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Les contes à passer le temps 2018
Du 14 au 30 décembre 2018, mardi au samedi 15h et ou 20h, horaire à préciser

Ils sont six à écrire ou à raconter Québec, des auteurs et des acteurs, des vieux et des jeunes, des gars et des filles, des timides et des téméraires. On leur a divisé Québec en cinq parts, comme un gâteau. Chacun d’eux a dévoré son quartier pour mieux le raconter. Ensemble, ils composent une fresque diversifiée et colorée, quelque chose qui, pour nous, ressemble à Québec. Mais Québec vue del’intérieur, dans son quotidien, sa petite histoire, ses petites histoires.

Que ce soit votre huitième ou votre première fois, venez vous réchauffer le coeur dans les voûtes de la Maison Chevalier pour les Contes à passer le temps… et vous servir dans notre irrésistible comptoir à desserts !


Texte Joëlle Bond, Jean-Michel Girouard, Sophie Grenier-Héroux, Isabelle Hubert, Marc-Antoine Marceau, Maxime Robin, Sophie Thibeault
Mise en scène Maxime Robin
Avec Frédérique Brunet, Israël Gamache, Linda Laplante, Valérie Laroche, Marc-Antoine Marceau, Jacques Leblanc, Sarah Villeneuve-Desjardins


Crédits supplémentaires et autres informations

Collaboration à la mise en scène Sophie Thibeault
Musique Frédéric Brunet
Direction de production Maxime Robin, Sophie Thibeault

Durée : environ 2h15

TARIFS

Prix du billet à l'unité - frais de service inclus

Prix courant : 28 $ 
30 ans et moins : 21 $  
60 ans et plus : 24 $  

Groupe (12 personnes et plus) :

18 $

Une production La Vierge Folle
Présenté en collaboration avec  Premier Acte  et Le Centre de valorisation du patrimoine vivant.


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Critique disponible
            
Critique

Les contes à passer le temps s’installent encore une fois à la Maison Chevalier du Vieux-Québec pour livrer aux amateur.e.s d’histoires peu banales une huitième édition à la hauteur de la réputation de l’événement. Car cette cuvée des Contes s’avère être l’une, sinon la meilleure des dernières années. Et à voir, en ce samedi après-midi, le public s’enfermer et remplir au maximum de sa capacité l’une des voûtes de la maison ancestrale, force est de constater que le charme opère toujours, et même plus que jamais.








Crédit photos : Cath Langlois Photographe

Inutile de changer une formule gagnante : ce sont donc six contes qui seront livrés pour vous, couvrant autant de quartiers de la ville de Québec. Cette année, comme l’explique bien Anne-Marie Olivier, marraine des Contes, dans le programme de la soirée, c’est la musique qui agit comme fil conducteur. Seront entonnés autant de grands succès de Noël (Carol of the Bells ou Feliz Navidad) que d’autres chansons marquantes de vedettes d’ici et d’ailleurs par tous les comédiens et comédiennes aux superbes voix – particulièrement Sarah Villeneuve-Desjardins et Valérie Laroche.

Jacques Leblanc a l’insigne honneur d’ouvrir et de clôturer la soirée, avec un récit dickensien signé Maxime Robin et Sophie Thibault. Monsieur Leblanc devient ainsi le descendant de Cornelius Van Horne, bâtisseur du Château Frontenac. Cet aïeul, à la tête dure et au cœur froid, à l’instar d’un certain Scrooge, sera visité par trois fantômes – et pas n’importe lesquels – lors d’une nuit froide et venteuse de décembre. Avec doigté et naturel, le vétéran comédien nous entraine, en l’espace de quelques secondes à peine, au cœur de ce récit tout aussi intime qu’historique, grâce à son immense talent de conteur. Et pour le plus grand plaisir de tous et toutes, il fera brièvement résonner son violon pour une finale des plus joyeuses.

On sort ainsi, encore une fois, enchantés par ces histoires parfois touchantes, parfois fantastiques ou abracadabrantes, mais toujours exceptionnelles.

