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15 et 16 octobre 2015, 20h
Ubu sur la tableUbu sur la table
D'après Ubu Roi d'Alfred Jarry
Adaptation, mise en scène et manipulation : Olivier Ducas et Francis Monty

Une armée de baguettes de pain se dresse devant une autre, les bombes de tomates éclatent, le batteur à oeufs survole les troupes en déroute, du sang de mélasse pisse sur les soldats- fourchettes marchant sur le Père Ubu. Le sort de la Pologne se joue sur une petite table où, faisant flèche de tout bois, les deux acteurs-marionnettistes offrent, en multipliant les commentaires à l’assistance, un deuxième niveau de lecture qui s’adresse à l’intelligence du spectateur autant qu’à son imagination. 

La qualité de cette adaptation d'Ubu roi a maintes fois été saluée et a connu de multiples incarnations au fil du temps et des pays qu’il a traversé, de la brasserie Laurier où il fut créé jusqu’au festival international des théâtres de marionnettes de Omsk en Sibérie cette année: Ubu sur la table, Ubu on the Table, Ubu sobre la mesa, Ubu sourd la table...

Les membres de la Pire Espèce ont fait le tour du monde aller-retour et puis encore aller-retour quelques fois avec cette grande fresque bouffonne de théâtre d’objets déployée sur l’ampleur d’une simple petite table. 

Ils vous convient à la 750e représentation (environ) en décrétant tous les vendredis du mois d’octobre soirs de fête !
Vive Ubu! Vive les 15 ans de création du Théâtre de la Pire Espèce ! Boustifaille, spectacle, babyfoot, olé !


Conception d'éclairages : Jonas Veroff Bouchard
Photo : Djeyo

Environ une heure sans entracte. les artistes passent le chapeau à la fin de la représentation

Une production du Théâtre de la Pire Espèce


Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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Dates antérieures

Plusieurs endroits depuis la création, dont La Licorne, le bar chez Baptiste, Théâtre d'Aujourd'hui, la Maison Théâtre (2004), Aux Écuries (2009)...
4 et 11 octobre, 1er novembre 2013, 20h, 18 et 25 octobre 2013, 21h30 + suppl. 8 novembre 2013, 20h30 - Aux Écuries

 
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Critique

critique publiée en 2009


Crédit photo : Djeyo

Le public était invité, du 25 mars au 2 avril 2009, aux Écuries, pour le 10e anniversaire (en retard) de la création de la maintenant légendaire pièce Ubu sur la table. Franchement, comment dire non ? Comment répondre logiquement ou émotionnellement par la négative à ce petit bijou du théâtre de manipulation d'objets que les Monty, Ducas, Gosselin, Mauduit et compagnie ont trainé partout à travers le monde, en français, en espagnol, en mexicain (un exploit) et en langage des signes pour les personnes sourdes?

Adaptation libre et libertine du fameux Ubu roi d'Alfred Jarry, précurseur du théâtre absurde, Ubu sur la table regorge littéralement de créativité, d'imagination et de folie. Après 11 ans maintenant, rien n'a changé. Que l'on voie cette pièce pour la première ou la septième fois (mon cas, j'avoue), Ubu sur la table reste aussi drôle qu’à ses débuts. Mieux encore, elle suscite toujours l'intérêt et la fascination. On se dit, en sortant de la salle : mais comment font-ils pour réussir à nous amuser et nous émerveiller avec une bouteille remplie d'un liquide douteux (Ubu), une lavette (Mère Ubu), un marteau (Bordure), des théières (la famille royale) ou un bilboquet (l'espion)? Là réside toute la magie de ce théâtre minimaliste, où le plaisir de donner vie à des artefacts et de les faire parler prend un sens inégalé. Car on ne voit plus la bouteille, mais plutôt un soldat gros et farfelu, aux flatulences nucléaires; on ne voit plus un marteau, mais un noble assassin, grand, sec et impitoyable. Certaines scènes sont mémorables : l'assassinat au ralenti de la famille royale, dont Shakespeare jouirait, ou ce tango entre la Mère Ubu et le lieutenant Bordure. Ou encore, cette guerre de boustifaille (pain, raisins, tomates) entre les rebellés et Ubu, des armées représentés par… une panoplie d'ustensiles de cuisine.

Pour cette célébration, nous avons eu droit au duo original, soit Francis Monty et Olivier Ducas, qui était en grande forme. Le spectacle a débuté sur les chapeaux de roue, mais a heureusement pris un rythme plus maîtrisé par la suite. Les deux comédiens sont totalement à l'écoute l'un de l'autre, le premier s'amusant aux dépens de son partenaire, et vice versa. Le plaisir qu'ils ont encore à jouer ensemble ce Ubu singulier se propage et contamine le public pourtant déjà conquis.

Le succès et la renommée d'Ubu sur la table ne sont plus à faire. On annonce déjà une supplémentaire dans l'espace café du Théâtre Aux Écuries. Profitez-en...

autres critiques disponibles
[ici] de David Lefebvre (Maison Théâtre)
[ici] de David Lefebvre (400e, 2006)
[ici] de David Lefebvre (Ubu sourd la table)

28-03-2009