Daniel Léveillé a marqué les scènes du monde avec l’intransigeance de partitions chorégraphiques impossibles. Il a laissé poindre une improbable douceur dans Solitudes solo (FTA, 2014). Le revoilà avec Solitudes duo, une œuvre étonnamment romantique, sensuelle, piquée d’une pointe d’humour.
Gros plans sur le couple. Masculins, féminins, mixtes, les duos se succèdent. Identités à fondre ou à défendre dans la blancheur immaculée d’un espace limité. Liberté à trouver dans la contrainte de la relation. Les hanches roulent, les cuisses s’enroulent. Les corps se lovent, s’envolent dans d’acrobatiques et tendres portés, s’effondrent sous le poids du mépris. Les semblables se rencontrent en miroir. La nature du lien se lit dans les regards, les tensions de la chair, la qualité du contact. Pudeur, passion, indifférence, affection et gourmandise s’expriment au son de clavecins et violons baroques et de la pop-rock des années 1970. Force, grâce et émotion se conjuguent dans l’exploit technique d’une danse exigeante, pour notre plus grand bonheur.
Expressivité de l’abstraction
Daniel Léveillé signe sa première chorégraphie en 1977 au sein du Groupe Nouvelle Aire où il a été formé. Il reçoit des commandes de compagnies de danse et de théâtre avant de fonder Daniel Léveillé Danse en 1991, tout en enseignant la composition et la chorégraphie à l’UQAM (1988-2012). Il débute avec des œuvres crues comme Voyeurisme ou Écris-moi n’importe quoi. Marginalité, passion, sexualité et théâtralité expressionniste sont alors au cœur de son travail. À partir de 1989, il se recentre sur le corps, explorant des façons de faire surgir l’émotion par le mouvement dans la série Les traces. Faite de minimalisme, de phrases courtes et de répétitions, son écriture hachurée déploie son plein potentiel en 2001 dans Amour, acide et noix qui le place dès lors sur la carte du paysage chorégraphique international. Dans ce premier volet de la trilogie Anatomie de l’imperfection, il met ses danseurs au défi de la nudité et de partitions chorégraphiques impossibles, tout comme dans La pudeur des icebergs et Crépuscule des océans (FTA, 2007). Objectif : révéler la beauté de l’être dans son imperfection. Avec Solitudes solo, programmée au Festival et Prix du CALQ de la Meilleure œuvre chorégraphique 2012-2013, il revient au costume et apporte plus de fluidité à sa gestuelle qui se teinte d'un certain lyrisme. Ce nouveau cycle se poursuit avec Solitudes duo.
Section vidéo
Lumières Marc Parent
Musique Johann Sebastian Bach
Costumes Geneviève Lizotte
Direction des répétitions Sophie Corriveau
Photo Denis Farlay
Rédaction Fabienne Cabado
Création à l'Agora de la danse, Montréal, le 26 mai 2015
Durée : 1h
Tarif régulier : 45$
30 ans et moins :
38$
65 ans et plus : 42$
Taxes et frais de services inclus
En parallèle
Rencontre avec les artistes en salle après la représentation du 27 mai
Coproduction Festival TransAmériques + Fonds de création CanDanse (Toronto) + Kinosaki International Arts Centre + Theater im Pumpenhaus (Münster) + Centre chorégraphique national Rillieux-la-Pape - direction Yuval Pick + Agora de la danse + Brian Webb Dance (Edmonton) + Centre national des Arts du Canada (Ottawa) + Atelier de Paris-Carolyn Carlson + Studio Bizz
Agora de la danse
840, rue Cherrier
Billetterie : FTA - 514-844-3822 / 1-866-984-3822
Quartier général FTA : 300, boul. de Maisonneuve Est