Pour l'occasion, Israël Gamache arbore une sympathique moustache pour incarner son personnage d’Alain Laflamme, courtier en assurances, imaginé par Sophie Grenier-Héroux. Lors d’un « pitch » de vente, ce locataire de Limoilou nous entretiendra plutôt de sa vieille voisine, qui souffre de TAC (trouble d’accumulation compulsive), et qui se voit imposer un ménage d’urgence avant qu’un incendie se déclare dans l’appartement. Prêchant pour le bon voisinage, l’homme aidera la vieille dame à faire le tri, découvrant ainsi toute son histoire.

Sous la plume de Marc-Antoine Marceau, Nicole, la jolie commis au comptoir postal du Brunet de la rue St-Joseph, nous explique comment elle arrive depuis sept ans à éviter le party de Noël et la nourriture qui goûte trop le clou de girofle de sa tante. Son excuse : les voyages ! Son secret : des cartes postales falsifiées, faites avant la fermeture surprise de la boutique photo en face de la pharmacie. Sa rencontre avec Inès, l’une des employés des lieux, à l’accent anglophone chantant, la marquera à jamais, jusqu’à ne plus pouvoir écouter Bob Dylan, qui a bercé leur nuit ensemble, dans la boutique. Avec quelques clins d’œil voulus (ou non) à certains titres de Réjean Ducharme (de l’Hiver de force à Inès Pérée et Inat tendu), le texte de Marceau est superbement interprété par la jeune et crédible Sarah Villeneuve-Desjardins.

Le chien aboie, d’Isabelle Hubert, aborde avec humour les préjugés et le racisme, grâce au personnage « je-suis-pas-raciste-mais » de l’excellente Valérie Laroche. Invitée à passer le temps des Fêtes chez sa sœur de Beauport, elle loge en attendant chez sa nièce grano à l’os dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. La femme, à l’instar, elle aussi, d’un certain Scrooge, verra quelques fantômes lui indiquer le bon chemin, celui de l’ouverture et de la tolérance, lors de sa recherche de nourriture sur la rue St-Jean, alors que seuls les restaurants marocains et libanais sont ouverts.

Le conte de Joëlle Bond, peut-être le plus émouvant, quand on lit entre les lignes, met en scène une femme au foyer (Linda Laplante), mère de trois grands enfants trop occupés, qui s’occupe du spectacle de Noël d’une église du quartier Montcalm. S’inspirant de l’opéra rock Jesus Christ Superstar, elle veut marquer les esprits et faire grincer les dentiers. Mais qui, en fait, veut-elle impressionner ? Ne trouvant pas le réconfort chez les membres de sa famille, elle comprendra enfin l’expression fétiche de son père, « mauvaise fortune, bon cœur ».

Finalement, Antoine Marceau interprète le Kid, conducteur de souffleuse, qui, pour impressionner la belle serveuse de chez Jos Dion, appelée la Renarde, car « plus rousse que toute l’Irlande », tentera, avec son équipe de déneigeurs du quartier Saint-Sauveur, de coincer le père Noël pour lui soutirer son costume. Conte hilarant de Jean-Michel Girouard, L’amour au temps des souffleuses met en scène des personnages colorés sans jamais tomber dans le pathétisme. Une bouffée d’espoir pour ces célibataires qui croient ne pas être à la hauteur des êtres aimés dans le plus grand des secrets.

Au cœur de tous les contes de la veillée, tous livrés de magnifique manière par des interprètes qui interagissent brillamment avec les spectateurs, il y de l’espoir, de la lumière, et beaucoup, beaucoup d’humour. On sort ainsi, encore une fois, enchantés par ces histoires parfois touchantes, parfois fantastiques ou abracadabrantes, mais toujours exceptionnelles. Sincèrement, on ne saurait mieux terminer l’année que par ces Contes à passer le temps.

15-12-2018


 
Premier Acte / présenté à la Maison historique Chevalier, 50 rue du Marché-Champlain
870, de Salaberry
Billetterie : 418-694-9656
ou lepointdevente.com
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