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28 et 29 mars 2016, 20h
La Trilogie du Futur (détails plus bas) 31 mars 2016 et 7 avril 19h, 1er et 8 avril 2016, 16h
L'assassinat du Président
Texte Olivier Morin et Guillaume Tremblay
Mise en scène Olivier Morin
Avec Catherine Le Gresley, Olivier Morin, Guillaume Tremblay, Navet Confit

Québec, 2022. La province est plongée dans la peur et la répression. Un référendum est tenu annuellement dans le seul but d’humilier les derniers tenant de la souveraineté. Gilles Duceppe, retraité depuis quelques années en Suisse, a une révélation au cours d’une entrevue. Il réalise qu’il marmonne un peu, beaucoup, énormément. Il revient au Québec, suit des cours de diction chez Serge Postigo puis devient dirigeant du camp du OUI en vue du 9e référendum. Il fait campagne en motoneige sur tout le territoire du Québec. Mais des menaces de mort assombrissent sa campagne… Méfiez-vous des souffleuses…

L’Assassinat du Président se déroule au Québec en 2022. Les citoyens sont craintifs, méfiants et mentalement fatigués. La pièce est un appel à la confrontation de nos peurs identitaires ainsi qu’une réflexion sur l’affranchissement par rapport aux guerres invisibles qui divisent le Québec : une souffleuse qui passe dans l’hiver de nos complexes. Le spectacle est présenté sous la forme d’un radio-théâtre des années 50, avec des micros et des objets sonores manipulés en direct.


Direction musicale Navet Confit
Éclairages Marie-Aube St-Amant Duplessis
Photo Toma Iczkovits

Plein tarif : 27 $
30 ans et moins, membre de la Fadoq, détenteur d’une carte Accès Montréal : 24 $
65 ans et plus : 24 $
Travailleur culturel, membre de la RAIQ, la FADOQ ou l’AQAD: 22 $
Étudiant : 21 $
Groupe (15 personnes et plus) : 19 $
12 ans et moins : 17 $

Les vendredis soir de représentation, tu dis ton prix!

TRILOGIE DU FUTUR

Cette trilogie réunit les trois épopées fondatrices du Futur du Québec. L’action de cette fresque historique se situe partout sur le territoire québécois entre 2021 et 2045. Elle se décline en trois pièces.

D’abord, L’Assassinat du président (2012), un théâtre-radio avec effets sonores, comme il s’en faisait dans les années 1950; on y voit comment Gilles Duceppe, de retour au Québec après un long exil, fait accéder le Québec à la souveraineté en 2021 malgré de terribles menaces d’attentat à la souffleuse. Vient ensuite Épopée Nord (2015), une purge folklorique en forme de soirée canadienne où l’on assiste à l’étonnante vengeance amérindienne de 2035. Le tout se conclut par Clotaire Rapaille : l’Opéra Rock (2011), la touchante histoire de rédemption de Clotaire Rapaille, gourou du marketing international qui vient déterminer le «code culturel» du Québec.

31 mars : 19h
1er avril : 16h
7 avril : 19h
8 avril : 16h

Préventes : 60 $
Plein tarif : 70 $ 

Une production du Théâtre du Futur


Section vidéo


Aux Écuries
7285, rue Chabot
Billetterie : 514 328-7437

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Dates antérieures

Du 3 au 23 septembre 2013 - Théâtre d'Aujourd'hui

 
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Critique

critique publiée en 2013


Crédit photo : Dominique Bernier

Sous l’appellation du Théâtre du Futur, les vaillants comédiens Guillaume Tremblay et Olivier Morin, accompagnés du multi-instrumentiste Navet Confit, ceux-là mêmes qui nous avaient offert Clotaire Rapaille, l’opéra rock, nous prouvent encore une fois l’inépuisable étendue de leur imagination collective avec leur plus récent spectacle L’assassinat du président, un radio-théâtre satirique en live action, scandaleusement hilarant et cinglant.

Depuis la quasi-disparition du Bloc québécois, c’est la débandade au Québec. Le PQ disparait, Stéphane Gendron devient premier ministre du Canada et François Legault s’empare des rênes de la province. Pour empêcher la chicane identitaire, il impose au peuple un référendum qui a lieu chaque année et qui voit toujours l’option du « peut-être » remporter les suffrages. 2022 : Gilles Duceppe, qui s’est exilé en Suisse, retrouve la flamme de l’indépendance alors qu’il est interviewé par une journaliste de Radio-Canada. Est-il trop tard pour réaliser un rêve? Il revient au pays avec sa femme et son chien (laid, très laid) Cacahuète, suit des cours de diction chez Serge Postigo et s’associe à Biz, député à l’Assemblée nationale. Moins de dix jours avant le prochain référendum… pourront-ils accomplir l’impossible? Et Pauline Marois qui rôde autour de Gilles, tentant de l’avertir des nombreux dangers qui le guettent et de prendre, en suppliant, sa place en tant que sauveur de la nation.

Disjoncté, audacieux, renversant, L’assassinat du président est une pièce d’anticipation, de type narration active, aux nombreux rebondissements, mâtinée de moments absurdes et délinquants.  Les Tremblay, Morin et Confit tirent partout et touchent toujours la cible ; la pièce pose un regard corrodant, corrosif, acéré et critique, mais toujours teinté d’un humour irrésistible, sur notre société actuelle et sur ses acteurs, qu’ils soient du domaine politique, artistique ou médiatique. Du TNM au Prospero que l’on gouaille, de la juge Goldwater à Roy Dupuis – qui occupe un grand rôle dans l’histoire –,  de Joyce Napier à Herbie Moreau, de Jean Charest – il faut voir ce qu’il est devenu – aux animateurs de stations de radio, rien ni personne n’est épargné. Les références sont légion ; l’équipe a même récupéré la une d’un quotidien gratuit du matin de la première en l’incluant de façon naturelle au spectacle. Chapeau ! Épaulés sur scène par les excellents Mathieu Quesnel et Catherine Le Gresley, les comédiens s’amusent follement au travers des imitations très caricaturales, sans prétention, mais étonnamment réussies. La scéno, à mi-chemin entre un salon / cuisine et un décor kitsch de talk-show de télé communautaire, avec micros sur pied et plante verte en plastique, offre aux comédiens les accessoires nécessaires pour créer allègrement, en direct, tous les bruitages et les effets sonores que l’histoire demande.

Surprenante et encore plus absurde que la première partie, la seconde moitié, rappelant un livre très célèbre de Pierre Boulle, se concentre sur un tout autre personnage et crée un parallèle plus ou moins philosophique avec la question identitaire et du langage au coeur du spectacle. Malgré tout, on s’interroge sur la pertinence de cette partie, après une (fausse) finale des plus satisfaisantes du récit sur Gilles Duceppe.

Dès sa création, L’assassinat du président se faisait remarquer, remportant le Prix Coup de Coeur des Médias lors du Zoofest de 2012, une récompense certainement méritée. La troupe entame donc avec panache une résidence de deux ans au Théâtre d’Aujourd’hui qui lui permettra d’explorer à fond les méandres de sa créativité excessive, ce qui provoquera assurément des rendez-vous artistiques fort prometteurs et jubilatoires.

05-09-2013