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La cour suprême
Du 19 au 30 septembre 2017

Dans les sombres recoins de notre monde se cachent des êtres difformes, observateurs de notre société. Ont-ils été laissés de côté ou ont-ils tout simplement poussé comme une pustule sur le joli minois de nos présomptions ? Vous êtes invités à vous joindre à eux pour jeter un regard complice sur les bobos de notre époque. Les Hommeries revêtent l’aspect biscornu des bouffons, se couvrant des maux et des bosses de notre humanité qui, plus que jamais, nous montre ses plaies.

Préparez-vous à entrer dans l’arène de la Cour suprême, là où le public sied noblement, comme des innocents coupables d’être humains, là où on fait la cour des bassesses pour les têtes de cochon, les moutons enrôlés et le dindon de la farce. Devenez le jury d’une chasse à l’idiotie où votre opinion compte parmi les décombres de ce spectacle déluré.

Wannabe, Douchebag et Lacharrue jouent à une cour martiale déjantée, prenant le rôle à la fois du juge, du procureur de la Couronne et de la Défense. Mitraillant les détours de notre société à grands coups de caricatures, ils montrent d’un doigt courbé les responsables de nos actes. Si le ridicule ne tue pas, il peut sérieusement atteindre votre rate. Rire jaune n’aura jamais été aussi divertissant !


Texte François-Guillaume Leblanc, Paul Fruteau de Laclos et Valérie Boutin
Mise en scène Nicola Boulanger
Avec François-Guillaume Leblanc, Paul Fruteau de Laclos, Valérie Boutin


Crédits supplémentaires et autres informations

Conception Nathalie Côté
Graphisme François Angers
Direction de production Théâtre Biscornu

Du mardi au samedi 20h, sauf dernier samedi 15h

TARIFS

Prix du billet à l'unité - frais de service inclus

Prix courant : 27 $ 
30 ans et moins : 21 $  
60 ans et plus : 24 $  

Groupe (12 personnes et plus) :

17 $

Une production Hommeries !


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Critique disponible
            
Critique

La Cour Suprême, présentée ces jours-ci à Premier Acte, se veut une critique sociale et politique introduite par le ridicule, le clownesque, le bouffon. Le rire est nécessaire devant l’état désolant et absurde de l’humanité qui nous est caricaturée par les comédiens, eux-mêmes des produits altérés de ce qu’ils ridiculisent.




Crédit photos : Cath Langlois Photographe

La scénographie indique immédiatement le ton du spectacle : la cuvette centrée au fond de la scène met en évidence que l’humour scatologique sera récurrent dans la création. Les vulgarités véhiculées lors de la représentation, qui frisent parfois la grossièreté et l’indécence, mais toujours dans un contexte grotesque et humoristique, servent les propos du texte et soutiennent le jeu moqueur des comédiens. L’interprétation de ces derniers se veut brillamment ancrée dans l’autodérision bouffonne.

Wannabe (François-Guillaume Leblanc), Douchebag (Paul Fruteau de Laclos)  et Lacharrue (Valérie Boutin) nous accueillent vêtus de costumes loufoques, à la limite de l’humain mutant difforme, dont les points focaux sont leurs attributs sexuels. Ils nous font un à un savoir à quel point ils sont contents de nous voir ; Lacharrue se touche en nous voyant entrer, Wannabe nous invite à prendre un selfie et Douchebag nous fait signe qu’il nous réservait une place de choix. On se croirait vedette.

On saisit assez rapidement que la pièce dénonce les VIPs, cette élite, ce 1% privilégié qui se voit accorder tant d’importance et qui semble être le seul groupe à « avoir du vrai fun ». La Cour Suprême déplore la valorisation de l’apparence et l’hypocrisie de notre époque qui vont même jusqu’à teinter notre système de justice. Le public devient d’ailleurs témoin, ainsi qu’acteurs, d’une cour mise en scène par les personnages.

Dans ce tribunal désorganisé, on crie aux injustices de ce monde et on en appelle au « gros bon sens » typique québécois, le tout afin d’assurer la dignité du « Rein » d’Angleterre.  La prémisse est d’ailleurs du meilleur goût : on cherche la personne responsable (lire coupable) d’avoir dessiné un phallus sur l’image du « Rein(e) » qu’on a accroché au-dessus du bol-trône. Les bouffons raillent avec brio les discours dénués de sens de nos politiciens, les journalistes de Chambre aux questions incessantes, les scientifiques parfois peu crédibles et dits experts, les pensées irréfléchies exprimées en vox pop ou sur les médias sociaux, ainsi que le racisme.

Une rupture de ton s’insère en fin de pièce ; la musique et l’interprétation se font plus dramatiques. Le changement est étonnant, voire étrange, puisqu’on finit par prendre plaisir au grotesque des situations. Le style qui avait été mis en place tout au long du spectacle est soudainement abandonné ; les personnages tentent de déplacer des fils et des câbles composant le décor et s’en révèlent presque incapables, tant le poids de leur asservissement aux technologies est lourd. Les clowns ne se soucient pas de signifier la fin de leur prestation ; ils ont les yeux rivés sur des écrans blancs, à l’aura un brin divine. La Cour Suprême dresse un dernier portrait désolant de notre humanité, de notre dépendance aux réseaux sociaux et aux appareils technologiques.

La pièce, irrévérencieuse, amusante et interactive, prend de plus en plus de force à mesure qu’elle se déroule et que le public participe. Cependant, les farces et pitreries se font quelque peu au détriment de la trame narrative, qui s’avère morcelée, non linéaire. L’histoire est parfois mise de côté pour laisser place à l’anecdotique. La mise en scène et la scénographie mettent bien en valeur l’aspect le plus attachant du spectacle : le trio de monstres pustuleux, aux expressions faciales délirantes.

20-09-2017


 


Premier Acte
870, de Salaberry
Billetterie : 418-694-9656
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