En ouverture de saison, le Périscope souligne le 30e anniversaire du Théâtre Sortie de Secours. Pour l’occasion, la compagnie fait renaître son succès retentissant Le Miel est plus doux que le sang, un spectacle baignant dans l’atmosphère unique du Madrid des années 20. À travers l’amitié de jeunesse – profonde, intense et parfois trouble – liant les trois plus grands artistes que l’Espagne ait offerts au vingtième siècle, cette comédie fantaisiste nous fait rêver à tous les possibles.
L’action se déroule de 1919 à 1923. On y suit la rencontre explosive du jeune Salvador
Dalí avec Federico García Lorca, futur poète et dramaturge, et le cinéaste en devenir Luis
Buñuel. Dans une Espagne en proie à un vent d’anarchie et d’agitation, les trois génies
en gestation font la rencontre de leur muse, Lolita, un personnage fictif et surréaliste.
Cette chanteuse de cabaret marque les trois protagonistes qui décident alors de refaire
le monde à leur manière.
Texte Simone Chartrand et Philippe Soldevila
Mise en scène Philippe Soldevila
Avec Gabriel Cloutier Tremblay, Savina Figueras, Vincent Legault, Karine Parisé, Élie St-Cyr
Crédits supplémentaires et autres informations
Assistance à la mise en scène Edwige Morin
Musicien sur scène Antoine Breton
Décor et lumière Christian Fontaine
Costumes Marie-Chantale Vaillancourt assistée par Pascale Bassani
Musique Antoine Breton d’après la musique originale de Pierre Potvin
Direction artistique Philippe Soldevila
Durée à venir
Soirée rencontre
Tous les premiers
vendredis de chaque spectacle, les créateurs se prêtent
au jeu de questions-réponses pour expliquer les aspects
de la production et entendre vos points de vue
TARIFS
PRIX EN PRÉVENTE : 25 $ (jusqu'à la veille du jour de la première)
PRIX DÈS LA PREMIÈRE DU SPECTACLE: 36 $
Lors d'ajout de supplémentaire : billet à 36$ en tout tempsSTUDIO MARC DORÉ : 25$ en tout temps
*Les taxes et les frais de services sont inclus dans les tarifs
Choisissez 7 pièces ou plus de la programmation régulière et obtenez la carte privilège « Fidèle au poste ». Elle vous permettra de bénéficier de nombreux avantagesBillets suspendus : Inspirés des Cafés suspendus, les Billets suspendus vous invitent à faire un don dans le but d’offrir un billet à un inconnu n’ayant pas les moyens de se le procurer. Soucieux de développer un public riche, inclusif et ouvert sur le monde, le Périscope s’engage à combler la différence des dons pour proposer, ensemble, l’expérience de l’art vivant aux bénéficiaires des organismes suivants : PECH, Accès-Loisirs Québec, Maison Revivre. Les dons peuvent être faits directement dans le foyer du théâtre ou sur le site www.theatreperiscope.qc.ca
Production Compagnie Théâtre Sortie de Secours
C’est l’année des chiffres ronds pour le Théâtre Sortie de secours. Pour souligner ses 30 ans, la compagnie relance l’un de ses succès joué pour la première fois il y a 25 ans. Bien que Le miel est plus doux que le sang ait vu le jour à Québec en 1995, la pièce nous ramène il y a 100 ans sous le soleil de Madrid, et ce, à travers trois futurs génies de l’art.
Au début des années 1920, le poète et dramaturge Federico García Lorca (Gabriel Cloutier Tremblay), le réalisateur Luis Buñuel (Élie St-Cyr) et le peintre Salvador Dali (Vincent Legault), alors étudiants, partagent la même résidence. Entre les cours et les frasques nocturnes, les jeunes hommes s’initient tranquillement à l’art, à la vie, aux idées anarchistes et à l’amour grâce, notamment, au franc-parler d’une chanteuse de cabaret (Savina Figueras).
Il faut de l’audace pour s’attaquer à trois géants et leur inventer une vie et une personnalité de jeunesse. Les co-auteurs Simone Chartrand et Philippe Soldevila ont brodé un monde singulier autour de leur amitié naissante, de leurs aventures estudiantines et de leurs univers artistiques respectifs. Les références aux oeuvres des trois artistes sont nombreuses - à commencer par le titre de la pièce, aussi celui d’une peinture de Dali - tout autant que leurs entrelacements. La pièce a d’ailleurs comme effet de piquer la curiosité : on aura envie de poursuivre l’expérience en visionnant Un chien andalou, le court-métrage que Buñuel a réalisé en s’inspirant des rêves de Dali, ou de lire El Duende, conférence marquante de García Lorca…
Malgré les maladresses, on tombe sous le charme de l’ambiance bon enfant et festive, des déplacements chorégraphiés à la manière des films muets de Buster Keaton, des délires candides et même de «la vieille poésie putréfaite».
La mise en scène de Philippe Soldevila s’inspire en bonne partie de la version originale de la pièce. Les interprètes évoluent dans un décor sobre et chaleureux fait de bois et de tentures rouges, où les différents lieux sont circonscrits par de simples jeux de lumière (Christian Fontaine). L’originalité tient surtout à la manière qu’ont les comédiens d’habiter ces différents espaces, qui se fondent en un seul... comme leurs univers respectifs se fondent les uns dans les autres.
Au fil de la pièce se succèdent les rires et les moments de profonde gravité. Le rythme d’ensemble, inégal, est rehaussé par le piano et la guitare d’Antoine Breton qui assure une omniprésence discrète comme musicien accompagnateur. Au gré de ses apparitions ponctuelles, la danseuse de flamenco Karine Parisé fait des entrées remarquées alors que claquent les talons et virevolte l’éventail.
L’interprétation et la mise en scène misent avant tout sur le ludisme. Toutefois, accentuer le caractère typé des personnages comporte le risque de verser dans la caricature en omettant toute subtilité. Bien que le jeu très sympathique des comédiens gagne en fluidité, ils versent dans un «français franchouillard» qui peut agacer l’oreille. Savina Figueras se démarque avec son bel accent espagnol doublé d’une forte personnalité scénique.
Malgré les maladresses, on tombe sous le charme de l’ambiance bon enfant et festive, des déplacements chorégraphiés à la manière des films muets de Buster Keaton, des délires candides et même de «la vieille poésie putréfaite».
Le charme se rompt toutefois à l’entracte (par ailleurs inutile, qui ne permet qu’un changement de costumes). La seconde partie s’ouvre sur une scène qui se veut une expérience surréaliste, mais qui verse dans une grossière caricature. Finalement, il restera de cette partie un sentiment général de confusion, l’impression d’avoir décelé l’intrigue sans pouvoir s’appuyer sur une structure narrative suffisamment claire pour en comprendre quoi que ce soit.
Toutefois, un fil conducteur émerge de ce cadavre exquis de scènes : le déploiement d’une tendre amitié masculine, à la fois mise à mal et renforcée par le jeu des désirs, des égos écorchés, des jalousies et d’une profonde estime mutuelle. En cela, Le miel est plus doux que le sang est une histoire universelle de jeunesse et d’amitié.
19-09-2019
Dates antérieures (entre autres)
Du 4 au 27 février 2016 - Théâtre Denise-Pelletier, mise en scène Catherine Vidal, avec François Bernier, Isabelle Blais, Renaud Lacelle-Bourdon et Simon Lacroix