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Du 21 février au 10 mars 2012
IphigénieIphigénie en auto
Texte et mise en scène : Maxime Robin
Avec Marc Auger-Gosselin, Martin Boily, Jeanne Gionet-Lavigne, Catherine Hugues, Noémie O'farrell et Lucien Ratio

ELECTRE et ORESTE – On l’a pris verte, on sait que c’est ta couleur préférée. Elle a juste deux portes, mais c’est bien pour commencer. Elle est à toi, juste à toi. C’est toi qui vas la conduire, pis va falloir que ce soit toi qui t’en occupes. Mais tu vas pouvoir aller partout. C’est à toi. Juste à toi.  Prends les clefs.

C’est l’histoire d’une famille qui implose. D’une mère qui n’arrive pas à faire son deuil. D’un père qui n’arrive pas à se pardonner. De deux enfants qui survivent, eux, en se racontant des histoires. C’est l’histoire de ces histoires-là. Et de celles qu’on n’arrive plus à raconter.


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Environnement sonore : Luce Bélanger
Environnement visuel : Karine Galarneau

Carte Premières
Cartes Prem1ères
Date Premières : 24, 25 février et 2, 3, 9 et 10 mars
Régulier : 26$
Carte premières : 13$

Une production la Vierge folle


Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-694-9656

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 Critique
Critique

par Chloé Legault


Crédit photo : Gabriel Talbot Lachance

Iphigénie en auto, c’est une réappropriation moderne du mythe grec d’Iphigénie, de la lignée maudite des Atrides, fille de Clytemnestre et d’Agamemnon. L’idée est bonne : la mythologie est une source d’inspiration où de nombreux auteurs ont su puiser d’excellentes histoires. Il n’y a qu’à penser à Wajdi Mouawad. Ce n’est pas tout à fait le cas de Maxime Robin : son texte n’est malheureusement pas aussi puissant qu’on l’aurait souhaité et ne réussit pas à captiver le public, à le toucher comme il aurait dû. La tragédie qu’il raconte – un père qui, trop pressé, oublie son bébé dans la voiture et qui en meurt – a certes de quoi émouvoir. Seulement, la quotidienneté des dialogues, qui fait parfois penser à ceux des téléromans, et la lenteur du rythme font en sorte que le potentiel dramatique tombe à plat.

C’est dans un décor un peu trop enfantin qui rappelle aussitôt celui d’une garderie, un immense tapis  pour jouer aux petites autos et six bacs à lait tous de couleurs différentes, qu’évoluent la demi-douzaine de personnages. Pratiquement toujours tous présents sur scène, il y a parfois un brouhaha dérageant, notamment à cause de la manipulation d’accessoires, comme des bouteilles de vitre remplies d’eau, qui n’apparaît toujours pas nécessaire. Une mise en scène de Robin trop chargée donc, qui gagnerait à être allégée.

Heureusement, le jeune auteur-metteur en scène a su s’entourer d’acteurs de talent. Soulignons le jeu de Lucien Ratio qui, du début à la fin, interprète Oreste avec justesse ; lorsqu’il le joue enfant, il ne tombe pas dans les clichés et se souvient que l’âge moyen de son public n’est pas de 8 ans, tout comme Jeanne Gionet-Lavigne (qui prête son corps et sa voix à Électre, sœur d’Oreste). Quand vient le temps de lui donner les traits d’un adulte, Ratio sait se montrer intense et révolté, un moment fort du spectacle. Les chœurs sont harmonieux et les chants a capella sont impressionnants, particulièrement celui juste avant l’entracte, durant lequel Noémie O’Farrel se démarque grâce à sa voix, ainsi que celui où Nicolas Létourneau dans un jazz, saveur Miles Davis, est tout à fait étonnant!

Si la pièce déçoit, quelques remaniements pourraient assurément la rendre plus captivante : couper le texte et accélérer le rythme, par exemple. Iphigénie en auto possède à priori tous les ingrédients d’une bonne tragédie, seulement, les quantités mal dosées ne permettent pas à la pièce de véritablement « lever ».

24-02-2012