Tout commence en 2035 dans la prospère République du Québec, un modèle mondial d’autodétermination économique. On vient tout juste d’enterrer le cercueil vide de Fred Pellerin, disparu depuis 10 ans pendant une tournée dans le Nord. Tout le monde pensait qu’il était décédé jusqu’à ce qu’il ressuscite d’entre les morts à l’émission de Denis Lévesque. Il est complètement métamorphosé, sauvage et ténébreux. Il livre un message de la part des Premières Nations : «Soyez prêts», puis il se lance du haut du pont Jacques-Cartier, live. Au recensement, le nombre d’autochtones grimpe de 2500 %. C’est miraculeux. Inquiétant. La vengeance est douce au cœur de l’Indien.
Direction musicale Navet Confit
Costumes Elen Ewing
Décor Alexandre Paquet
Éclairages Marie-Aube St-Amant Duplessis
Photo Josée Lecompte
Rencontre-débat avec le public après la représentation du 30 mars « Discours racial et instrumentalisation politique »
Plein tarif : 27 $
30 ans et moins, membre de la Fadoq, détenteur d’une carte Accès Montréal : 24 $
65 ans et plus : 24 $
Travailleur culturel, membre de la RAIQ, la FADOQ ou l’AQAD: 22 $
Étudiant : 21 $
Groupe (15 personnes et plus) : 19 $
12 ans et moins : 17 $
Les vendredis soir de représentation, tu dis ton prix!
Cette trilogie réunit les trois épopées fondatrices du Futur du Québec. L’action de cette fresque historique se situe partout sur le territoire québécois entre 2021 et 2045. Elle se décline en trois pièces.
D’abord, L’Assassinat du président (2012), un théâtre-radio avec effets sonores, comme il s’en faisait dans les années 1950; on y voit comment Gilles Duceppe, de retour au Québec après un long exil, fait accéder le Québec à la souveraineté en 2021 malgré de terribles menaces d’attentat à la souffleuse. Vient ensuite Épopée Nord (2015), une purge folklorique en forme de soirée canadienne où l’on assiste à l’étonnante vengeance amérindienne de 2035. Le tout se conclut par Clotaire Rapaille : l’Opéra Rock (2011), la touchante histoire de rédemption de Clotaire Rapaille, gourou du marketing international qui vient déterminer le «code culturel» du Québec.
31 mars : 19h
1er avril : 16h
7 avril : 19h
8 avril : 16h
Préventes : 60 $
Plein tarif : 70 $
Une production du Théâtre du Futur
Section vidéo
Dates antérieures
Du 27 janvier au 20 février 2015 - Théâtre d'Aujourd'hui
critique publiée en 2015
Dans un futur pas si lointain, au cœur de la République du Québec, un Fred Pellerin disparu depuis 12 ans refait soudainement surface en interrompant une entrevue entre Denis Lévesque et l’Homme-Pénis. Le conteur, sacré trésor national, s’adresse directement à la nation : « Soyez prêts », puis il se jette, en direct à la télévision, en bas du pont Jacques-Cartier. Terrorisés par cette annonce apocalyptique, deux Québécois de souche se précipitent à la recherche de réponses auprès des Premières Nations, mais toutes semblent avoir disparu. Ainsi débute Épopée Nord, cette brillante fresque historico-politico-futuriste aux saveurs de folklore et de science-fiction !
Dès l’entrée dans la salle, il règne une ambiance familiale de bonne franquette qui rappelle les soirées canadiennes de nos aïeux. Les acteurs accueillent eux-mêmes les spectateurs sur une musique traditionnelle québécoise, leur servent un petit verre de doux caribou et les invitent à s’asseoir sur de confortables divans dignes de toutes les matantes Georgette de ce monde. Une chanson à réponse commence, question d’échauffer ceux qui n’étaient pas déjà conquis, puis vient l’histoire qui pourrait mériter un grand « H ». Le texte, écrit par Olivier Morin et Guillaume Tremblay, est délicieusement imagé, tantôt absurde, tantôt engagé, parsemé de clins d’œil culturels, d’humour et de fantaisies, et définitivement teinté par le « rayon de l’amour » de cette magnifique compagnie.
En plus des deux auteurs, la distribution, à la fois généreuse et chaleureuse, compte les comédiennes Myriam Fournier et Virginie Morin, ainsi que les musiciens Navet Confit et Ariane Zita. Le jeu est dynamique grâce à de nombreux changements de rythmes et de registres et le plaisir des comédiens est contagieux. Leur habileté est impressionnante, autant dans la manipulation des instruments de musique et le chant que dans l’investissement corporel, l’interprétation des multiples personnages qu’ils incarnent et leurs nombreuses imitations. L’entraînante musique, jouée en direct, fait vibrer une fibre patriotique qui donne envie de se reconnecter à nos racines en dansant un p'tit rigodon.
Épopée Nord réchauffe l’âme en lui injectant un impressionnant imaginaire au registre inqualifiable, hybride entre La guerre des clones et La Chasse-galerie, s’acoquinant avec la mythologie amérindienne, la poésie de souche et la satire, à la fois dantesque et lumineux.