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Festival TransAmériques - 3 et 4 juin 2016, 20h

Jamais assez

Danse
Un spectacle de L’Expérience Harmaat
Chorégraphie Fabrice Lambert
Assistance à la chorégraphie Hanna Hedman
Interprétation Aina Alegre, Jérôme Andrieu, Mathieu Burner, Lorenzo De Angelis, Vincent Delétang, Corinne Garcia, Julie Guibert, Hanna Hedman, Yannick Hugron, Jung-Ae Kim

Fait réel : en Finlande, un invraisemblable site d’enfouissement de déchets nucléaires sera scellé pour 100 000 ans. Cette durée inconcevable, le chorégraphe français Fabrice Lambert en donne la mesure avec une fabuleuse machine à accélérer le temps. Exaltant l’instinct de vie dans une magistrale danse du feu, il conjure la peur et pose le présent comme seule voie d’avenir.

Un magma cellulaire grouille sur le sol luminescent. Des ombres sur fond ocre font surgir les traces d’un très lointain futur. Et dans l’espace irradié, 10 interprètes bouillonnent de désir et de vitalité. Cérémonie galvanisante d’une communauté armée d’espoir face au danger. Comme un soleil lancé à vive allure autour de la planète, les éclairages font défiler le temps autour des corps. L’effet est saisissant, renforcé par les tensions entre vitesse et suspension, entre silence et sons assourdissants. Spectaculaires images d’un mythe contemporain où l’humain devient maître absolu de son destin. Une écriture délicieusement raffinée, une œuvre éblouissante.

Fabrice Lambert (Paris)

Soliste charismatique et chorégraphe branché sur les sciences physiques, humaines et sociales, le Français Fabrice Lambert se distingue par des œuvres où danse et environnements plastique et sonore sont imbriqués dans un tout signifiant.

Et si sa compagnie tire son nom d’un vocable qui veut dire « nuancier de gris » en finnois, c’est que les notions de contraste, de différence et de perception — du corps, de l’espace, du temps, des frontières… — sont au cœur de son travail. L’Expérience Harmaat, qu’il a cofondée en 1996 avec Juha-Pekka Marsalo et qu’il dirige en solo depuis 2000, est une plateforme où danseurs, plasticiens et vidéastes viennent remettre en question la notion de mouvement et explorer comment divers types de phénomènes peuvent s’incarner dans la danse : la perception du corps et son détournement par l’image dans No body, never mind et TOPO, l’accident intégral dans Im-posture, la mémoire et le devenir dans D’Eux, l’infini dans Gravité (présentée à l’Agora en 2009 avec Abstraction), l’autonomie et la mise en réseau dans Nervures ou le rapport au temps et le danger nucléaire avec Jamais assez. Dans cette dernière, œuvre créée au terme d’une résidence de trois ans au Centre national de la danse de Pantin, le dialogue entre danse et lumière qu’il développe depuis plusieurs années avec Philippe Gladieux s’élève au rang de très grand art.

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