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Du 13 septembre au 1er octobre 2016, 20h, dernier samedi 15h
DoggyDoggy dans Gravel
Texte, mise en scène Olivier Arteau-Gauthier
Avec Ariel Charest, Gabriel Cloutier Tremblay, Jean-Philippe Côté, Miguel Fontaine, Nadia Girard, Angélique Patterson, Steven Lee Potvin, Vincent Roy, Nathalie Séguin, Dayne Simard, Sarah Villeneuve-Desjardins

Dans le but de se découvrir, de s’affranchir et de devenir quelqu’un, cinq scouts décident de se rendre en trottinette à un « après-bal » à Saint-Polycarpe. Entre un épi de maïs et une bande de bourgeoises prétentieuses qui réclament toujours un peu plus d’alcool et d’attention, Maverick sera amené à choisir entre un destin prémâché, voire stéréotypé, ou quelques « je t’aime » chuchotés, sans canevas ni mode d’emploi.

Écrit dans une langue acerbe et crue, Doggy dans gravel recèle un profond désir de rire de nos excès et de porter un regard sur l’influence de la culture pop, de la porno et de l’électro qui poussent certains adolescents à se fiancer à quatorze ans. Un show aux relents de rock, effréné, près du zapping, du swipe ou du fast-food avec quelques moves plaqués qui côtoient la publicité. Bref, une fable grotesque, pleine d’autodérision qui laisse transparaître l’état d’urgence dans lequel vit la génération Y. 

Cette création, qui a vu le jour pour la première fois lors du festival St-Ambroise Fringe de Montréal, s’est vu décerner le Mainline Creativity Award dans le cadre des Frankie Award à l’été 2015.


Assistance à la mise en scène Nathalie Séguin
Concepteurs Jean-François Labbé, Aube Forest-Dion, Vincent Roy, Gabriel Cloutier Tremblay
Conseillère dramatirgique Isabelle Hubert

Prix courant : 27 $
30 ans et moins - aînés : 21 $
Groupe (15 personnes et plus): 17 $
4 billets : 80 $
6 billets : 100 $
8 billets : 120 $

Une production Théâtre Kata


Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : Réseau Billetech 418-694-9656
ou lepointdevente.com
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Dates antérieures (entre autres)

Fringe Festival, Montréal, été 2015

 
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Critique

Pour le lancement de sa saison 2016-2017, Premier Acte présente, du 13 septembre au 1er octobre, la pièce Doggy dans Gravel, une production du Théâtre Kata.

Dans un texte et une mise en scène signés Olivier Arteau, Doggy dans Gravel raconte l’histoire d’une soirée légendaire de cinq scouts qui décident de se rendre, tous ensemble, à l’après-bal de Kimberly Gravel, à Saint-Polycarpe.

« À soir, on frenche! »


Crédit photo : Cath Langlois Photographe

Dès l’ouverture des portes, un jeune homme portant une couche et fumant une cigarette électronique est déjà en scène. Une craie à la main, ce dernier dessine tranquillement une maison au sol, jusqu’à ce que, sans prévenir, il s’effondre soudainement en pleurs. Après avoir été accueillis par les cris et les pleurs du comédien qui se transformera ensuite sous leurs yeux en un garçon de 17 ans, les spectateurs font enfin la connaissance des frères et sœurs, Maverick et Victoire, ainsi que de leur mère.

Dans ce qui se veut un portrait humoristique de la génération Y, « YOLO », les personnages s’échangent des répliques d’un langage très cru. Le texte intelligemment composé arrache déjà à la foule plusieurs éclats de rire, mais le meilleur est encore à venir. Une fois la bande de scouts réunie, le dur labeur des comédiens et du metteur en scène commence réellement à porter ses fruits.

Dès lors, faisant place à de superbes tableaux d’images fortes, le portrait de génération devient une succession de numéros bien ficelés, entrecoupés d’intermèdes musicaux et de chorégraphies puissantes à saveur électro-pop, qui prennent parfois des apparences de « rave ». Dans cette frénésie naît un parfait mariage entre chant, danse, humour et théâtre. La performance artistique à son meilleur.

L’arrivée en puissance des trois « mean girls » à un moment où on ne s’y attend plus, prend les spectateurs par surprise et relance l’hilarité générale. L’influence des icônes de la culture pop est plus que palpable chez les trois « belles » de l’après-bal, qui multiplient les clins d’œil à la génération qu’on qualifie à quelques reprises de « maudite génération de piscine hors terre ».

La pièce, qui s’inscrit très bien dans le style « coming-of-age », nous entraîne dans la recherche d’identité des personnages, dans cette volonté de passer à une autre étape qu’est l’expression de leur sexualité, peu importe le genre. C’est dans une superbe mise en scène et une attention particulière aux détails que se mélangent peur, insécurité et empressement de grandir. Les rares longueurs ne se font pratiquement pas sentir grâce au rythme soutenu du texte et des chorégraphies.

Toutefois, la pièce, qui réussissait alors magnifiquement à atteindre l’objectif de l’auteur, soit être « comme un melting pot d’autodérision qui cherche à faire jaillir le laid et le transformer en grandiose », prend une tout autre tangente dans les quelques dernières minutes. Après près de deux heures de montées extraordinairement bien exécutées par les comédiens, laissant un sentiment de bien-être à l’auditoire, l’auteur force un peu trop la note et vient teinter d’un sentiment désagréable le reste de la pièce, ce qui a pour effet de laisser le spectateur perplexe sur le mot de la fin.

Malgré tout, Doggy dans Gravel reste un incontournable du début de cette saison théâtrale. Jeu impeccable des comédiens, texte qui fait rire de bon cœur et propos d’aujourd’hui, qui fonctionnent très bien.

16-09-2016