One man. 25 years. 100 of the most influential figures.
Part explosive performance, part riveting documentary, and part nostalgic trip, BOOM is a one-man tour de force that captures the defining moments of the baby-boom generation. Folding the past into the future with state-of-the-art multimedia, Gemini and Dora Award-winner Rick Miller guides us through 25 years of turbulent history, while portraying over a hundred of the world's most influential people. A mind-blowing experience for audiences of all generations!
Tickets starting at $50
SUNDAY @ THE SEGAL Pre-show chat: MARCH 20 AT 11:00 A.M.
MONDAY NIGHT TALKBACKS post-show conversation: MARCH 28 & APRIL 4
#SEGALBOOM
A Kdoons And Wyrd Production, Presented By Copa De Oro And The Segal Centre
Section vidéo
Dates antérieures (entre autres)
En tournée depuis 2013 - On tour since 2013
Après Bigger Than Jesus (Carrefour 2007) et Vendu, qui portait sur la surconsommation et le marketing (Carrefour 2012), Rick Miller, l’un des plus créatifs et talentueux hommes de théâtre canadien, s’amène à la Caserne Dalhousie pour présenter, en primeur, la version française de Boom, son troisième spectacle solo.
Boom est une véritable machine à voyager dans le temps. En racontant la jeunesse de son père, en Autriche, et son immigration à Montréal dans les années 60, celle de sa mère ontarienne, une Canadienne rurale typique puis hippie, et de son premier amant, un Américain noir exilé au Canada pour éviter la conscription de la guerre du Vietnam (trois personnages inspirés de six personne de son entourage), Miller aborde la grande histoire, celle des baby-boomers entre 1945 et 1969. D’Hiroshima à la course vers la lune, de Perry Como à Steppenwolf, de la création des banlieues aux soulèvements populaires en passant par les guerres, les nombreux assassinats et l’avènement de l’automobile et de la communication de masse, la pièce navigue entre présentation documentaire animée et performances musicales solides. Miller se fait l’interprète de plusieurs acteurs de cette époque charnière : il chante les hits de Buddy Holly, Jerry Lee Lewis, Elvis Presley, Nat King Cole, Don McLean, Janis Joplin et The Who – la trame sonore est la pierre d’assise du spectacle ; absolument magique, elle compte pas moins de vingt-cinq chansons légendaires –, joue les lecteurs de nouvelles, dont Walter Cronkite lors de l’annonce du décès de JFK, double les politiciens, les personnalités marquantes et même les dessins animés – il fait un bluffant Bugs Bunny dans un extrait du célèbre court métrage The Rabbit of Seville – et les nombreuses publicités télévisées de l’époque, qui ravissent et font rigoler le public.
Pour réellement s’immiscer dans l’histoire et incarner tous les personnages, l’acteur prend place dans un immense cylindre qui s’éleve au centre d’un plateau circulaire ; une scénographie simple, mais ingénieuse. Les images animées et statiques (conception de David Leclerc), dont certaines prises en direct sur scène, sont projetées sur toute la surface, créant un effet de présentation en 3 dimensions. Les projections et les animations sont souvent saisissantes, malgré le manque de clarté de certaines photos, et appuient avec beaucoup de pertinence plusieurs moments plus didactiques de la représentation, par des cartes du monde ou des images d’archives d’événements cruciaux de l’histoire. Quelques détournements de chansons, dont un Surfin’ USA des Beach Boys aux paroles évoquant les jeunes Américains qui se cachent la tête dans le sable pour ne pas voir la réalité de la guerre du Vietnam en face, sont simplement savoureux.
La représentation, sans temps mort et toujours captivante, autant dans le propos que dans la forme, s’avère être tout un défi pour l’interprète, qui joue près d’une centaine de personnages en 100 minutes. Il le relève haut la main, et ce, sans prétention. La construction dramatique se veut tout de même douce, sans réelle explosion ou tension inutile : Miller raconte la vie de ses trois protagonistes avec beaucoup de tendresse et d’humour, contextualisant autour d'eux, ou grâce à eux, toute une époque. Les liens entre les événements, qui défilent au rythme des années, se font avec un naturel extraordinaire ; tout coule sans interruption. Si le spectacle a d’abord été monté en anglais, Miller réussit à greffer quelques éléments bien québécois, dont l’émeute au Forum de Montréal, les Belles-Sœurs, l’Ostidshow et les débuts du sentiment indépendantiste. Durant la discussion avec le public après la première, il avoue accorder une grande importance à ces ajouts, interrogeant les spectateurs à ce propos, se demandant s’il y avait assez d’éléments québécois. L’homme de théâtre se montre ainsi friand de commentaires et d’histoires, et se veut sensible à la réalité et à la culture de ses spectateurs ; une curiosité et une attention qui sont tout à son honneur.
Par contre, le cloisonnement de l’acteur dans la boîte cylindrique, la petitesse de la salle – alors qu’il présente habituellement le spectacle devant 600 ou 800 personnes – et sa voix parfois fatiguée, voire éteinte à certains moments lors de la première, n’ont pas aidé à dynamiser la représentation, à faire sentir toute l’effervescence de l’époque ; mais comment lui en vouloir?
Par l’intime, Rick Miller a voulu raconter l’universel, ou est-ce le contraire? Quoi qu’il en soit, Boom se veut un voyage fascinant, foisonnant et fort divertissant dans une période tumultueuse qui, selon le souhait le plus cher du créateur, déclenchera assurément des discussions intergénérationnelles au sein du public.