois
Vidéo Lionel Arnould
Images documentaires Alexis Chartrand (LZR Films)
Dramaturgie Marie-Claude Verdier
Réalisation de l’assemblée constituante citoyenne Institut du Nouveau Monde

Durée à venir

Soirée rencontre
Tous les premiers vendredis de chaque spectacle, les créateurs se prêtent au jeu de questions-réponses pour expliquer les aspects de la production et entendre vos points de vue

TARIFS
PRIX EN PRÉVENTE : 25 $ (jusqu'à la veille du jour de la première)
PRIX DÈS LA PREMIÈRE DU SPECTACLE: 36 $
Lors d'ajout de supplémentaire : billet à 36$ en tout temps

STUDIO MARC DORÉ : 25$ en tout temps

*Les taxes et les frais de services sont inclus dans les tarifs
Choisissez 7 pièces ou plus de la programmation régulière et obtenez la carte privilège « Fidèle au poste ». Elle vous permettra de bénéficier de nombreux avantages

Billets suspendus : Inspirés des Cafés suspendus, les Billets suspendus vous invitent à faire un don dans le but d’offrir un billet à un inconnu n’ayant pas les moyens de se le procurer. Soucieux de développer un public riche, inclusif et ouvert sur le monde, le Périscope s’engage à combler la différence des dons pour proposer, ensemble, l’expérience de l’art vivant aux bénéficiaires des organismes suivants : PECH, Accès-Loisirs Québec, Maison Revivre. Les dons peuvent être faits directement dans le foyer du théâtre ou sur le site www.theatreperiscope.qc.ca

Sera aussi présenté à Montréal au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui du 12 au 30 novembre 2019

Une création de Carte blanche et du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui en coproduction avec le Festival TransAmériques
Coproducteurs sur le territoire Théâtre du Tandem / Théâtre les gens d’en bas / Théâtre Parminou / Espace K Théâtre / Théâtre du Double Signe / Théâtre À tour de rôle / STO Union / Théâtre de la Rubrique / en codiffusion avec le Théâtre Périscope


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Critique disponible
            
Critique

Pour intéresser les gens à la chose politique, il n’est pas nécessaire de la dénigrer. Pour divertir, il n’est pas nécessaire d’être grossier. Et pour se faire entendre, il n’est pas nécessaire de crier. Malheureusement, c’est la stratégie contraire que Christian Lapointe adopte avec la pièce Constituons!, dernier jalon d’une imposante démarche réflexive autour d’une constitution citoyenne du Québec.






Crédit photos : Valérie Remise

Pendant un an, une quarantaine de Québécois et Québécoises aux profils diversifiés ont réfléchi ensemble au document constitutionnel qui devrait répondre aux questions : « qui sommes-nous, que voulons-nous et comment le ferons-nous ? ». La démarche est exposée sur le site de l’Institut du Nouveau Monde, partenaire de ce grand projet. On pourrait s’attendre à ce que la pièce de théâtre en présente non seulement le déroulement, mais aussi l’aboutissement. Or, il s’agit plutôt d’un bric-à-brac où la confusion plombe la création et où la forme dénature le fond.

La première partie s’apparente à un rapport annuel déclamé sous psychotropes. L’approche méthodologique derrière la démarche consultative s’épand pendant une bonne demi-heure. D’ailleurs, les esprits curieux pourront lire quasiment mot pour mot ce texte ici, graphiques inclus. La lecture du document est bonifiée par des boules de bingo et des interférences audiovisuelles psychédéliques, tandis que sa déclamation en crescendo fiévreux y ajoute un zeste de dynamisme.

(...) la pièce de théâtre apparaît comme un exercice de sabotage d’un formidable processus de réflexion citoyenne qui a mobilisé temps, énergie et ressources pendant plusieurs mois.

L’état d’exaltation de Christian Lapointe se poursuit lors de la présentation des citoyens et citoyennes sélectionnés par échantillonnage. On a alors droit à la lecture intégrale des 41 fiches de présentation biographique, où l’on apprend que l’une aime le golf, que l’autre a des enfants et qu’un tel est un passionné de politique. Entre être attendri par cette belle authenticité et un profond ennui, le cœur balance.

Les extraits vidéo des participants et participantes, disséminés çà et là, laissent pourtant voir l’enthousiasme et le sérieux investis dans le projet. Malheureusement, leur substance est aussitôt vidée par Lapointe lui-même, qui sape la charge des témoignages par ses interventions souvent inappropriées. Mention spéciale au rot qu’il lâche bruyamment après qu’une dame immigrante ait confié avoir eu une chance exceptionnelle de participer au processus de réflexion démocratique. Ou à ce moment surréaliste où il se soulage dans une plante verte au son de l’hymne national du Canada.

C’est là le point d’achoppement: la pièce de théâtre apparaît comme un exercice de sabotage d’un formidable processus de réflexion citoyenne qui a mobilisé temps, énergie et ressources pendant plusieurs mois. Plus de 2000 personnes ont participé à l’une ou l’autre des étapes, que ce soit lors des forums régionaux, en répondant au questionnaire en ligne ou en rédigeant un mémoire. S’y ajoutent de multiples expert(e)s, légistes, technicien(ne)s et recherchistes, de généreux partenaires financiers ainsi qu’un sociofinancement réussi. Toutes ces personnes ont leur deux secondes de gloire en voyant leur nom apparaître à l’écran au cours de la pièce. Mais la reconnaissance de leur engagement et de leur travail colossal mérite plus que des blagues douteuses et qu’une animation qui passe de la nonchalance à l’hystérie, sans demi-mesure.

Étonnamment, on sort de la pièce avec très peu d’information sur le contenu de la fameuse Constitution citoyenne du Québec, outre le fait qu’on nous la remet comme lecture de chevet. Après l’entracte, on crée plutôt un nouvel espace participatif. La caméra se tourne vers l’assistance, où des membres du public sont invités à se prononcer à brûle-pourpoint sur des thèmes aussi «simples» que ce qui caractérise la nation québécoise. Malgré un brin de nervosité, les personnes désignées s’en tirent de façon honorable dans le contexte. Puis vient un vote à carton levé sur des questions qui laissent peu de place à la dissidence sur l’orientation des réponses.

S’ensuit une série de tableaux chaotiques qui tentent de donner un sens au projet. On le compare aux voyages d’Ulysse, pour ensuite traverser un épisode halluciné d’échanges sur les réseaux sociaux, puis s’enliser dans une distorsion d’extraits vidéos et enfin, terminer avec une citation de Tocqueville qui permet à Lapointe de conclure avec certitude : rien n’a changé sur le plan de la participation démocratique depuis 1835. Et bam. Ainsi s’évanouissent les derniers fragments de crédibilité de cette expérience théâtrale.

Un seul revirement de situation à la toute fin du spectacle permet de quitter les lieux sans être amorti par la déception. L’intervention virtuelle d’Alexandre Bacon, entre autres conseiller pour le Conseil de la Nation innue et cofondateur du Cercle Kisis, dresse un portrait historique solide et pertinent des politiques de colonisation et d’assimilation des Autochtones. Son exposé est un bijou de pédagogie et d’humanité, un véritable éveil de conscience et un puissant appel à l’action. À choisir, on aurait passé les trois heures précédentes en sa compagnie.

06-12-2019

Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie : 418-529-2183

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Dates antérieures (entre autres)

Du 1er au 4 juin 2019 - Centre du Théâtre d'Aujourd'hui dans le cadre du FTA 2019