Usine C, 3, 4, 5 juin à 20 h
Hey Girl !
Socìetas Raffaello Sanzio (Cesena)
Première nord-américaine
Théâtre de l’inconscient dévoilé, qui puise à même les mythes fondateurs de l’Occident, théâtre où science, composition sonore et arts visuels sont inextricablement liés, le théâtre de la Socìetas Raffaello Sanzio séduit, fascine, déstabilise, soulève les passions et commentaires déraisonnés, provoque malaise ou adhésion totale. Après Orestea et Genesi, from the museum of sleep, spectacles présentés au Festival de théâtre des Amériques en 1997 et 2002, Romeo Castellucci, l’un des plus grands créateurs de notre temps, orchestre Hey Girl!, une œuvre stupéfiante qui provoque la surprise d’une chute de météore! À voir absolument, les 3, 4, et 5 juin sur la scène de l’Usine C.
Naissance d’une Ève nouvelle — L’idée de départ de cette création est toute simple. Vénus fraîchement éclose, une jeune femme décide, pour la première fois, comment est le monde. C’est une personne nouvelle, aux prises avec sa nouveauté singulière. Chaque geste est nouveau. « L’inspiration pour ce spectacle m’est venue dans la ville où j’habite, déclare Romeo Castellucci, alors que j’attendais à un croisement et que je regardais une bande de jeunes filles à un arrêt de bus. Chacune attendait son propre bus. Elles ne se parlaient pas. Elles ne se regardaient pas ».
Sur scène, une Ève future émerge d’une chrysalide visqueuse. Puis, évoquant les « reines qui ont donné leur tête au peuple », Silvia Costa joue une Juliette sans Roméo, asperge un glaive de Chanel no 5, se drape d’un linceul blanc marqué d’une croix noire et rencontre son double noir : autant de dés lancés sur la scène d’un monde affecté, autant d’images puissamment évocatrices d’un théâtre du féminin, où des mâles anonymes débarquent en meute pour se livrer à une bastonnade.
Dans cette œuvre à la fois funèbre et inaugurale, le texte est gratté jusqu’à l’os. Ne surnagent que quelques phrases clés : îlots minuscules d’où surgissent les corps. Chambre d’échos aux résonances infinies, soutenues par la musique électronique de Scott Gibbons, Hey Girl! nous entraîne là où la rétine, libérée de ses inhibitions, compose ses images sans souci de morale ou de cohérence, là où, dans le traumatisme libérateur de la naissance, s’exprime la douceur violente d’une accession à un nouveau monde.
« Un spectacle confondant de beauté, de radicalité esthétique et d’invention scénique. Éblouissant.»
— Fabienne Arvers, Les Inrockuptibles, Paris, 5 décembre 2006.
Renaissance du théâtre — En 1981, Claudia et Romeo Castellucci, frère et sœur, et Chiara et Paolo Guidi, aussi frère et sœur, fondent la Socìetas Raffaello Sanzio, après avoir suivi une formation scientifique et fréquenté l’École des beaux-arts de Bologne. Raffaello est ce « peintre sublime de la Renaissance italienne, dont la peinture dépasse les confins de la mort, et Sanzio est son nom, qui le précipite dans la condition humaine de mortalité. Sa peinture unit physique et métaphysique, mort et renaissance ». Voilà qui résume bien leur théâtre, fortement influencé par leur rencontre avec l’acteur et metteur en scène Carmelo Bene.
Depuis la création en 1990 de Gilgamesh, exposé à la censure en Italie, toutes les mises en scène de Romeo Castellucci ont suscité leur part de controverse: Giulio Cesare en 1998, Voyage au bout de la nuit, d’après Céline, Genesi, from the Museum of Sleep en 1999 ou Il Combattimento en 2002, cet opéra de Monteverdi soumis aux interventions du compositeur américain et collaborateur de longue date de la Socìetas, Scott Gibbons. En 2001, la compagnie entame le cycle Tragedia Endogonidia, une vaste série de représentations en constante mutation, qui se transforment au gré d’un parcours à travers les capitales européennes, chaque Épisode portant le titre de la ville traversée. En 2005, Castellucci dirigeait la 37e édition de la Biennale Théâtre de Venise.
Crédit photos : Herst-Manninger, Francesco Raffaelli
De : Romeo Castellucci; Musique originale : Scott Gibbons; Statique et dynamique : Stephan Duve; Technicien en éclairages : Giacomo Gorini; Réalisation des sculptures de scène : Plastikart; Istvan Zimmermann; Distribution : Silvia Costa; Sonia Beltran Napoles
Production : Socìetas Raffaello Sanzio (Cesena)
Coproduction : Odéon Théâtre de l'Europe avec Festival d'Automne/Paris; Steirischer herbst/Graz; Le-Maillon Théâtre/Strasbourg de Singel/Antwerpen; Productiehuis Rotterdam (Rotterdamse Schouwburg); Cankarjev dom Ljubljana; Trafò House of Contemporary Arts/Budapest
Avec l’appui de l’Institut Culturel Italien de Montréal
En collaboration avec Le Carrefour international de théâtre de Québec
Usine C
1345, rue Lalonde – métro Beaudry
3, 4, 5 juin à 20 h
En français / 1 h 10 / Admission générale
Tarif régulier : 35$ / 25 ans et moins, 65 ans et plus : 25$
Rouge décanté
Mnemopark
Frank Ketchup
CHS
Life Is But A Dream #1
The Eco Show
Famous Puppet Death Scenes
Fantasmagories technologiques I, II, III
Lipsynch
Source
: www.fta.qc.ca