Hey Girl!
8 juin (20h) - 9 juin (16h)
Lieu : Grand Théâtre de Québec
salle Octave-Crémazie (sièges réservés)
De Romeo Castellucci
[Italie]
La scène est embrumée, une musique lente enveloppe le spectateur. Sur une table, une substance gélatineuse s’écoule doucement. Puis, comme dans une mue, émerge peu à peu le corps nu d’une jeune femme. Des épreuves attendent celle qui vient de naître. Elle devra se cuirasser, s’inventer une armure. Mi-Jeanne d’Arc, mi-Juliette, elle sera tiraillée entre l’envie de lutter pour sa liberté et l’impuissance qui la condamne à attendre d’être sauvée. Comment peut-elle se libérer des canevas imposés par l’histoire et la culture? Comment peut-elle trouver des gestes qui lui soient propres ?
Tous les gestes ont quelque chose de mécanique, de vide, d’absurde à force d’être répétés. Et pourtant, la mise en scène de Romeo Castellucci démontre qu’ils nous parlent encore, même lorsqu’ils sont privés de contexte. Tissé d’images d’une force fascinante et terrifiante, Hey girl! explore le corps et la sensibilité féminine, évoquant du même coup l’esclavage, la violence, l’asservissement dont les femmes ont été et sont encore trop souvent victimes. Acclamée tant à Turin qu’à Budapest, à Paris et à Rotterdam, Hey girl! se tient aux limites du théâtre, de l’art plastique et de l’expérience intérieure. Là où l’image frappe le plus fort. Là où l’image atteint directement le cœur.
Comédien, metteur en scène, auteur et artiste visuel, Romeo Castellucci est venu au théâtre par l’art plastique. Les spectacles de la Socìetas Raffaello Sanzio, qu’il a fondée en 1981 avec sa sœur Claudia, sont donc d’abord des expériences visuelles. Leur force brute a été applaudie dans les plus grands festivals du monde et soulignée par de nombreux prix, dont le Masque de la meilleure production étrangère pour Orestea, présentée au Festival des Amériques en 1997.
Crédit photos : Steirischerherbst/Manninger
De Romeo Castellucci
Socìetas Raffaello Sanzio
Avec Silvia Costa, Sonia Beltran Napoles et 40 figurants
Musique originale Scott Gibbons
Statique et dynamique Stephan Duve
Éclairages Giacomo Gorini
Réalisation sculptures de scène Plastikart, Istvan Zimmermann
Production - Odéon Théâtre de l'Europe avec Festival d'Automne/Paris - steirischer herbst/Graz - Le-Maillon Théâtre/Strasbourg - de Singel /Antwerpen - Productiehuis Rotterdam (Rotterdamse Schouwburg) - Cankarjev dom Ljubljana - Trafò House of Contemporary Arts/Budapest – Socìetas Raffaello Sanzio
En collaboration avec le Grand Théâtre de Québec et le Festival TransAmériques
par Magali Paquin
Exit le prêt-à-avaler des messages et des significations; «Hey girl!» est au contraire une pièce que le spectateur doit s’approprier. Bien qu’ayant un fil conducteur défini, cette production de l’Italien Romeo Castellucci évoque plutôt qu’elle n’affirme, expose sans expliquer. Avec cette expérience hybride entre théâtre et performance, l’événement Théâtres d’Ailleurs propose un spectacle inaccoutumé, qui risque toutefois de ne pas faire l’unanimité.
Par de multiples tableaux s’arrimant autour de la femme, sont évoqués la violence et les drames subis par elles par-delà les lieux et le temps. Sombre et tragique est la destinée féminine ici tracée; femmes violentées, femmes victimes, femmes esclaves, femmes en pleurs, femmes dont la nudité accentue la vulnérabilité. Entre les lignes de ce grave portrait se dessine pourtant une force tranquille, l’acharnement de vivre. Mais qu’on oublie la sérénité, le dynamisme ou la confiance en soi, la femme représentée l’est uniquement sous l’angle de la victimisation, un choix qui n’est d’ailleurs pas sans conséquences sur l’image qu’on en projette. Le sexe faible, dit-on?... Cette expression prend malheureusement ici tout son sens.
Si les scènes se succèdent sans lien apparent et si leur signification demeure souvent abstraite, une profonde émotion, elle, s’impose. Aux murmures et aux sanglots des actrices (Silvia Costa, Sonia Beltran Napoles) s’oppose la brutalité des hommes. Quarante figurants masculins, tous âges et tous gabarits confondus, s’acharnent à grands coups sur la femme. Et celle-ci de bredouiller des excuses, en se frayant ensuite un chemin parmi eux. Certes, certaines scènes sont intenses. Dans un espace relativement dépouillé, objets et matières se combinent à l’humain pour susciter de puissantes images, souvent marquées d’une symbolique plus ou moins évidente. Cette substance visqueuse est peut-être la source originelle de la vie, ce parfum est appliqué comme si l’on tranchait la gorge, ce L et ce R tonitruants évoquent un tiraillement idéologique. Tissu roussi, verre brisé, têtes enflées, épée ardente, tambour battant… En définitive, le spectateur est lui-même acteur, contraint qu’il est d’appliquer sa propre lecture aux scènes qui se déroulent sous ses yeux. Cependant, à en juger les applaudissements modérés du public, « Hey girl! » en a laissé plusieurs interloqués.
À mi-chemin entre l’expérience visuelle et le théâtre, «Hey girl!» est une dénonciation soutenue et implacable des préjudices subis par les femmes. Il s’agit aussi d’un hommage à leur force, bien que l’accent soit mis sur leur vulnérabilité. Malgré ses images choc qui peuvent marquer les esprits, la réussite de cette pièce est incertaine; le périple intérieur illustré sur les planches demeure somme toute peu accessible au public dans son abstraction, et relativement stéréotypé dans sa représentation.
10-06-2007
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Mnemopark
Theater Basel (Bâle) – Rimini Protokoll (Berlin)
Conception et mise en scène : Stefan Kaegi
Théâtre La Bordée, sièges réservés, 31 mai, 1er et 2 juin 2007 |
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Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent
Attitude Locomotive (Montréal)
Idée originale : Loui Mauffette
Direction artistique Loui Mauffette, avec la complicité essentielle de Francis Ducharme
Théâtre Périscope (admission générale), 2 et 3 juin 2007 |
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Bigger than Jesus
WYRD Productions et Necessary Angel Theatre Company (Toronto)
Conception et texte Rick Miller et Daniel Brooks
Caserne Dalhousie (admission générale), 9 et 10 juin 2007 |
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Le Journal
(France)
Texte Jules Renard
Montage et mise en scène Jean-Louis Trintignant
Palais Montcalm,
salle Raoul-Jobin (sièges réservés) 18-19 septembre 2007 |
Pour tout autre activité ou informations, veuillez consulter le site officiel au www.carrefourtheatre.qc.ca
*Un grand merci aux gens du Carrefour international
de théâtre de Québec; toutes les images est les informations ont été fournies par eux ou prises sur leur site
officiel.