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Du 14 au 17 décembre 2011, 20h, 18 décembre, 15h
NovecentoNovecento
Texte : Alessandro Baricco
Mise en scène : Geneviève Dionne
Avec : Jean-Philip Debien, Marc Auger, Karine Chiasson et Jacinthe Gilbert

Au milieu de la mer, un bateau qui chemine sur l’océan entre l’Amérique et l’Europe. À l’intérieur, un bébé qu’on a trouvé sur un piano, puis un enfant qui grandit. Assis un jour au piano de la salle de bal alors qu’on le croyait perdu, on lui découvre un talent énigmatique. Tim, trompettiste de profession et meilleur ami du pianiste de surcroît, nous raconte. Il nous raconte la vie du meilleur pianiste du monde, de l’homme qui n’a jamais mis les pieds sur terre, de l’homme qui est resté toute sa vie à bord du Virginian, entre deux continents. Toute une vie à jouer une musique qui n’existe pas, une musique unique qui sort de sa tête, une musique qui est grande et petite à la fois. Sans jamais quitter l’Océan. Il nous parle de son meilleur ami, Novecento et de son histoire fabuleuse.

C’est en fusionnant la danse acrobatique aérienne et au sol et une trame musicale originale que Geneviève Dionne, dans une mise en scène sculpturale, parvient à matérialiser l’Océan, sa musique, Le Virginian cet inimitable bateau transatlantique et toute une vie passée à son bord. En décembre, le Théâtre de la Trotteuse vous propose une relecture sensible de ce récit adulé et encensé par la critique.

Novecento

Musique originale d’Olivier Leclerc
Scénographie et éclairage de Jérôme Huot

Une production du Théâtre de la Trotteuse


Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-694-9656

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 Critique
Critique

par Magali Paquin

Mille-neuf-cent. Novecento. Né sur un navire, l’orphelin a grandi dans les bras de l’Océan, bercé par ses vagues. Il y a fait sa vie, n’en est jamais descendu : « la terre est un bateau bien trop grand ». Inutile de voyager quand le monde vient à soi : riches croisiéristes sur les ponts, immigrants dans les cales, tous offrant des bribes de leur univers que Novecento s’approprie pour composer le sien. Car il y a la musique… Voyageant sur les touches de son instrument, le pianiste étrange mais attachant joue des mélodies qui n’existent nulle part ailleurs qu’en lui.

Adaptée du livre du même nom d’Alessandro Baricco, la pièce « Novecento » convie à une belle épopée scénique teintée d’imaginaire et d’humanité. À travers les souvenirs de son ami et complice (Jean-Philip Debien), est peu à peu dévoilée la vie de Novecento (Marc Auger), cet homme pas comme les autres qui se nourrit de mer et de musique.

Ces deux éléments se situent au cœur de la mise en scène, réussie, de Geneviève Dionne. C’est d’abord sur la musique que Novecento navigue et celle-ci, composée pour l’occasion par Olivier Leclerc, jaillit du piano pour proposer une nouvelle traversée. À quoi ressemble donc une musique qui n’existe pas ? À une invitation au voyage... La mer, qui porte en elle à la fois douceur et violence, se retrouve quant à elle en métaphore dans la gestuelle de deux comédiennes-danseuses (Karine Chiasson, Jacinthe Gilbert). Se balançant sur leurs cordages ou s’élançant au sol, elles s’accordent magnifiquement aux ondulations tranquilles des vagues ou à la houle de la tempête. Elles s’intègrent si bien dans le jeu des acteurs qu’on oublie parfois leur présence pour mieux s’imaginer sur les flots. Quant aux deux protagonistes, leur interprétation s’avère assez juste, bien que le texte souffre parfois d’un débit trop rapide. À eux quatre, ils habitent totalement la scène, qui se déploie au fil du récit par d’habiles jeux de superposition et d’éclairage (de Jérôme Huot).

La pièce a bien quelques légères imperfections, mais rien pour abîmer sa coque. L’embarquement dans le périple proposé par « Novecento » est donc non seulement sans risque, mais est gage d’un plaisir aux accents oniriques.

19-12-2011