Texte d'Annabel Soutar
Mise en scène de Sophie Vajda
Avec Brett Watson et Maude Laurendeau-Mondoux
Poursuivre ou ne pas poursuivre, là est la question pour les familles endeuillées ou blessées après l’effondrement du viaduc de la Concorde. L’argent est leur obstacle majeur, même après une tentative d’obtenir des fonds d’un des plus riche résident de Montréal. Pendant ce temps, l’horloge marque le décompte vers la date butoir de la décision, le point de non-retour.
Dans l’épisode final de Sexy béton, les acteur Brett et Maude mènent leur enquête jusqu’au sommet. Une entrevue avec nul autre qu’un ex-Premier ministre du Québec révèle que la vérité à propos de l’effondrement du viaduc est vraiment ailleurs, mais offrira t’elle un espoir de rédemption?
D’abord objet d’un atelier du 1er au 7 juin 2009, Sexy béton a depuis été méticuleusement remaniée. À présent, la pièce sera relatée en trois épisodes. Le premier, présenté en septembre résulte des représentations du mois de juin, et, en novembre 2009 et janvier 2010, les deux épisodes suivants amèneront le récit vers une conclusion palpitante.
Lundi le 11 janvier : 19 h 30
Mardi le 12 janvier: 19 h 30
Mercredi le 13 janvier : 19 h 30
Jeudi le 14 janvier : 19 h 30
Samedi le 16 janvier : 21 h 00
Dimanche le 17 janvier : 19 h 30
Dimanche le 17 janvier : 19 h 30
Mardi le 19 janvier : 19 h 30
Mercredi le 20 janvier : 19 h 30
Jeudi le 21 janvier : 19 h 30
Date Premières : les cinq premières représentations de chaque épisode
Régulier 22$ par épisode
Abonné 11$ par épisode
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Une production Porte Parole
The Leanor and Alvin Segal Theatre
At Centre Segal des Arts de la scène
5170 Cote St. Catherine Rd
Billetterie - Box Office: (514) 739-7944
par Mélanie Thibault
Le prix de la lutte
Anabel Soutar sait décidément écrire : la chute du viaduc de la Concorde est un événement réel qu’elle a su manier en dramatisant les faits sans les trahir. Vous avez raté le premier et le second épisode ? Vous assisterez au troisième et comprendrez chaque mot, chaque intention. C’est grâce en partie, au talent de cette jeune auteure, dont la compagnie est à suivre de très près. Plus que de transmettre l’actualité de l’événement, elle la retourne dans tous les sens tout en y conservant le cœur intact.
La première partie, en septembre 2009, exposait les faits entourant l’effondrement du viaduc à travers les témoignages des victimes. La deuxième pièce (novembre 2009) se concentrait sur les procédures judiciaires. Le troisième opus laisse les victimes devant un choix délicat : poursuivre ou non le procès, ce qui impliquerait, dans un cas favorable, temps et argent.
Les interprètes amènent sur scène émotion et humour. Le duo de comédiens Maude Laurendeau-Mondoux et Brett Watson, représentant les deux facettes de l’auteur vis-à-vis du problème, se chamaillent autant qu’ils s’aiment ; l’une tenant mordicus à défendre la cause des victimes, l’autre plus inquiet de pousser les poursuites plus avant. Elle, voudrait agir, mais aimerait que lui s’implique. Le spectateur semble tenu en haleine à chaque moment de l’intrigue. La participation de Pierre Collin à cette troisième partie donne du souffle au reste de la distribution, bien entouré de France Rolland, sensible, et d’Alex Ivanovici, l’esprit rieur. La maîtrise de la langue anglaise comme française est intacte.
Il est rare de s’enticher d’une pièce qui, en l’occurrence, parle de béton, mais le titre Sexy béton prend son sens car il arrive à donner goût au sujet… avec charisme. La première mise en scène de la comédienne Sophie Vajda va à l’essentiel dans un décor efficace qui œuvre par la matière : fil de laiton et béton visitent la fragilité d’une radiographie de colonne vertébrale endommagée.
Il était une fois une volonté de béton, trouvée dans l’âme d’une artiste frêle, prête à affronter un système offrant une protection fragile au citoyen. Une pétition est à paraître pour qu’une plaque soit érigée sur la nouvelle construction du viaduc, par dignité pour les victimes de la catastrophe. À suivre sur le site porteparole.org.