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Coups de théâtre 2018
Opéra opaque
Théâtre / marionnette
Spectacle sans paroles / 8 ans et +
25 mai 2018, 10h, 26 mai, 13h, 27 mai, 13h

Madame Silva est une ancienne diva d’opérette dont les origines se perdent dans la nuit des temps… On raconte qu’elle vient d’un petit village de Sibérie et qu’elle habite un château perdu en Bretagne. Mais certains évoquent sa présence dans les sombres forêts norvégiennes et d’autres s’aventurent même à dire qu’elle viendrait de ces contrées innommables, ces terres « de l’autre côté ». Cependant, toutes ces rumeurs colportées à tout vent ont ceci en commun : Madame Silva donne vraiment des frissons dans le dos !

Bienvenue dans le cabaret macabre de Madame Silva : du fantastique et de l’humour délicieusement noir. Opéra Opaque est un spectacle visuel terriblement drôle qui emmène le spectateur dans une variation comique autour du thème des peurs.


Mise en scène Yngvild Aspeli
Jeu et manipulation Pierre Tual et Polina Borisova


Crédits supplémentaires et autres informations

Musique Guro Skumsnes Moe
Marionnettes Polina Borisova, Priscille DuManoir et Yngvild Aspeli
Scénographie Gunhild Mathea Olaussen
Costumes Sylvia Denais
Lumière David Farin
Photo Claire Leroux

Durée 40 minutes

BILLETS
MOINS DE 18 ANS + 65 ANS ET PLUS + ÉTUDIANTS
(Une pièce d’identité pourrait être exigée sur les lieux de la représentation.)
17 $
(incluant les taxes et frais de service)

ADULTES
22 $
(incluant les taxes et frais de service)
Achat en ligne
Une heure avant chaque représentation, il sera possible d’acheter des billets à la table du Festival.
Achats en argent comptant seulement.
Billets mis en vente selon la disponibilité des sièges.
514 499-2929
info@coupsdetheatre.com
Notez que les billets ne sont ni échangeables ni remboursables.

Plexus polaire
Production déléguée Compagnie Philippe Genty
Coproductions – Teater Innlandet (NO) et MCNN – Centre de création et de production, en collaboration avec Turnéorganisasjon for Hedmark (NO)


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Critique disponible
            
Critique

Après la présentation d’univers allégoriques (Romanzo d’infanzia), burlesques (Les Trois Petits Vieux qui ne voulaient pas mourir) et philosophiques-ludiques (Iris tient salon), les Coups de Théâtre misent cette fois-ci sur un monde absurde et macabre avec Opéra Opaque. Pour cette production audacieuse de la compagnie Plexus Polaire (France et Norvège), il demeure impossible pour la critique (et aussi probablement pour le public) de rester de glace ou insensible devant autant de fantaisie.


Crédit photo : Kristin Bengtson Hagen


Crédit photo : C.Leroux

Au moment d’entrer au Studio multimédia du Conservatoire, l’auditoire voit déjà en place deux interprètes (Charlotte Dubéry et Viktor Lukawski) qui se chuchotent des secrets et qui semblent se chicaner amicalement. Élégamment vêtus (à l’exception de leurs gants troués), elle en noir et lui plutôt dans des tons de beige, les deux protagonistes auraient trouvé leur place sans problème dans la haute société des séries télévisées d’époque comme Dowtown Abbey. Après la fermeture des lumières, le duo nous souhaite la bienvenue en anglais et en français (quelques autres phrases seront prononcées tout au long de la représentation dans les deux langues). Il se place de chaque côté d’une scène aux longs rideaux, qui se trouve installée au centre du plateau (deux autres de plus petites tailles s’ajouteront en cours de route). Leurs jambes légèrement pliées et leurs bras tendus se préparent à souligner l’arrivée d’une personnalité d’envergure, qui par un effet comique, ne vient pas. Quand celle-ci ose se montrer, nous rencontrons une vieille dame à la chevelure foncée en fauteuil roulant et aux verres fumés. Il s’agit de Madame Silva, une ancienne diva d’opérette « dont les origines se perdent dans la nuit des temps », pour reprendre les mots de la présentation.

Par son traitement astucieux, la production de 40 minutes permet aux jeunes spectatrices et spectateurs de confronter leurs angoisses et leurs peurs, réelles ou imaginaires. Pour les deux artistes comédiens et manipulateurs, cette Madame Silva leur donne bien du fil à tordre ; par exemple, lorsqu’elle exige qu’on la débarrasse ou lui redonne immédiatement ses lunettes, ou encore lorsqu’elle réclame un slow avec Viktor (en plus de lui poser sans son accord une main « baladeuse » sur son postérieur). Comme une vampire, cette créature mord même les bras de ses « victimes ». Pourtant, malgré ses méfaits, elle nous séduit par sa personnalité coriace et intrépide. Par ailleurs, ses deux « cobayes » réussissent à donner une véritable personnalité à la marionnette, un exercice accentué par des gestes d’une grande précision et par des intonations de voix assez irrésistibles.   

Un autre personnage, aussi attachant que rebelle, suscite lui aussi un intérêt marqué : un chat au pelage gris et aux yeux lumineux et pénétrants qui s’agrippe à la manière d’un koala autour des bras de l’actrice. Lorsque celle-ci s’avance dans l’auditoire avec cet animal farouche, les réactions enthousiastes et les mains levées ne se font pas attendre.

Soulignons le travail magnifique aux jeux d’ombres avec, notamment, parmi les illustrations, un garçon à la bouche grande ouverte qui cherche à fuir, et deux reproductions miniatures des deux interprètes. Un peu plus tard, une séquence nous montre les deux artistes en train d’exercer leur travail avec les lumières, brisant avec une touche parodique les effets d’illusions et de magie recherchés dans ce type de spectacle. La conception sonore s’avère brillante et éclectique, passant de bruits doux de xylophone à des atmosphères d’angoisses dignes d’un film d’horreur.

Si Opéra Opaque cherche à nous titiller sur nos frayeurs, son exécution scénique prodigieuse nous enchante plutôt avec ses moments de drôleries et d’inventivité.    

27-05-2018
 

Studio multimédia du Conservatoire
4750 Avenue Henri-Julien